30Vies: la grande école de la vie vue par Benoît Brière et Fabienne Larouche

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Benoît Brière dans 30Vies

Il est de bonne guerre et heureux de voir enfin apparaître un acteur de la trempe de Benoît Brière dans un rôle aussi dramatique que celui de Michel Marcotte, professeur d’éthique et de culture religieuse au Vieux-Havre dans 30Vies à Radio-Canada. Un contre-emploi que le grand public connaît moins chez lui et qui, par le fait même, devient très efficace. Brière est un de ces acteurs qu’on aime aimer et regarder, et qui fait désormais partie de notre patrimoine culturel.

Puis, Fabienne Larouche n’en finit plus d’être au sommet de son art.

Tant et si bien que les quatre premiers épisodes visionnés viennent chercher aux tripes le spectateur. Virtuose des sujets au coeur de notre société contemporaine, cette fois, elle impose le duel entre l’homosexualité, le racisme et l’islamisme. Pas facile. Les questions sont posées en classe par Michel Marcotte. Mais à l’instar de la problématique des sociétés multiculturelles, les réponses sont si nombreuses que chacun a raison pour soi. C’est la loi du plus fort qui l’emporte. Malheureusement.

Aux drames des jeunes, vient s’ajouter les méandres de la vie personnelle de cet enseignant qui semble avoir tous les outils pour les autres devant les pupitres mais bien peu pour lui-même et les siens. Entre l’école traditionnelle où il enseigne, et celle de ses enfants, une école alternative radicale, entre qui a raison de lui ou de son épouse (Mélanie Maynard), entre la solitude et la compagnie, avec le fardeau des problèmes existentiels de sa soeur (Julie Ringuette), il ne semble plus y avoir de bonnes réponses comme à une autre époque. Le portrait social est criant de vérité. Larouche frappe fort et sait habilement tirer sur le filon des sujets brûlants de notre époque.

Les intrigues à l’école du Vieux-Havre, comme souvent l’ont été les séries télévisées, deviennent aussi une école pour notre réflexion. 30Vies est non seulement devenue un outil pédagogique important pour le grand public mais il met en scène, comme Larouche l’a toujours fait d’ailleurs, de nouveaux acteurs comme Théodore Chouinard-Pellerin et Francis Martin, qui se mesurent aux plus chevronnés. Cette fois, Rémy Girard fait aussi partie de la distribution ainsi qu’une surprenant Mélanie Maynard. Cette nouvelle équipe se joint à une distribution déjà très forte composée de Benoît McGinnis, Louis Champagne, Nathalie Malette, Michel Charette, Claude Laroche, entre autres.

Encore faut-il que la réalisation puisse astiquer ces diamants de dialogues et ce scénario actuel. Imaginez, Guillaume Lemay-Thivierge et Mariloup Wolfe qui ont eux-mêmes été les protagonistes de cette série, participent à la réalisation, ainsi que les talentueux Danièle Méthot, Louis Bolduc, Luc Dionne et François Bouvier. Donc la mise en scène n’est pas en reste et se distingue par sa finesse et ses prises de vues avec cette caméra légèrement nerveuse qui rajoutent à la tragédie des personnages.

Si, à la fin des quatre premiers épisodes, on ne pleure pas, on a le coeur très gros. Et si on a le goût d’en voir plus c’est que l’on voudrait aussi trouver une solution….

Auteure: Fabienne Larouche
Réalisateurs: Guillaume Lemay-Thivierge (1re intrigue), Danièle Méthot, Louis Bolduc, Luc Dionne, François Bouvier et Mariloup Wolfe.
Productions : Aetios Productions et Radio-Canada

Dès le 6 janvier à 19h à Radio-Canada.

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