Festival de Jazz de Montréal : le producteur Tommy LiPuma lauréat du Prix Bruce-Lundvall

Festival de jazz de montréal tommy lipumaLe réputé producteur Tommy LiPuma se voit aujourd’hui honoré par le Festival International de Jazz de Montréal, qui lui décerne le Prix Bruce-L undvall. La récompense lui sera présentée par André Ménard, directeur artistique et cofondateur du Festival, ce soir à 20 h 35 lors du concert de George Benson à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. C’est Georges Benson lui-même, dont Tommy LiPuma a produit l’album Breezin’ — le premier disque multi-platine de sa longue carrière de producteur —, qui lui remettra le prix devant public.

Tommy LiPuma est le 5e lauréat du Prix Bruce-Lundvall créé en 2009 lors de la 30e édition du Festival et décerné à une personne du milieu des médias ou de la musique qui a contribué au développement du jazz.

Producteur américain fort de 50 ans d’expérience dans le monde de la musique, Tommy LiPuma a travaillé avec une impressionnante brochette de musiciens d’allégeance pop et jazz, de George Benson à Diana Krall en passant par Barbra Streisand et Paul McCartney. Sa feuille de route est émaillée de quelque 35 disques certifiés or ou platine, ainsi que de 3 prix Grammy. La « touche LiPuma », qui conjugue raffinement, professionnalisme et passion musicale, est aujourd’hui hautement appréciée par le public, la critique et, surtout, la communauté artistique.

Né en 1936 à Cleveland, en Ohio, Tommy LiPuma se découvre très jeune des affinités avec le R&B et le jazz ? ses 1res idoles ont pour nom Nat King Cole, Ruth Brown, Louis Jordan… À l’adolescence, il se met au saxophone ténor et se produit avec diverses formations d’envergure locale. Après une parenthèse durant laquelle il songe à se faire barbier, comme son père, LiPuma commence à se frayer un chemin dans l’industrie musicale. Il travaille d’abord en promotion, notamment pour Liberty Records, puis, de fil en aiguille, s’initie à la production, signant des maquettes pour Jackie DeShannon et Randy Newman et réalisant un premier 45-tours à succès, Lipstick Traces, pour la formation The O’Jays en 1965.

La même année, LiPuma passe chez A&M Records où, pendant quatre ans, il produit une série de tubes pop, dont Guantanamera des Sand Pipers. En 1969, il se lance en affaires et, avec Bob Krasnow, fonde Blue Thumb Records. L’effectif éclectique de cette nouvelle étiquette inclut notamment Dave Mason, Gabor Szabo, Ben Sidran et The Jazz Crusaders. En 1974, l’expertise de LiPuma est sollicitée par Columbia Records pour l’album The Way We Were, de Barbra Streisand, qui remporte un succès considérable.

En 1976, désormais au service de Warner Bros., LiPuma réalise l’album Breezin, de George Benson, qui connaît un vif succès auprès du grand public. Au cours des années 80, en qualité de vice-président Jazz et Musique progressive chez Warner, il pose sa griffe sur des œuvres de Peabo Bryson, Yellowjackets, Miles Davis ou Everything But the Girl. Passé à l’emploi d’Elektra en 1990, il coproduit l’inoubliable album Unforgettable, de Natalie Cole, qui sera certifié plusieurs fois platine et récompensé de 3 prix Grammy. En 1994, LiPuma accepte la présidence de GRP/Verve Records. C’est alors qu’il fait la rencontre de la jeune chanteuse et pianiste canadienne Diana Krall, dont il devient le producteur attitré. La collaboration portera ses fruits : une douzaine d’albums écoulés à plusieurs millions d’exemplaires, dont Live in Paris, en 2002, couronné d’un Grammy…
Parmi les plus récentes réalisations de Tommy LiPuma, on remarque le tout 1er album de standards jazz de Sir Paul McCartney, Kisses on the Bottom, paru en 2012.

À titre de lauréat du Prix Bruce-Lundvall, Tommy LiPuma succède à Michael Cuscuna (2012), George Wein (2011), Herman Leonard (2010) et à celui qui a donné son nom au prix, Bruce Lundvall (2009).

http://www.montrealjazzfest.com

© photo: courtoisie