Je suis totalement éblouie par tant de créativité, d’imagination de sensibilité et de sensualité par cette pièce extraordinaire de danse des mains qui nous vient de la Belgique et qui essaie d’élucider « Où vont les gens quand ils disparaissent de notre vie, de notre mémoire? »
Une pièce qui nous raconte cinq histoires d’amour par un ingénieux mélange de théâtre, de danse et de cinéma qui nous fait vivre un conte en miniature durant une heure trente sans entracte. La musique qui accompagne ce conte est excellente.
Ce spectacle créé en 2011 à Mons, est récipiendaire du Prix de la critique du meilleur spectacle de danse en France. Un spectacle magique pour ceux qui ont gardé leurs yeux et leur âme d’enfant. Une création de nanodanse (danse des mains) de Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael (réalisateur de Toto le héros et le Huitième Jour). Un beau mélange de technologie et de créativité.
Le titre Kiss & Cry vient du patinage artistique. Une zone où les patineurs artistiques attendent les notes du jury au sortir de leur programme lors des compétitions. (Ils se félicitent, s’embrassent ou pleurent si leurs notes sont moins bonnes)
Synopsis
L’histoire se passe dans une gare où une femme assise se remémore ses amours passées. Ce qui est particulier, c’est que l’histoire est interprétée par des mains qui dansent et incarnent les personnages. La narration se fait par une voix Off, qui je dois le souligner est tout à fait superbe et apaisante avec un texte empreint de nostalgie et de douceur signé Thomas Gunzig.
Cette pièce nous parle des gens qu’on a aimés et qui ont disparus de nos vies. Kiss and Cry évoque souvenirs, images de l’univers intérieur, les méandres de la mémoire et les tremblements du cœur. Ce parcours des sensations et des sentiments nous émeut fortement, une pièce dansante magnifique et ingénieuse.
Les deux artistes avec les mains, Michèle Anne De Mey et Gregory Grosjean sont remarquables, on dirait vraiment que leurs doigts sont des personnages, ils font des danses à deux, s’aiment, se chamaillent, toute notre imagination est en branle lorsqu’on les regarde.
Décors-éclairage-son

Évoluant dans des décors faits de sable, d’eau, d’objets divers, la chorégraphie, filmée en gros plan, est projetée simultanément sur un écran, où se brouillent échelles et perspectives, où se fondent le petit et le grand pour créer un monde à la beauté mystérieuse.
Un des aspects vraiment intéressant c’est que nos yeux se promènent des images du film au ballet des artistes sur scène devenue plateau de tournage. On contemple à la fois l’œuvre et la création, en direct, de celle-ci.
Les différents objets comme le train, les boules disco, sofa, patinoire, maisons de poupées et les gens en miniatures, etc. sont là pour recréer, par de fines métaphores, les impressions fugitives, l’indicible. L’éclairage que ce soit la lampe de poche ou autre lumières, tout est là pour créer l’illusion et la précision des corps engagés.
Une rencontre avec les artistes a suivi la représentation
Marie Gignac nous a présenté la chorégraphe et chacune des personnes à la rencontre s’est présentée et nous a expliqué son rôle sur le plateau. Première constatation, cette pièce n’a eu que des éloges. Nous avons appris que cette pièce nécessitait 7 à 8 caméras, qu’il y avait 3 personnes qui manipulaient les différentes maquettes, une personne à l’ordinateur, un gros travail d’équipe pour cette création collective qui en était à sa 202e représentation.
P.S. N’oubliez pas que la représentation est à 19 h 30 encore pour 2 soirs, les 6 et 7 juin. Je vous suggère d’être près de la scène, vous pourrez en plus de voir l’écran, constater les différentes manifestations sur le plateau, c’est très intéressant.
Équipe de création
Idée originale Michèle Anne De Mey, Jaco Van Dormael en création collective avec Gregory Grosjean, Thomas Gunzig, Julien Lambert, Sylvie Olivé, Nicolas Olivier
Chorégraphie – NanoDanses Michèle Anne De Mey, Gregory Grosjean
Mise en scène Jaco Van Dormael
Textes Thomas Gunzig
Scénario Thomas Gunzig, Jaco Van Dormael
Création Lumière Nicolas Olivier
Décor Sylvie Olivé assistée de Amalgame – Elisabeth Houtart, Michel Vinck et Anne Masset
Création sonore Dominique Warnier, Boris Cekevda
Images Julien Lambert assisté de Aurélie Leporcq
Équipe du spectacle

Narrateur Jaco Van Dormael
Dans le rôle du metteur en scène Ivan Fox
Danseurs Michele Anne De Mey, Gregory Grosjean
Caméraman Julien Lambert
Assistante caméra Aurélie Leporcq
Régisseur lumière Bruno Olivier
Manipulation des décors et interprétation Gabriella Iacono, Stefano Serra & Jackie Delevoye
Son Boris Cekevda
Électricien Wenceslas Kaboré
Musique George Frideric Handel, Antonio Vivaldi, Arvo Pärt, Michael Koenig Gottfried, John Cage, Carlos Paredes, Tchaikovsky, Jacques Prevert, Ligeti, Henryk Gorecki, George Gershwin
Coordinateur technique Thomas Beni
Production et diffusion Gladys Brookfield-Hampson
Production Charleroi Danses – Centre chorégraphique de la fédération Wallonie Bruxelles / le manège.mons – Centre Dramatique
Coproduction Les Théâtres de la Ville de Luxembourg
Michèle Anne De Mey est artiste associée à Charleroi Danses, Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International
LES PROCHAINS JOURS – Les Spectacles
Germinal : Vendredi 6 juin à 19 h30, Théâtre de la Bordée
Où tu vas quand tu dors en marchant…? Vendredi 6 juin et Samedi 7 juin de 21h à 23 h quartier Saint-Roch. Gratuit (Dernière fin de semaine)
L’histoire révélé du Canada français : les 6-7-8 juin à 14 h à la salle Octave-Crémazie – Grand Théâtre de Québec
Acrobates : les 10-11-12 juin à 19 h 30 à l’Expo-Cité – Pavillon du Commerce
Ishow : les 10-11-12 juin à 19 h 30 au Théâtre Périscope
Crédit photos : Marteen Vanden Abeele