La Guilde canadienne des réalisateurs dévoile les lauréats des prix spéciaux

La Guilde canadienne des réalisateurs dévoile les lauréats des prix spéciaux
La Guilde canadienne des réalisateurs dévoile les lauréats des prix spéciaux

La Guilde canadienne des réalisateurs (GCR) est heureuse de dévoiler les lauréats de trois prix spéciaux soulignant des parcours professionnels remarquables. Choisis durant une réunion du Conseil exécutif national de la GCR à Vancouver plus tôt ce mois-ci, ils recevront leur prix à l’occasion du gala annuel de la GCR, qui se tiendra le samedi 26 octobre au célèbre hôtel Fairmont Royal York.

« C’est avec beaucoup de fierté que nous honorons ces individus et l’ensemble de leur oeuvre», déclare Sturla Gunnarsson, président du Conseil exécutif national de la GCR.

 

Prix GCR pour l’ensemble de la carrière
JOHN N. SMITH

Prix Don Haldane pour service remarquable
LEE GORDON

Prix du membre honorable à vie
PETER O’BRIAN

Le Prix GCR pour l’ensemble de la carrière couronne les accomplissements et l’œuvre d’un membre. Le lauréat de cette année, JOHN N. SMITH, crée depuis cinquante ans des documentaires et des séries dramatiques qui possèdent une saveur canadienne distincte. Souvent controversée, mais toujours révélatrice et divertissante, l’œuvre de Smith jette un regard aussi curieux qu’esthétique sur notre histoire et notre territoire. Durant ses jours à l’Office national du film du Canada (ONF), John N. Smith réalise, coréalise, coscénarise et coproduit plus de 20 films récompensés par des dizaines de prix, dont First Winter (nomination pour l’Oscar du meilleur court-métrage dramatique en 1981), TRAIN OF DREAMS, Welcome to Canada et Sitting in Limbo. En 1994, il réalise, coscénarise et coproduit THE BOYS OF ST. VINCENT, une minisérie télévisée révolutionnaire racontant la violence sexuelle et psychologique vécue par les garçons d’un orphelinat catholique fictif. L’œuvre sera un sujet de grande controverse lors de son retrait temporaire des ondes en Ontario et au Québec, mais elle est applaudie par les critiques du monde entier et reçoit de nombreux prix, dont trois prix Gemini en 1994 (meilleure minisérie dramatique, meilleure réalisation pour une émission ou une minisérie dramatique, meilleur premier rôle dans une émission ou une minisérie dramatique). La série reçoit également de nombreux prix dans des festivals internationaux. Cette réussite ouvre les portes d’Hollywood à Smith, qui y connaît un grand succès populaire grâce à DANGEROUS MINDS, A COOL DRY PLACE et SUGARTIME. Il se rend pourtant compte que sa place est au Canada, à raconter des histoires qui parlent d’ici : au sommet de sa renommée américaine, il décide donc de rendre sa carte verte. De retour au pays, il réalise la minisérie de quatre heures PRAIRIE GIANT – THE TOMMY DOUGLAS STORY, qui raconte l’histoire du père du régime universel d’assurance maladie du Canada. La série, diffusée en 2006 à CBC, cause cette fois-ci une controverse parce qu’elle diminue l’importance politique de Douglas. John N. Smith se positionne comme un ardent défenseur du film et du portrait des personnages qu’il dessine, tant dans les médias qu’auprès des politiciens en question. Le film obtient neuf nominations aux Gemini et est aujourd’hui vu dans plus de 130 pays. Smith réalise aussi la minisérie de quatre heures THE ENGLISHMAN’S BOY, tirée d’un roman primé de Guy Vanderhaege. Il est également à la barre de productions typiquement canadiennes comme DIEPPE et REVENGE OF THE LAND, deux miniséries de quatre heures, et RANDOM PASSAGE, une minisérie de huit heures racontant l’arrivée des premiers colons irlandais à Terre-Neuve. Il s’occupe ensuite de l’adaptation anglaise en long métrage de la célèbre pièce de Michel Tremblay, LES BELLES-SOEURS, renommée GERALDINE’S FORTUNE. En 2002, il renoue avec ses racines de documentariste à l’ONF et réalise OFFSTAGE/ONSTAGE – INSIDE THE STRATFORD FESTIVAL, un hommage aux arts de la scène. On constate d’ailleurs sa passion pour le sujet dans beaucoup d’autres documentaires, dont ACTING CLASS, FOR THE LOVE OF DANCE, GALA et FIRST STOP,CHINA. Récemment, il aborde à nouveau l’Irlande et Terre-Neuve dans le long métrage LOVE & SAVAGERY, écrit par Des Walsh.

John N. Smith sème la controverse depuis longtemps : tout juste diplômé du programme de sciences politiques de l’Université McGill, il refuse de divulguer les sources utilisées dans le cadre d’un reportage sur la crise d’Octobre pour l’émission THE WAY IT IS, diffusée à CBC. Il est alors incarcéré pendant deux semaines, ce qui crée des tensions au sein de CBC, forcée de mener un examen interne sur la protection de ses journalistes. Au début de sa carrière, il est producteur à CBC (THE WAY IT IS, de 1968 à 1971). Il est également à la barre de THE FABULOUS SIXTIES (dix émissions d’une heure), de HERE COME THE SEVENTIES (vingt-six émissions d’une demi-heure) et de FACE TO FACE (six émissions d’une demi-heure). En 1972, il remporte un Emmy Award pour la production de l’émission d’affaires publiques new-yorkaise THE 51st STATE.

En juillet 2008, il est nommé Officier de l’Ordre du Canada pour sa contribution à l’industrie du film canadien en qualité de cinéaste qui a ému les auditoires du Canadaet du monde entier. John N. Smith est né le 31 juillet 1943 à Montréal, où il vit et travaille toujours.

Le Prix Don Haldane pour service remarquable est décerné à un membre de la GCR afin de souligner son dévouement exceptionnel auprès des membres de l’organisation. La lauréate de cette année, LEE GORDON, productrice canadienne et hollywoodienne chevronnée, comptait parmi les membres fondateurs de la Guilde en 1962. En 1959, après 14 ans d’expérience cinématographique à New York, en Europe et à Los Angeles, elle fonde Westminster Films à Toronto aux côtés de Don Haldane et de Roy Krost. En 1960, elle coproduit avec Krost NIKKI : WILD DOG OF THE NORTH pour Disney. Parmi les œuvres qu’elle a produites ou réalisées se trouvent de nombreux titres primés, dont A WAY OUT et ALONG THE WAY, deux films sur l’adoption salués par la critique internationale. Première réalisatrice auCanada, Lee a dirigé des tournages dans toutes les provinces du pays et dans la plupart des États américains. Elle était d’ailleurs la seule femme présente quand les dirigeants de Westminster Films ont décidé qu’ils avaient besoin d’une organisation comme celle qui allait devenir la Guilde canadienne des réalisateurs. Son travail et son engagement à défendre les droits des créateurs ont contribué à la mise en place des principes directeurs de la GCR.

Le Prix du membre honorable à vie est offert à une personne, membre ou non de la GCR, dont la contribution exceptionnelle à l’industrie a largement servi la Guilde et ses membres. Le lauréat de cette année, PETER O’BRIAN, est un producteur canadien réputé et respecté qui a produit de nombreux longs métrages récompensés, dont THE GREY FOX (1983), ONE MAGIC CHRISTMAS (1985), MY AMERICAN COUSIN (1986), FAR FROM HOME (1995) et bien d’autres. O’Brian, qui a remporté deux prix Génie et s’est retrouvé en nomination aux Golden Globes, est membre fondateur du conseil d’administration du Canadian Film Centre. De 1988 à 1991, il y a occupé le poste de directeur général, puis, de 1999 à 2001, a été producteur délégué de son programme de longs métrages. O’Brian a aussi été membre de longue date du conseil d’administration du groupe du Festival international du film de Toronto, où il a siégé de 1984 à 1997. Depuis 2005, il est président du conseil d’administration de TVO. En 2012, il recevait la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II pour sa contribution et son dévouement envers les arts cinématographiques et télévisuels canadiens. C’est d’ailleurs lui qui explique le mieux ce désir de se consacrer aux arts : « Je crois que les arts populaires ont le pouvoir d’illuminer nos vies, de matérialiser nos rêves, et de susciter des changements positifs dans notre monde ».