Daniel Léveillé, lauréat du Prix du CALQ – Meilleure œuvre chorégraphique 2012-2013 avec Solitudes solo

Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ)
Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ)

Monsieur Stephan La Roche, président directeur-général du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) a décerné aujourd’hui le Prix du CALQ – Meilleure œuvre chorégraphique de la saison artistique 2012-2013 au chorégraphe Daniel Léveillé pour la création de l’œuvre Solitudes solo. Le prix, assorti d’une bourse de 10 000 $, lui a été remis dans le cadre de l’événement organisé par Les Prix de la danse de Montréal à la Place des Arts.

Monsieur La Roche a félicité le lauréat en lui remettant le prix : « Daniel Léveillé est un créateur qui se démarque dans le paysage de la danse québécoise. Sa signature chorégraphique est unique et singulière et sa démarche artistique intègre et rigoureuse, à l’écart des courants ambiants. Avec Solitudes solo, le comité de sélection a été impressionné par la force de l’écriture gestuelle et la grande qualité des interprètes dans une scénographie sobre mais efficace. Cette œuvre de Daniel Léveillé est certainement l’une de ses plus achevées. Je lui souhaite un grand succès. »

Solitudes solo
60 minutes
Conception et chorégraphie : Daniel Léveillé
Interprètes à la création : Justin Gionet, Emmanuel Proulx, Manuel Roque, Gaëtan Viau, Lucie Vigneault et Marie-ÈveLafontaine (stagiaire)
Première québécoise : Montréal, Studio de l’Agora de la danse, 26 septembre 2012

Daniel Léveillé
Daniel Léveillé s’initie à la danse en 1977 après avoir interrompu des études en architecture. Brièvement danseur pour le Groupe Nouvelle Aire, il est très vite intéressé par la création et, dès 1978, il signe ses premières œuvres qui mettent souvent en scène l’érotisme, la sexualité marginalisée et les paroxysmes passionnels. Le Sacre du printemps (1982) sera la seule création de cette période qui fera exception.

En 1981, il fonde la compagnie Daniel Léveillé Chorégraphe Indépendant qui deviendra brièvement la compagnie Léveillé-Laurin en 1984, puis O Vertigo lorsqu’il en laisse la direction artistique à Ginette Laurin. En 1991, il fonde une nouvelle compagnie, Daniel Léveillé Danse, où il agira à titre de chorégraphe indépendant sur la base de projets personnels et de commandes d’œuvres par des compagnies ou des artistes à travers le Canada, parmi lesquels Montréal-Danse, Le Groupe de la Place Royale, Fortier Danse Création et Winnipeg Contemporary Dancers.

Inspiré par la question « comment bouge une émotion? », Daniel Léveillé va ensuite se concentrer à extirper du corps des spasmes, secousses, tremblements et cris, faisant de la répétition un mode de composition. Traces I à VI (1989) constitue l’œuvre maîtresse de ce parcours de recherche.

À partir de 2002, sa compagnie prend un essor considérable. Avec le soutien de nouveaux partenaires nationaux et internationaux tels que le fonds de création de CanDanse, le Festival TransAmériques, l’Agora de la Danse, le Danspace Project de New York, ImpulsTanz – Festival international de danse de Vienne, Szene Salzburg, et avec l’appui de partenaires gouvernementaux (Conseil des arts et des lettres du Québec, conseils des arts du Canada et de Montréal), il signe La pudeur des icebergs (2004) et Crépuscule des océans (2007) lesquelles forment avec Amour, acide et noix une trilogie titrée Anatomie de l’imperfection qui a été présentée à la Biennale de danse de Venise en 2010.

Avec ce nouveau souffle, Daniel Léveillé va plus loin et prend le risque d’une nouvelle aventure : l’accompagnement à la production et à la diffusion d’œuvres d’artistes novateurs en art de la scène. Intéressé par l’évolution de la communauté artistique et par son avenir, il reconnaît que le premier apport capable de favoriser l’émergence des nouvelles paroles d’aujourd’hui et de demain réside dans la continuité du soutien qui leur est accordé. Antonja Livingstone, Martin Bélanger, Stéphane Gladyszewski, Julie Andrée T, Chanti Wadge, Nicolas Cantin et Frédérick Gravel sont autant d’artistes avec lesquels la compagnie a poursuivi une association fructueuse au cours des récentes années.

Solitudes solo est un retour à l’essence de la danse dans sa forme la plus épurée. Cinq interprètes, impressionnants de présence et de prouesses, poussent le corps dans ses derniers retranchements, explorent la solitude tel un nouveau territoire où se révèle l’être dans toute sa profondeur. En contrepoint à la succession rapide des solos et à la vivacité des violons de Bach qui composent l’univers musical, le geste est d’une lenteur prodigieuse. Chaque mouvement est comme suspendu dans le temps et l’espace. Par l’austérité du décor et la force des éclairages qui accentuent la froideur clinique des corps, Daniel Léveillé rive le spectateur à son siège. Sous le masque impénétrable de chaque soliste transpire une tendresse qui sourdement s’impose. Une œuvre parfaitement maîtrisée, à contre-courant de la frénésie ambiante à laquelle il préfère opposer une douceur sous-jacente.

Souligner l’excellence
Daniel Léveillé est le deuxième chorégraphe professionnel québécois à recevoir le Prix du CALQ – Meilleure œuvre chorégraphique de la saison artistique à la suite de Marie Chouinard. Ce prix s’ajoute aux prix remis par le CALQ en musique, en théâtre, en littérature, en cinéma et vidéo afin de souligner la vitalité de la création artistique au Québec. Ces prix prestigieux s’ajoutent aux 16 prix que le CALQ décerne annuellement dans autant de régions du Québec.

Le CALQ soutient dans toutes les régions du Québec la création, l’expérimentation et la production dans les domaines des arts et des lettres et en favorise le rayonnement au Québec, au Canada et à l’étranger.