Pleins feux sur la relève ! Appassionata/ Haydn Valiquette, Zung, Dubé, Grant et cie

Le chef Daniel Myssyk et l’orchestre Appassionata

En soirée du 26 février, les mélomanes avaient rendez-vous avec l’orchestre de chambre Appassionata. À sa douzième saison d’activités, l’orchestre Appassionata est composé de 20 musiciens et est dirigée par le chef-fondateur Daniel Myssyk. Outre le deuxième volet consacré à Franz Joseph Haydn, des jeunes de la relève, s’étant signalés au derniers Concours de Musique du Canada étaient à l’honneur. C’est à la salle Bourgie du Pavillon Claire et Marc Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal que le rendez-vous avait été donné.

 

Solistes: Florie Valiquette, Jean-Michel Dubé et Joshua Zung

Appassionata a rendu hommage au talent de jeunes solistes canadiens alors que des lauréats du Concours de musique du Canada 2012 se sont joints à l’orchestre : le pianiste Jean-Michel Dubé, la soprano Florie Valiquette et le clarinettiste Joshua Zung.
La fougue de la jeunesse rencontre la virtuosité des grands maîtres du classique !
Au programme : l’énergique symphonie Le midi de Haydn, le réjouissant Exultate Jubilate de Mozart, le pétillant Introduction, Thème, et Variations de Rossini, un mouvement du 2e concerto pour piano de Beethoven ainsi que Dumbarton Oaks de Stravinski.  Appassionata a également présenté en première mondiale, Lux, du compositeur canadien Stewart Grant.  Cette œuvre créée spécialement pour l’occasion se veut un hymne à la lumière.

Igor Stravinski, (1882-1971) Dumbarton Oaks

D’une durée de douze minutes, le concerto pour petit orchestre Dumbarton Oaks a été composé en 1938 et fut crée sur la propriété même De Dumbarton Oaks sous la direction de Nadia Bélanger. Ce concerto a été une commande des époux Bliss propriétaires du domaine. Cette pièce composée de trois mouvements a été i9njterprété avec chaleur en ouverture de programme. Une belle intensité de la part des musiciens, en nombre réduit pour cette pièce particulière. Un bémol cependant sur la présentation de la pièce. Un son mal ajusté et une élocution déficiente empêchait de bien entendre ce que le chef d’orchestre expliquait.

 

Gioacchino Rossini, (1792-1868) Introduction, Thème, et Variations (avec Joshua Zung, clarinette)

 

Le clarinettiste Joshua Zung

C’est le jeune et talentueux Joshua Zung qui a été à poursuivre la soirée avec une magnifique pièce de Gioacchino Rossini.

Joshua Zung s’est distingué lors du dernier Concours de musique du Canada 2012  en remportant la première place pour les instruments à vent parmi les 15-18 ans. Rossini compte parmi les plus grands compositeurs du XXe siècle étant principalement connu pour ses airs d’opéra comme Le barbier de Séville par exemple.

Le jeune Zung a prouvé hors de tout doute qu’il possédait toute l’assurance et la virtuosité pour jouer de son instrument. C’est avec assurance et aplomb qu’il s’est attaqué à l’œuvre et si la première moitié de sa performance était quelque peu rigide, plus le temps passait plus il s’accaparait de l’œuvre et son corps bougeait au rythme de la mélodie.

Un jeune à surveiller.

 

Beethoven, (1770-1827) Concerto pour piano no.2 – 1er mouvement (avec Jean-Michel Dubé, piano)

Jean-Michel Dubé, pianiste-interprète

Jean-Michel Dubé, du Conservatoire de musique de Québec, proclamé Grand lauréat, tout instrument confondu, des concours du Québec et du Canada en 2012, était attendu avec impatience. Lors du concert de clôture du concours du Canada à Toronto, Jean-Michel Dubé avait littéralement ébahi les spectateurs avec son interprétation  du 3e Concerto en do majeur op. 26 de Sergei Prokofiev, concert dirigé par Uri Mayer.

Avec l’orchestre Appassionata Jean-Michel Dubé a été rien de moins que brillant. Il a fourni une prestation égale à son immense talent. C’est en interprétant le premier mouvement du Concerto no 2 de Beethoven que Monsieur Dubé a démontré tout l’éventail de ses qualités pianistiques. Le jeune homme de vingt-et-un ans à peine a fait ressortir les aspects les moins bien connus du compositeur allemand : sensibilité, douceur et tendresse.

Abordé avec beaucoup de délicatesse et une grande maîtrise de son instrument, c’est avec beaucoup d’émotions que l’étudiant du Conservatoire de musique de Québec a interprété ce magnifique mouvement. La symbiose  entre l’orchestre et le concertiste a été parfaite et les spectateurs présents ont été bouleversés  par le brio de ce pianiste voué à un grand avenir. Les vents se sont admirablement mis au diapason de la tonalité du piano alors que les cordes ont peut-être eu un apport un peu trop appuyé. Mais dans l’ensemble l’œuvre a Été très bien rendue.

Jean-Michel Dubé  a fait la preuve, avec l’orchestre Appassionata, qu’une soirée musicale est réussie lorsqu’il y a symbiose entre la sensibilité du compositeur et celle des musiciens pour rejoindre la sensibilité des spectateurs.

Sur scène, ce jeune pianiste-interprète a une présence charismatique indéniable.

 

Stewart Grant: (1948-   ) Lux, création

 

Stewart Grant

En deuxième partie du programme l’orchestre avait décidé de rendre un certain hommage à Stewart Grant en jouant sa nouvelle composition, spécialement crée pour l’occasion. Stewart Grant  originaire de l’Ontario mais gradué de l’université McGill et du Conservatoire de musique, résident de la région de Montréal, a présenté une pièce composée spécialement pour le concert. Né en 1948, Stewart Grant s’est mérité de nombreux prix et honneurs. Quoique le hautbois soit son instrument de prédilection, il est aussi compositeur et directeur musical.

Lux, ou lumière, est une gentille petite pièce avec des arrangements fort bien réussis. Cependant, le même bémol  que pour la première pièce s’applique en ce qui a trait à sa présentation par le créateur. .

 

 W.A. Mozart, (1756-1791) Exultate jubilate (avec Florie Valiquette, soprano)

Cette pièce composée en 1773 par W.A. Mozart dont le livret est  interprété lors de la soirée par Florie Valiquette, 3ème prix au Tremplin 2012. La voix. Une magnifique voix. Cristalline, juste et très bien contrôlée. Madame Valiquette a avantageusement impressionnée les spectateurs par son habileté à passer d’un registre à l’autre avec une facilité époustouflante. Avec le troisième mouvement, Molto allegro, il est agréablement étonnant de voir  toutes les possibilités extraordinaires qu’une merveilleuse voix peut exploiter avec un seul mot «  Alleluia ». Magnifique.

 

Symphonie Le midi de Haydn (1732-1809)

Quelques membres de l’orchestre Appassionata

La soirée de concert s’est terminée avecla Symphonieen do majeur, le midi, comprenant quatre mouvements. Cette symphonie de Haydn, proche ami de Mozart et élève de Beethoven, convient parfaitement à un orchestre de chambre comme Appassionata. Les quatre mouvements Adagio, Adagio-Andante-Adagio, Menuet et trio, Finale Allegro, apporte un air de gaieté et beaucoup de chaleur en cette froide soirée du mois de février.

L’orchestre sous la direction de Daniel Myssyk a interprété cette symphonie avec habileté, honnêtement, sans coups d’éclats.

 

 

Dans l’ensemble la soirée a été bien reçue par le public présent et amateur de belle musique.

www.appassionata.ca

Crédit photos : Michel Filion et courtoisie.