Contre-Histoire du Libéralisme

Contre-Histoire du Libéralisme.

La suite logique de l’arrivée du capitalisme comme système économique était à n’en pas douter le libéralisme. Liberté de produire les biens qu’on veut et surtout de vendre ces biens produits à qui et où l’on veut. Cette libéralisation correspondait aux vœux des entrepreneurs et producteurs. Mais ce que Domenico Losurdo démontre dans son ouvrage Contre-histoire du libéralisme n’est rien de moins que l’incohérence du discours tenu pour l’émancipation de leurs intérêts par rapport entre autres à la liberté des individus. L’esclavage n’étant pas la moindre manifestation de cette arrogance. Il est étonnant de voir comment les tenants du libéralisme étaient et sont toujours capables de parler des deux côtés de la bouche. Leurs intérêts passant toujours avant ceux qui peuvent être exploités.

 

Le libéralisme continue aujourd’hui d’exercer une influence décisive sur la politique mondiale et de jouir d’un crédit rarement remis en cause. Si les « travers » de l’économie de marché peuvent à l’occasion lui être imputés, les bienfaits de sa philosophie politique semblent évidents. Il est généralement admis que celle-ci relève d’un idéal universel réclamant l’émancipation de tous. Or c’est une tout autre histoire que nous raconte ici Domenico Losurdo, une histoire de sang et de larmes, de meurtres et d’exploitation. Selon lui, le libéralisme est, depuis ses origines, une idéologie de classe au service d’un petit groupe d’hommes blancs, intimement liée aux politiques les plus illibérales qui soient : l’esclavage, le colonialisme, le génocide, le racisme et le mépris du peuple.
Dans cette enquête historique magistrale qui couvre trois siècles, du XVIIe au XXe siècle, Losurdo analyse de manière incisive l’oeuvre des principaux penseurs libéraux, tels que Locke, Burke, Tocqueville, Constant, Bentham ou Sieyès, et en révèle les contradictions internes. L’un était possesseur d’esclaves, l’autre défendait l’extermination des Indiens, un autre prônait l’enfermement et l’exploitation des pauvres, un quatrième s’enthousiasmait de l’écrasement des peuples colonisés… Assumer l’héritage du libéralisme et dépasser ses clauses d’exclusion est une tâche incontournable. Les mérites du libéralisme sont trop importants et trop évidents pour qu’on ait besoin de lui en attribuer d’autres, complètement imaginaires.

Domenico Losurdo

 

Domenico Losurdo est professeur de philosophie à l’université d’Urbino, en Italie. Il est l’auteur de nombreux livres, régulièrement traduits en anglais, allemand ou espagnol. En français, ont été notamment traduits Hegel et la Catastrophe allemande (Albin Michel, 1994) et Le Révisionnisme en histoire (Albin Michel, 2006).

 

 

Nombre de pages : 300

Prix suggéré : 25 €

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