Les contes à passer le temps à la Maison Chevalier, une soirée qui amène le sourire aux lèvres, la gaieté dans le cœur et la nostalgie des soirées d’antan!

Jack Robitaille et Nancy Bernier
Jack Robitaille et Nancy Bernier

Vous voulez vous mettre dans l’ambiance des Fêtes? Dans la nostalgie du Québec d’antan? Vous aimez vous faire raconter des histoires intrigantes et émouvantes, avec des personnages fascinants? Eh bien, vous devez voir la toute nouvelle cuvée d’histoires originales inspirées des quartiers de Québec, que nous présente la compagnie de théâtre La Vierge folle, avec ses Contes à passer le temps, pour une troisième année consécutive, à la Maison Chevalier.

Située dans le quartier Petit-Champlain, cette Maison historique Chevalier est le choix parfait pour présenter ce spectacle unique. C’est magique juste d’y entrer et de voir, dans la voûte en pierre, l’installation du décor pour la pièce. Divisé en 4 groupes de chaises, laissant seulement une petite place au milieu avec un petit banc qui tourne sur lui-même et 4 petites allées pour circuler entre les chaises, cette mise en scène est très originale et appelle à l’intimité. C’est comme si nous étions tous rassemblés autour de grand-papa, à Noël, entassés dans le salon, autour de lui pour nous faire émerveiller par un conte où la réalité et la fiction s’entremêlent. Ajoutez à cela un sapin de Noël illuminé, une horloge grand-père qui sonne pour le début de chaque conte, et 3 cages à oiseaux en signe de lampe au plafond qui servent pour éclairer minimalement l’endroit pour rendre l’atmosphère encore plus intime. Et comble de bonheur, nous pouvons nous acheter des petites gâteries (gâteau aux clémentines et amandes, galette de chocolat et noisettes, biscuits divers, gâteau au chocolat… et j’en passe) que nous pouvons manger en écoutant ces récits, tout en sirotant un petit breuvage. Une vraie veillée de Noël d’antan!

Jocelyn Pelletier le Grinch des Temps Modernes
Jocelyn Pelletier le Grinch des Temps Modernes

Encore faut-il que les histoires soient intéressantes! Et bien, elles sont captivantes! Je regardais à la dérobée certains spectateurs dans la voûte, autour de moi, pour m’apercevoir que les gens étaient littéralement pendus aux lèvres des raconteurs, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés et tout à coup, un éclat de rire venait détendre l’atmosphère! Car il faut le dire, ces contes urbains et folkloriques, qui mettent en scène la ville de Québec, ne sont pas tous jojos. On y parle de meurtre, d’insomniaque et de prostituées, entre autres. Mais toujours avec une bonne dose d’humour.

Sans vouloir vendre les histoires et les punchs, voici un petit résumé des 6 histoires qui ont été écrites, et narrées par nos 6 comédiens de Québec.

C’est par l’histoire savoureuse, qui symbolise le Vieux-Québec et inspirée de la Corriveau, concocté par Maxime Robin que débute et se termine la pièce. On a Jack Robitaille qui, tout d’abord explique au public qu’une histoire vraie cela n’existe pas, car la subjectivité vient interférer dans le récit raconté. Une introduction savoureuse à ces contes qui va teinter chacune des histoires et semer constamment le doute chez le public. Jack Robitaille est excellent dans ce récit où horreur, suspens et franche rigolade nous attendent à chaque détour du chemin. À la fin de la soirée, Jack revient dans le dénouement de cette histoire à plusieurs voix pour clore cette magnifique soirée, en laissant planer dans la tête des gens bien des questions et de vives émotions…

Nancy Bernier dans le rôle de la gentille soeur
Nancy Bernier dans le rôle de la gentille soeur

Puis, c’est le conte de Limoilou, écrit par Jack Robitaille et joué brillamment par Nancy Bernier, qui capte notre attention. Le sang se glace dans nos veines, à l’écoute de cette fable sanglante, qui se passe chez les bonnes sœurs, dans les années 40, alors qu’une jeune fille est recueillie après qu’elle fut victime d’agression. Nancy Bernier personnifie une gentille sœur, toute douce, qui nous raconte cette histoire, avec beaucoup d’émotions. Et elle réussit un tour de force, d’incarner les divers personnages de son récit, en changeant sa voix, son intonation, rendant ainsi le tout si vivant, qu’on se croirait entouré de tous ces personnages. Cela en soit, amène son lot de rires, malgré le sujet horrifiant. J’en ai eu des frissons!

Pour le quartier Saint-Jean-Baptiste, écrit par Noémie O’Farrell, c’est un Jean-Sébastien Ouellette survolté qui vient nous partager son histoire, contrastant magnifiquement avec la douceur de notre petite sœur, juste avant.  Jean-Sébastien, c’est un insomniaque solitaire, qui cherche un sens à sa vie probablement. Il vient d’aménager dans le quartier et il fait la rencontre de sa voisine un peu bizarre! Avec une fougue extraordinaire, Jean-Sébastien nous dresse un portrait de ce quartier Saint-Jean-Baptiste qui fait rêver les gens nostalgiques d’une époque révolue et nous amène dans ses nuits d’insomnies où il compte les heures et cherche un truc infaillible pour finalement l’aider à s’endormir.

Noémie O'Farrell la prostituée poétique!
Noémie O’Farrell la prostituée poétique!

Pour illustrer Saint-Sauveur, Jocelyn Pelletier entraine le public dans une poésie et une frénésie que Noémie O’Farrell défend à merveille dans le rôle de cette prostituée, dont l’histoire semble inspirée de La petite fille aux allumettes. Noémie n’hésite pas à regarder les gens dans les yeux, avec une intensité rare, qui fait qu’on a l’impression qu’elle nous raconte, à chacun, intimement son histoire, comme si elle nous amenait dans la confidence. Unique!

Le conte du quartier voisin, Saint-Roch, écrit par Sophie Grenier-Héroux, contraste à nouveau savamment, avec l’histoire précédente, puisque cette fois-ci, c’est Jocelyn Pelletier, bourru, désabusé, qui, tel un Grinch des Temps modernes, nous crie à tue-tête qu’il n’aime pas Noël et n’a pas d’histoire à nous raconter…. Sauf peut-être… le jour où il a décidé de déménager la veille de Noël pour être certain de ne pas festoyer en cette journée. Ce récit est hilarant et nous fait voir aussi combien cette fête est devenue mercantile et où les priorités ne sont peut-être plus à la bonne place. J’adore!

Finalement, le texte du quartier Montcalm, de Nancy Bernier, met en scène le grand Maxime Robin, qui a l’air encore plus grand dans cette petite voûte. Nancy Bernier a choisi de raconter l’histoire romancée de la tante de sa mère, Jeanne Hardy. Cette tante avait une boutique de chapeaux et de manteaux de fourrures sur Saint-Joseph et une sur la rue Saint-Jean. Encore une fois, le quartier y est décrit avec plein de petits détails qui rappellent ce qu’il fut à une autre époque. Maxime Robin, avec son petit sourire en coin, ses yeux rieurs, son petit accent coquin, nous fait rigoler avant même d’avoir ouvert la bouche. Puis, avec son mannequin, qu’il habille au gré de son histoire, nous raconte avec beaucoup d’émotions la vie de cette femme forte, en avance sur son temps, puisqu’elle était une femme d’affaires à l’époque où la plupart des autres femmes étaient à leurs chaudrons dans la maison. Sublime!

Maxime Robin et son mannequin
Maxime Robin et son mannequin

Après ce spectacle, les gens ont quitté la salle, avec le sourire aux lèvres, la gaieté dans le cœur et la nostalgie des soirées d’antan.

Merci à vous six auteurs, et six comédiens, de nous avoir émerveillés avec ce superbe cadeau de Noël. Cette tradition du temps des Fêtes, qui a débuté en 2011 avec La chasse-galerie puis en 2012, avec Rose Latulipe, est en train de devenir un rituel de Noël  qui s’installe progressivement dans la Vieille-Capitale et j’en suis fort ravie.

Les organisateurs des Contes à passer le temps ajoutent un volet communautaire à leur projet cette année : pour chaque billet vendu, 2 $ seront remis aux «Marmites de Noël» de l’Armée du Salut.

Une production de La Vierge folle, présentée en collaboration avec les Musées de la civilisation et le Centre de valorisation du patrimoine vivant.

Une initiative de Sophie Grenier-Héroux, Noémie O’Farrell et Maxime Robin.

Mise en scène de Maxime Robin.

Auteurs et interprètes : Nancy Bernier,

Jean-Sébastien Ouellette, Jack Robitaille,

Jocelyn Pelletier, Noémie O’Farrell, Sophie

Grenier-Héroux et Maxime Robin

La maison Chevalier!
La maison Chevalier!

Contes à passer le temps

les 20 et 21 décembre à 20h et le 22 décembre à 15h (et une  supplémentaire en soirée)

à la Maison historique Chevalier, quartier Petit-Champlain

 

Les représentations sont complètes lorsqu’on appelle au Musée pour réserver, mais l’équipe de la Vierge folle a libéré quelques places, alors si vous voulez y aller, écrivez-leur à : laviergefolle@gmail.com

Maison Chevalier (50, rue du Marché-Champlain, Québec, G1K 4E9)

Billets : 22 $ en vente au Musée de la civilisation

• Réservations requises au 418 643-2158

http://www.mcq.org/fr/cipr/index.html

http://www.mcq.org/fr/cipr/lieux_mchevalier.html

Crédit photos : Lise Breton