Aberration de lumière

Aberration de lumière

Spécial. Très spécial tant sur le fond que sur la forme. Gilbert Sorrentino nous présente dans Aberration de lumière, une Amérique durant la grande crise économique des années trente du XXe siècle. Ce roman n’est pas facile à suivre car l’auteur se promène du présent au passé sans avertissement aucun. De plus si la répétition peut parfois être une astuce littéraire positive, dans ce cas-ci c’est un échec, car tombant dans la redondance.

 

Selon Wikipedia, « laberration de la lumière a été découverte par l’astronome James Bradley en 1725, mais seulement publiée en 1727. Elle se traduit par le fait que la direction apparente d’une source lumineuse dépend de la vitesse de celui qui l’observe ».

 

Cet été-là, en 1939, dans la pension du New Jersey où ils passent leurs vacances, quatre personnages qui tentent d’échapper à un quotidien difficile font l’expérience de l’incomplétude où risquent de naufrager leurs destins respectifs. Billy Recco, dix ans, est passionnément en quête d’un père cependant que sa mère, Marie (née McGrath), jolie trentenaire fraîchement divorcée, souffre de l’existence étouffante à laquelle elle se sent condamnée entre son fils et son père. L’ombre de John McGrath, veuf austère et aigri, maladivement inquiet de l’instabilité de sa fille, ne cesse en effet de peser de tout son poids sur les moindres agissements de Marie, d’autant que celle-ci semble vouloir enfin succomber aux avances d’un jeune homme aussi décomplexé que peu recommandable, Tom Thebus. Portrait sensible et empreint d’un subtil humour d’une humanité en proie aux affres de sa libido et dont l’intégrité comme les désirs se voient constamment contrariés, Aberration de lumière, tout en recréant magistralement un pan de l’histoire de l’Amérique, capture dans son essence même le tragique d’existences confisquées par la frustration au sein d’un palpitant huis clos.

 

Gilbert Sorrentino

 

Né en 1929 à Brooklyn où il est décédé en 2006, Gilbert Sorrentino, qui enseigna à Stanford pendant vingt ans, a publié une oeuvre de fiction et de poésie de toute première importance, dont le célèbre Mulligan Stew, paru en France sous le titre Salmigondis (éditions Cent Pages, 2006). Petit Casino, son dernier roman, publié par Actes Sud en2006, a été finaliste du Pen Faulkner Award 2003.

 

 

Nombre de pages : 317

Prix suggéré : 22,80 €

www.actes-sud.fr