Rod Stewart au Centre Bell : généreux, décontracté, excellent lancer au soccer

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Rod Stewart
Photo : Penny Lancaster

 “It’s bloody cold, a répété à deux reprises Rod Stewart au Centre Bell de Montréal samedi soir alors que la ville croupissait sous une température glaciale. You could have stayed home to watch TV. Thank you for coming.”

Le spectacle du créateur de Da ya think I’m sexy? a débuté dans une atmosphère festive qui s’est poursuivie sans relâche pendant deux heures. Dans un décor léché et scintillant, sur une scène au plancher blanc immaculé, cinq musiciens chics arboraient complets et cravates. Une trompettiste, une saxophoniste, une percussionniste, jolies et blondes et trois choristes danseuses toutes aussi impressionnantes, portant chacune une robe de sequin couleur fuchsia, ont brisé la glace à l’heure annoncée, jusqu’à ce que le beau Rod s’avance, dans son complet argent sous la clameur de la foule pour entamer This old heart of mine.

Cet événement autobiographique avait pour but le voyage à travers la vie de l’artiste qui a vaincu un cancer de la glande thyroïde et qui aura 69 ans le mois prochain. En plus de présenter ses succès, le fond de scène proposait des images, des photos, des films riches en souvenirs qui rappelaient non seulement les grands moments de sa carrière mais aussi ceux de son enfance.

Stay away, Some guys have all the luck, The rythm of the heart sont quelques uns des succès que ce compositeur-auteur-interprète, au faîte de sa carrière dans les années 70, a d’abord chanté. Les déhanchements et les jeux de pieds qu’on lui connaît étaient bel et bien au rendez-vous ainsi que les acrobaties avec le micro de blanc vêtu.

Dès le départ, l’impression que l’on retient de cet ensemble en est une de générosité et de grande détente devant un public de babyboomers. Stewart s’est amusé avec une salle comble, avec ses choristes et ses musiciens, qui le lui rendent bien. Ce père de 8 enfants n’a pas manqué de souligner cette pancarte qui disait: «We drove 1300 km from Nova Scotia to listen to Maggie May

D’ailleurs il nous a présenté sa fille Ruby qui a chanté seule sur scène une de ses compositions, I rather go blind. La mignonne mannequin de 26 ans ayant perdu ses chaussettes en coulisse portait celles de son père. Pour tout dire, il lui reste quelques croûtes à manger avant de casser la baraque. Quand le paternel est revenu sur scène avec son complet fuchsia, fleur à la boutonnière et chaussettes jaunes aux pieds, ils ont entonné en duo Forever Young, un clin d’oeil intelligent à la vie de Stewart au son de percussions que battaient quatre musiciennes.

On parle ici d’un spectacle événement car les surprises se suivent mais ne se ressemblent pas. Un orchestre d’une vingtaine de musiciennes du Québec à la jupe courte s’est donc emmené pour accompagner le rocker durant quelques chansons dont First cut is the deepest, Have I told you lately, et Have yourself a Merry Little Christmas durant laquelle les confettis tenaient lieu de neige. Stewart a même chanté une chanson sortie des fourneaux il y a 2 ans, Can’t stop me now qu’il a fait suivre par Sweet little Rock and Roller.

En dernière partie, le Londonien portait chemisier blanc et pantalon crème pour chanter You’re in my heart. Mais c’est en chantant Hot legs que ce fan fini de l’équipe de soccer les Celtic, a lancé avec brio une cinquantaine de ballons de soccer dans la salle, des lancers très hauts et très loin que les spectateurs se battaient pour recevoir et garder. Stewart a le coup de pied impressionnant! Sailing et Maggy May ont fermé le show avant qu’au rappel, ce sexe symbole chante la tant attendue Da ya think I’m sexy? Il a été interrompu momentanément car un confettis qui flottait encore dans l’air lui a glissé dans la gorge.

En première partie, on a eu droit à une sympathique performance de Steve Winwood, qui a interprété de bons vieux rocks dont son plus grand succès, Give me some lovin. Ce vieil ami de Rod Stewart s’est distingué autant par son interprétation que par son jeu au clavier et à la guitare accompagné d’excellents musiciens qui ont magnifiquement réchauffé la salle.

Comme beaucoup de grands de ce métier, Rod Stewart propose une facture rigoureuse, très divertissante et très «showbizz» mais ce qui caractérise au-dessus de tout sa performance, c’est cette impression d’amour du public, cette immense générosité, son humour et ce décontracté qui agit comme un véritable aimant.

Crédits photo: Penny Lancaster.

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