Les Charbonneau d’Outremont Tome 2 – Jacques de Héloïse Brindamour

Les Charbonneau d’Outremont Tome 2 – Jacques
Les Charbonneau d’Outremont Tome 2 – Jacques

Les Charbonneau d’Outremont Tome 2 – Jacques vient tout récemment de paraitre en magasin. Après le premier tome dont le sujet principal était Nicole (la sœur de Jacques), alors qu’on décrivait le destin atypique d’une Montréalaise dans les années 50, voilà que ce deuxième volet s’attarde cette fois-ci au destin de son jeune frère Jacques, tout en gardant contact avec Nicole à travers les lettres qu’elle écrit à l’homme qu’elle a aimé.

Issu d’une famille aisée, Jacques Charbonneau décide de suivre l’appel de Dieu et entre au Grand Séminaire de Montréal. Loin des siens, loin surtout de sa sœur aînée, Nicole, toujours hantée par les événements des années précédentes, il s’interroge sur sa place dans le monde et se demande s’il possède les qualités nécessaires pour devenir prêtre. Pendant l’été 1959, ne sachant s’il retournera au séminaire en septembre, Jacques part avec des camarades travailler dans une colonie de vacances destinée aux enfants des quartiers ouvriers de Montréal. Il y rencontre les frères René et Ti-Guy, deux êtres esseulés comme lui, qu’il essaiera d’aider et qui ébranleront ses certitudes. Ponctué par les lettres qu’écrit Nicole à l’homme qu’elle a aimé, ce roman trace le sort d’un frère et d’une sœur au tournant des années 1960, à la recherche d’amour et de sens, déchirés entre le bien et le mal.

Ce que je trouve agréable dans ce roman (les deux tomes), c’est qu’on y aborde la vie à la fin des années 50, alors que l’Église très autoritaire régissait la vie des gens. Et l’auteure a une belle aisance à nous décrire les états d’âme, les réflexions autant des femmes (Nicole dans le tome 1) que des hommes (Jacques dans le tome 2)  qui tentent de voir si le couvent ou le séminaire représente le chemin à suivre pour eux.

Dans une époque où le solitaire, le différent, l’étrange se sent mis à l’écart, Jacques a choisi de suivre l’appel de Dieu mais doute fort de son sentiment d’appartenance aux autres séminaristes. Ainsi, on le retrouve à se questionner, à tenter de trouver sa place, autant dans la communauté religieuse que dans la vie de tous les jours, à la colonie de vacances où il va travailler l’été. Lors de cet été, il fera une rencontre qui changera sa vie et sa perception de celle-ci à tout jamais.

J’aime bien aussi, dans ce livre, suivre le récit que Nicole fait de la suite de sa vie, dans ses lettres à l’amour de sa vie. Ces lettres sont remplies d’énigmes dont le dénouement nous est amené à la toute fin du livre et nous bouleverse, quand on se rappelle à quelle époque elle vit. C’est là que l’on voit tout le chemin et l’évolution qu’a pris notre société, depuis ce temps révolu des années 50.

Bien que j’aie vraiment aimé lire ces histoires,  je dois dire que c’est quelque peu déprimant à lire. Il est certain que je ne voudrais pas retourner en arrière à cette époque révolue.  Cependant, je suis contente d’avoir eu l’opportunité de me mettre dans la peau de ces hommes et femmes en pleins questionnements existentiels, le temps d’un moment.

Héloïse Brindamour
Héloïse Brindamour

Héloïse Brindamour a grandi à Montréal dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. Comme son héroïne, elle a étudié la musique et a envisagé de faire carrière dans ce domaine, avant de se tourner vers la littérature Étudiante en chant classique à l’Université de Montréal, lauréate en 2004 du Concours jeunesse d’art oratoire Entreprendre, Héloïse Brindamour a cosigné avec sa mère, l’auteure parascolaire Françoise Tchou, Bientôt la maternelle, paru en 2006 aux Éditions du Trécarré. Après L’Exilée (2007) et Le Tournoi (2008), publiés tous les deux chez Trécarré dans la collection « Intime », elle a publié son troisième roman Bal des finissants : Yulia en 2009.

Nombre de pages : 208 pages
Prix  27,95 $

Édition Libre Expression

http://www.editions-libreexpression.com/