Immortelle randonnée

Immortelle randonnée
Immortelle randonnée

Compostelle malgré moi

En mai 2011, Christoph Rufin désire de relever un défi physique. De ses recherches, il choisira une longue randonnée à pied de 800 kilomètres d’Hendaye jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Même s’il utilise le Chemin de Compostelle, l’aspect « religieux » l’importe peu. D’ailleurs, lors de ses préparatifs avant le départ, c’est avec moquerie qu’il décrit certains travers du pèlerin et tout l’aspect mercantile du Chemin.

Il part donc pour 8 semaines avec son sac à dos et l’intention de camper presqu’à chacune des  étapes. Pour cet athlète de randonnée de montagne, la marche lente et quotidienne s’avèrera finalement laborieuse et épuisante.

Surprise ! Au fil des jours et des semaines de souffrance, l’auteur se laisse apprivoiser et perçoit la nature profonde du Chemin. Il nous raconte avec loyauté, sa surprenante aventure.

« J’étais ainsi placé dans la condition même des hommes du Moyen Âge et tout particulièrement des pèlerins, recrus de souffrances, éprouvés par le Chemin et qui ne reprenaient espoir que dans la tiédeur obscure de ces sanctuaires. »

Christoph Rufin est un excellent narrateur. Dès les premières pages, on tombe sous le charme et il devient difficile d’arrêter la lecture de ce récit. Rapidement, on sympathise et souffre avec l’auteur. À ses côtés, le lecteur découvre des endroits magnifiques que l’auteur décrit remarquablement. Et que dire de son arrivée à Saint-Jacques…ça défait tous les mythes.

Je ne suis pas une adepte du phénomène Compostelle. La lecture de ce récit de voyage n’aura probablement pas pour effet que je réalise ce projet. Par contre, je ferai surement lire cet ouvrage à des amies qui désirent entreprendre cette épopée. Monsieur Rufin apporte un éclairage juste de cette expérience physique, humaine et spirituelle.

« Compostelle est un pèlerinage bouddhiste. Il délivre des tourments de la pensée et du désir, il ôte toute vanité de l’esprit et toute souffrance du corps,  Il efface la rigide enveloppe qui entoure les choses et les sépare de notre conscience ; il met le moi en résonnance avec la nature ».

Jean-Christophe Rufin, médecin, pionnier du mouvement humanitaire, a été ambassadeur de France au Sénégal de 2007 à 2010.  Il est l’auteur de romans désormais classiques tels que L’Abyssin, Globalia, Rouge Brésil, prix concourt 2001.  Il est membre de l’Académie française depuis 2008.

Prix : 29,95$

Pages : 260

Édition :  http://www.livresquebecois.com/editeurs.asp?id=123