The History of the Devil : le diable s’invite à l’affiche du Festival Fantasia

Logan WIlliams
Logan WIlliams

Le diable a pris place sur le banc des accusés ; le procès est sur le point de commencer.
Les audiences, publiques, sont programmées du 1er au 3 août, dans le cadre de la 17ème édition du Festival International de Films Fantasia.
C’est dans l’enceinte de la Cinquième Salle de la Place des Arts que tombera le verdict innocentant ou non le coupable présumé du mal dont la victime est l’humanité.

The History of the Devil est une pièce de théâtre écrite au siècle dernier par Clive Barker, alors que celui-ci n’était encore qu’un adolescent. Le prince du splatterpunk y raconte comment le diable, las d’être damné, met en scène son propre procès. S’il remporte la plaidoirie, il aura le Droit pour lui et pourra repasser ailé les portes du paradis.

Plusieurs personnages perquisitionnés à différentes périodes de l’histoire sont appelés à la barre afin de témoigner face au diable, qui prend lui-même la défense de ses mauvaises actions passées.
Se faisant son propre avocat, le diable use de toute sa séduction afin de convaincre son auditoire que si auteur du mal il y a, il serait plus légitime d’incriminer l’humanité.

« Dans le dictionnaire, au mot humanité, on lit bienveillance. Or, l’histoire montre toute autre chose. » constate le metteur en scène Jeremy Michael Segal.
En effet, au fil du procès et à la lumière des témoignages recueillis, l’image du mal dans le miroir se transforme et prend peu à peu les traits de l’humanité.

Logan Williams
Logan Williams

La question du bouc émissaire est posée.
Le diable porterait-il tout le poids de la culpabilité de l’humanité ? L’histoire de Satan serait-elle en fait celle des enfants d’Adam ?

« Le diable est humain, lui aussi espère le paradis. » Telles sont les circonstances atténuantes que Jeremy Michael Segal lui concède pour mieux soumettre ensuite l’humanité à la question : « Méritons-nous le paradis ? »
Avant de parvenir au saint des saints : Qu’est-ce donc qu’être humain, sinon être tiraillé entre la tentation du mal et l’espérance du bien ?

C’est ce questionnement moral que la pièce met en lumière, en prenant soin de laisser les spectateurs y répondre, ces derniers étant de la sorte appelés à jouer le rôle de jurés à leur propre procès.

Après avoir brûlé les planches du Théâtre Rouge sept fois l’an passé, The History of The Devil est de retour sur scène, la compagnie Title 66 Productions étant passée par deux mois de répétitions destinés à « polir » leur production.

Ayant assisté à une de leurs représentations au mois de mars 2012, le co-directeur de Fantasia Mitch Davis, impressionné par le talent déployé par Title 66 Productions, n’avait par la suite pas tardé à contacter la compagnie afin d’accoler la pièce à la programmation de l’édition 2013 du Festival.

The History of the Devil est ainsi le second représentant des arts de la scène à pactiser avec les salles obscures de Fantasia. Un pari « intéressant » pris par le Festival, et une façon parmi d’autres pour Title 66 Productions de réaliser leur souhait de faire du théâtre un art représentatif du XXIème siècle, aussi populaire que la télévision et le cinéma.

Jeremy Michael Segal
Jeremy Michael Segal

Title 66 Productions est co-dirigée par Jeremy Michael Segal, metteur en scène de The History of The Devil, et Logan Williams, qui s’occupe par ailleurs du design des décors et costumes, en plus de prendre part à la pièce en tant qu’acteur.

Composée de multiples talents qui n’ont pas trente ans, la compagnie a su s’imposer en portant à bout de bras d’ambitieux projets. The History of the Devil est à cette date leur troisième pièce et quatrième production. Huit acteurs y interprètent trente-quatre personnages, la distribution étant identique à celle de l’an dernier.

« Nous somme pleins de ressources. » assure Jeremy Michael Segal. « Nous sommes capables de réaliser beaucoup de choses sans avoir à payer et de nous promouvoir via l’emailing et les espaces de publicité » explique quant à lui Logan Williams.
De l’aveu des deux co-directeurs, trouver une salle s’avère le plus compliqué. Ce sont pourtant par eux-mêmes qu’ils ont obtenu la Cinquième Salle de la Place des Arts le temps de trois dates pendant le Festival.

Et pour ce qui est de l’après Fantasia, l’objectif sera de « renforcer la compagnie. »

Quant à Lucifer, ce diable d’humain nous attend les 1er, 2 et 3 août à 20h00 sur les bancs de la Cinquième Salle, Place des Arts, pour nous raconter notre histoire commune de créatures de Dieu déchues en quête de notre paradis, perdus.

Texte : Clive Barker
Mise en scène : Jeremy Michael Segal
Décors et costumes : Logan Williams
Masques : Danielle Fagen, Joshua Cape
Lumière : Alexander Smith
Son : Jeremy Michael Segal

Distribution : Lucas Chartier-Dessert, Delphine DiTecco, James Harrington, Lily MacLean, Kyle McIlhone, Liana Montoro, Arielle Palik, Logan Williams

Crédits photographiques : Julia Milz