J’ai vu, en grande première, le film québécois très attendu Gabrielle de Louise Archambault qui a obtenu le prix du public au festival à Locarno en Suisse, en plus de remporter deux prix au Festival d’Angoulême, avant d’être présenté au festival international du film de Toronto. Ce film met en vedette en autres la très charismatique et joviale Gabrielle Marion-Rivard, Alexandre Landry, Mélissa Désromeaux-Poulin, Vincent-Guillaume Otis, Benoît Gouin, Sébastien Ricard, Marie Gignac et Isabelle Vincent, avec la participation de Robert Charlebois. Ce film sort en salle dès aujourd’hui le 20 septembre. Pour lire et écouter mes entrevues avec les artisans du film, cliquez sur ce lien : https://info-culture.biz/2013/09/12/entrevue-avec-les-artisans-du-film-gabrielle-de-louise-archambault/
Résumé
Gabrielle est une jeune femme atteinte du syndrome de Williams qui possède une joie de vivre contagieuse et un don exceptionnel pour la musique. Elle a rencontré son amoureux Martin (Alexandre Landry) au centre de loisirs où ils font partie d’une chorale et depuis, ils sont inséparables. Mais en raison de leur différence, leur entourage ne leur permet pas de vivre cet amour comme ils l’entendent. Au moment où le groupe se prépare pour un important festival de musique, Gabrielle fait tout pour prouver son autonomie et gagner son indépendance. Déterminée, elle devra affronter les préjugés et ses propres limites pour espérer vivre avec Martin une histoire d’amour qui n’a rien d’ordinaire.
Tourné dans un style documentaire, mais en mélangeant de la fiction, ce film est très touchant. C’est une belle prise de conscience collective par rapport aux personnes vivant avec un handicap et leurs droits à l’amour, à l’autonomie ainsi qu’à la liberté.
Ce film met en lumière ces jeunes gens avec une déficience intellectuelle ou un syndrome de William comme Gabrielle Marion-Rivard qui interprète le rôle principal. Gabrielle, au-delà de son handicap, a une joie de vivre débordante, un charisme fou et elle a une oreille absolue. Le public tombe immédiatement sous le charme de cette charmante jeune fille, qui respire la joie de vivre.
Ce film met également en lumière une école unique en son genre qui offre une formation professionnelle en théâtre, danse et chant à des gens vivant avec un handicap. Les Muses, ce centre d’art de la scène, est une merveilleuse opportunité pour ces gens de développer et faire apprécier à tous leurs talents, en plus de les épanouir et leur apprendre à travailler en équipe. Ainsi, dans le film, nous assistons aux répétitions des réels participants de cette chorale chez Les Muses. Les harmonies de cette chorale sont sublimes. Les séquences de chants dans le film sont des moments de pure magie pour le public, surtout celles avec la participation de Robert Charlebois. Un vrai délice pour les oreilles et des frissons pour les bras.
Au niveau de la réalisation, Louise Archambault a fait un travail exceptionnel pour permettre au public de se mettre dans la peau de ces personnes vivant avec une déficience. Avec une caméra à l’épaule, on suit Gabrielle, derrière elle, tout près d’elle et on ressent ses émotions. On voit à travers ses yeux. Dans la scène où elle se promène seule en ville, un peu perdu, on est complètement amené dans sa bulle, dans sa vision des alentours, dans ses émerveillements et surtout dans ses peurs. Avec le ralenti et l’image floue, on ressent exactement ce que Gabrielle ressent. Dans ce genre de scène, cet apport de la caméra est merveilleusement efficace.
Cependant, ce procédé de gros plan, de caméra à l’épaule, de se promener autour des gens très près d’eux, pendant qu’ils parlent, qu’ils chantent, qu’ils vivent, cela devient pour moi, un moment donné un peu trop proche. Je comprends que pour bien saisir les moments authentiques chez ces gens qui ne sont pas des acteurs, il fallait faire ainsi, cependant j’étouffe par moment, d’être constamment dans la bulle des gens. Je me suis sentie plusieurs fois littéralement reculer sur mon siège pour tenter de voir de plus loin.
Au niveau du jeu des acteurs, Louise Archambault a misé juste avec la très charismatique Gabrielle qui séduit les spectateurs par son sourire contagieux et sa joie de vivre débordante et son authenticité. Les autres handicapés aussi sont extrêmement attachants. Et il est intéressant de voir toute la dévotion, la patience et l’amour des gens autour de ces personnes vivant avec une déficience, ont pour eux. Benoit Gouin qui interprète l’intervenant qui accueille des déficients intellectuels dans sa résidence, et où entre autres, Gabrielle vit est très crédible et attachant dans son rôle. Il est patient, calme et attentionné avec eux. Mais surtout, il leur laisse leur autonomie et les traite comme des adultes. Vincent-Guillaume Otis aussi est très bon dans le rôle du professeur de musique. Il sait rester calme et faire progresser les choristes dans leurs chants.
Alexandre Landry, celui qui joue l’amoureux de Gabrielle, crève l’écran. Il a un don naturel pour jouer la sensibilité et s’intégrer aux autres handicapés et nous faire croire à son handicap sans trop en mettre. Quelle performance! Pas surprenant qu’il ait gagné le prix d’interprétation au festival d’Angoulême.
Melissa Désormeaux-Poulin joue le rôle de la sœur de Gabrielle et donne une solide performance, empreinte de douceur, d’amour pour sa sœur et un déchirement profond entre être là pour sa sœur et faire sa vie avec son chum en Inde. Elle veut aider Gabrielle à devenir autonome et à être une adulte comme les autres.
Marie Gignac joue la mère du chum de Gabrielle et elle excelle dans ce rôle de mère, qui comme plusieurs, pense que les handicapés ne peuvent pas avoir une vie normale comme tous. Son jeu est parfait. Elle n’en fait pas trop, juste assez pour qu’on sente le malaise face à ses propos, mais aussi, on comprend qu’en tant que mère, elle veut protéger son fils et a peur de le laisser penser par lui-même.
Au final, le public ne peut que se sentir ému devant cet hymne à la vie, à l’espoir, à l’amour et à la musique qui rassemble les gens de tout genre. À la fin du film, je suis certaine que vous serez comme moi, clouez à votre siège, imprégné de toutes ces émotions, et je vous garantis que les chansons vous resteront dans la tête longtemps après le visionnement.
Dates de sorties : au Québec, le 20 septembre 2013,
en Suisse romande le 11 septembre 2013,
en France le 16 octobre 2013
et en Belgique le 23 octobre 2013
Avec
Gabrielle Gabrielle MARION-RIVARD
Sophie Mélissa DÉSORMEAUX-POULIN
Martin Alexandre LANDRY
Rémi Vincent-Guillaume OTIS
Laurent Benoit GOUIN
Raphaël Sébastien RICARD
Mère de Gabrielle Isabelle VINCENT
Mère de Martin Marie GIGNAC
Intervenante au centre des loisirs Véronique BEAUDET
Avec la participation de Robert CHARLEBOIS
Grégory CHARLES
La Gang à RAMBROU
Les étudiants de l’École LES MUSES
Équipe Technique
Scénariste / réalisatrice Louise ARCHAMBAULT
Producteurs Luc DÉRY et Kim McCRAW
Distribution des rôles Lucie ROBITAILLE
Coach de jeu Félixe ROSS
Direction de la photographie Mathieu LAVERDIÈRE
Conception visuelle Emmanuel FRÉCHETTE
Conception des costumes Sophie LEFEBVRE
Musique originale et arrangements François LAFONTAINE
Chef de chœur et Hélène-Élise BLAIS
arrangements chorale
1er assistant à la réalisation Éric PARENTEAU
Maquillage Kathryn CASAULT
Coiffure Denis PARENT
Prise de son Pierre BERTRAND
Montage Richard COMEAU
Conception et supervision sonore Sylvain BELLEMARE
Mix sonore Bernard GARIÉPY STROBL
Producteur délégué Claude PAIEMENT
Directrice de production Marie-Ginette LANDRY
Superviseur de postproduction Erik DANIEL
Consultante au scénario Valérie BEAUGRAND-CHAMPAGNE
Production micro_scope
Distribution au Canada Les Films Christal
http://www.gabrielle-lefilm.ca/
Crédit photos : Courtoisie