Vendredi 21 février, après avoir conquis le public Montréalais, c’est dans l’historique salle de spectacle l’Impérial de Québec que Vincent Vallières a fait sa rentrée dans la Capitale pour nous présenter son sixième album, Fabriquer l’aube.
Après avoir entendu autant de bonnes critiques depuis le début de sa tournée promotionnelle, c’est dans une salle pleine à craquer d’un public de son âge, qu’on attendait fébrilement le prolifique chanteur, compositeur, musicien et interprète. Celui qui chantait jadis dans les mariages et qui grâce à son incontestable talent a su notamment gagner notre cœur et sa place à côté des Grands de la chanson Québécoise.
C’est dans une forme quasi olympienne, une atmosphère vibrante et presque dans l’obscurité que Vincent Vallières a fait son apparition sur scène et presto nous entraîne avec lui au sein de Fabriquer l’aube « Avec toi ». Au premier son, ce guitariste gaucher et ses musiciens Michel-Olivier Gasse (basse), Simon Blouin (batterie) et André Papanicolaou (guitare électrique et piano) nous connectent en nous dictant le ton. Les instruments sonnent, résonnent, se répondent, nous entraînant tout en douceur du pop rock beatnick au folk et parfois Country dans une sonorité unique et ce, jusqu’au dernier souffle de la soirée.
Les meilleurs moments de la soirée
Parmi les meilleurs moments de la soirée, le chanteur avec son air d’adolescent, nous tient et nous accroche fermement, il ne nous lâchera plus de la soirée avec «Il y a de l’amour», «L’amour c’est pas pour les peureux» qui tourne sans relâche à la radio et «Lili», écrite pour sa grande fille. Lui-même commente cette magnifique chanson comme suit : «Lili touche beaucoup de gens. C’est une chanson d’espoir et d’amitié, qui dit qu’on va passer à travers les obstacles qui se présentent dans notre vie.» À voir planer ce silence presque religieux dans la salle, plusieurs se sont laissés touchés au cœur.
La très belle chanson «Fermont»
Malgré la polémique autour de cette chanson, elle traduit à coup sûr une émotion du quotidien de plusieurs personnes qui ont ou auront à vivre un certain temps dans l’éloignement. Merci Vincent de t’être tenu debout et de nous l’avoir si bien présenté ce soir.
La chanson de la dernière chance
«C’est la dernière chanson qui est la lumière de la terre, notre dernière chance, notre dernière guerre.» Mort lente ou appel à l’espoir pour un changement de comportement. Ici, j’ai osé timidement faire un parallèle avec cette grande chanson, Quand les hommes vivront d’amour.
Suite dans les idées
«En regardant finir le monde», première de son album nous relie savamment à sa dernière, «La dernière chance». Celui qui se considère comme un artisan de la chanson francophone a vraiment de la suite dans les idées.
Influences
Musicien unique en son genre, nous percevons à certains moments les influences de Bob Dylan et Neil Young, pour ne nommer que ceux-ci. Très agréable!
La très belle signature de Poupart
La signature de la mise en scène de Brigitte Poupart prend forme dans une désarmante simplicité qui nous garde efficacement dans le moment présent de l’œuvre, donnant toute la place à chacun des tableaux pendant le show. Mission réussie Madame Poupart!
L’importance de l’espoir
Riche de quinze nominations en carrières à l’ADISQ, de trois Félix dont celui d’interprète masculin de la cuvée 2012, Vallières, dans une suite cohérente tout au long de la soirée, nous raconte en toute simplicité, les bons et les moins bons côtés de la vie quotidienne en Amérique du Nord appelant l’espérance à une vie meilleure. Là, j’avoue n’avoir pas été la seule ce soir à être traversée par cet état de grâce qui nous amène à réfléchir sur l’importance de l’espoir dans nos vies et du grand pouvoir qu’a la musique sur nous.
Ce qu’il nous a livré
Généreux, il nous a livré une Vingtaine de chansons engagées, inspirantes, sensibilisatrices, tirées en majorité de son dernier album. Je ne peux passer sous silence l’excellente interprétation tout en nuance, et en français, de « Everybody Know », du célèbre, Léonard Cohen de qui, il a reçu une importante bourse afin de promouvoir la chanson francophone québécoise auprès des élèves dans les écoles secondaires. D’ailleurs, c’est entre deux chansons que le chanteur, détenteur d’un baccalauréat en enseignement, nous cause de ce qui lui tient à cœur : «Son amour pour la langue française et de persévérance scolaires. Partout au Québec, Vallières chantera donc cette Chanson de la dernière chance qui clôt son plus récent album, mais c’est ironiquement une première chance qu’il offrira aux étudiants de la province. Une première chance d’un peu tomber en amour avec eux-mêmes.»
La soirée se termine en force
La soirée s’est terminée comme elle a commencée, en force, au milieu d’un public en feu qui connait les paroles, se tape dans les mains, danse, chante et en redemande… Il n’en fallait pas plus pour que Vincent Vallières et ses fidèles musiciens nous reviennent avec les chansons «Février», «En attendant le soleil» et pour terminer la soirée le grand succès « On va s’aimer encore» que tout le monde fredonnaient encore à la sortie. Et sans jeu de mots, nous serions tous restés debout jusqu’au lever du jour pour refabriquer l’aube avec lui…
Les musiciens: Andre Papanicolaou (guitare et piano), Michel-Olivier Gasse (basse) et Simon Blouin (batterie).
Les artisans: Marc St-Laurent (sonorisation), Sébastien Pedneault (conception d’éclairage et opération), Brigitte Poupart (mise en scène) et Cédric Lord (scénographie).
Liste des 12 chansons tirées de l’album Fabriquer l’aube :
1. En regardant finir le monde 2. Stone 3. Avec toi 4. L’amour c’est pas pour les peureux 5. Lili 6.Loin 7.Fermont 8.Mélie 9.Pas à vendre 10. Asbestos 11. Je bûche 12. La chanson de la dernière chance
Les 5 albums précédents :
Trente arpents, Bordel ambiant, Chacun dans son espace, Le repère tranquille et Le monde tourne fort
Les dates et lieux de la tournée Fabriquer l’aube de Vincent Vallières
22 février- Montmagny, Salle Edwin-Bélanger – 1-866-641-5799
26 février- Drummondville Maison des arts Desjardins Drummondville – 819-477-5412 ou 1-800-265-5412
28 février- Châteauguay Pavillon de l’Ile – 450-698-3100
1er mars- L’Assomption Théâtre Hector-Charland – (450) 589-9198 # 5
Site web de Vincent Vallières : http://vincentvallieres.com/
Site de l’impérial : http://imperialdequebec.com/contact/
Crédit photos : Daniel Bouchard
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