C’est avec l’arrêt de la pluie, avec 25 minutes d’attente et avec foule immense que Feist a fait son concert, ouvrant officiellement cette 34e édition du Festival International du Jazz de Montréal. La scène que nous offre la chanteuse est très minimaliste, seulement composée de deux musiciens, un batteur, d’un clavier. A commotion et My moon my man ont entamé son show.
Malgré ce retard, le public reste très attentif, et prend plaisir à jouer avec la chanteuse : il répond à l’ouverture de So Sorry – 3ème chanson – avec enthousiasme lorsque Leslie Feist cherche à recenser les francophones, anglophones, et les « jazzy peoples from other countries », tout en les invitant à chanter une note différente pour chaque groupe linguistique. Feist a eu plusieurs interactions sympathiques avec son public, notamment pour lui avertir qu’elle ne boit pas du thé sur scène. Et à ce dernier de lui rendre la pareille : sans même demander de la suivre, le voilà qu’il chante les « shaboom » lorsqu’elle joue Mushaboom. Le public était vraiment à fond tout du long !
Tout du long, le concert fut une alternance entre musique calme, moins rythmée, guitare sèche branchée sur disto, et musique plus soutenue, qui prend plus aux tripes, avec un son plus lourd émanant de sa Fender. Feist nous livre un folk rock tantôt léger, tantôt plus sombre, tantôt émotif, tantôt entrainant – à l’image de son dernier album Metals -, le tout teinté de punk ou de blues.
Toutefois, bien que n’ayant pas joué 1234 – ce qui n’était pas plus mal -, bien que sa voix mise plus en avant par une scène épurée, le show laisse sur la faim. Le fait justement de n’être que trois sur scène laisse un manque dans la diversité instrumentale et stylistique que l’on peut entendre sur ces différents albums. Mais on ne pourrait critiquer négativement sa voix, dont sa justesse, son timbre et la tenue des notes restent incroyables.
© Photos : Jonathan Le Borgne
