Nouveau chyle de conférences – Arts, sciences et philosophie

Nicolas Reeves
Nicolas Reeves

¤ Qu’ont en commun les arts, les sciences et la philosophie? Ces trois disciplines feront l’objet d’un tout nouveau cycle de conférences qui débutera le 24 septembre prochain au Musée national des beaux-arts du Québec. Les espaces de réflexion, de discussions et d’échanges publics se font rares dans notre société. Le MNBAQ est fier de s’associer à la Chaire La philosophie dans le monde actuel, la Faculté de philosophie et la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval, pour présenter quatre conférences inédites qui viendront offrir une tribune d’exception à des spécialistes aux horizons variés qui traiteront des notions de beauté et de créativité, tel qu’on les voit à l’œuvre dans différents champs de l’activité humaine.

Une multitude de questions seront abordées et parmi celles-ci : Quels liens, similitudes ou différences peut-on identifier dans les démarches artistique, scientifique et philosophique? Quel rôle en particulier joue le principe de beauté ou dharmonie dans le travail scientifique et philosophique? À linverse, quelle part jouent les méthodes, théories et découvertes scientifiques dans la création artistique? Que dit par ailleurs la science de la démarche artistique du processus créatif et de l’émotion esthétique? Bref, bien des échanges palpitants en perspective qui sauront faire vibrer des spectateurs passionnés par le rôle de la création dans nos sociétés contemporaines. Un contenu riche et passionnant, offert dans une formule décontractée (cocktail à 18 h suivi de la conférence à 19 h), permettra aux spécialistes et aux néophytes de vivre une expérience nouvelle au Musée.

Entre art et science. Le rôle des images astronomiques dans l’histoire

24 septembre 2014

Par Robert Lamontagne, directeur exécutif de l’Observatoire du Mont-Mégantic, professeur au Département de physique de l’Université de Montréal.

L’astronomie est avant tout une science d’observation où les représentations du cosmos servent d’appui à l’argumentation scientifique. Toutefois, à cause de leur beauté, de leur esthétisme et des émotions qu’elles suscitent, les images astronomiques ont été fréquemment utilisées à d’autres fins. Ainsi, depuis les esquisses tracées par Galilée au début du 17e siècle, jusqu’aux photographies tirées des grands observatoires contemporains, tel le télescope spatial Hubble, ces images assument un autre rôle, celui d’être au cœur d’un énorme effort de vulgarisation visant à tisser un lien entre la communauté scientifique et le public. Ces images sont également intégrées à diverses pratiques artistiques ou sociales, parfois assez éloignées de leur vocation scientifique initiale. Au fil du temps, leur utilisation a non seulement altéré notre perception du cosmos, mais aussi celle de la place que nous y occupons. Cette conférence révèlera plusieurs de ces images qui ont changé le monde.

Le moiré interdisciplinaire. Le monde numérique comme métaphore d’une société participative.

 12 novembre 2014

Par Jocelyn Robert, artiste et directeur de l’École des arts visuels de l’Université Laval

Les disciplines conventionnelles – telles que l’art, la science et la philosophie – sont des filtres que l’on met devant le monde pour tenter d’y comprendre quelque chose. La relative fixité de ces matrices rend cependant difficiles leurs mises à jour dans un monde où les idées évoluent de plus en plus rapidement. Le numérique apporte peut-être des pistes de solution permettant, à la fois de maintenir les savoirs acquis, et de les mettre en mouvement, au rythme du monde. À partir d’œuvres d’art – notamment celles du conférencier – et de quelques exemples tirés d’autres domaines, Jocelyn Robert tentera de cerner une autre manière de voir qui doit beaucoup aux technologies récentes, mais qui tenait déjà dans la main du grand Marcel Duchamp et dans les bras de l’artiste Allen Kaprow. Par la même occasion, définir l’expression « Art numérique » sera tenté, définition qui semble même échapper aux plus ardents défenseurs du domaine.

Le Songe d’Ithaca ou les chants de l’atmosphère

11 février 2015 

Par Nicolas Reeves, professeur à l’École de design à la Faculté des Arts de l’Université de Montréal.

  1. Reeves mettra en lumière le processus créatif – combinant des principes et des objets de science à des fins purement artistiques et poétiques – ayant mené à l’œuvre météo-électronique : Le Songe dIthaca. L’installation sonde l’atmosphère en permanence et en extrait toutes les caractéristiques : température, humidité, pression barométrique, vitesse et direction des vents, luminosité du ciel, pluviosité, hauteur et densité des nuages, niveau du champ électrostatique, foudre. Toutes ces variables sont confondues et transformées pour générer un chant méditatif qui ne s’arrête jamais. Le Songe d’Ithaca est également une sonde méridienne, cet arc de grand cercle reliant l’île d’Ithaque en Grèce à la ville d’Ithaca dans l’état de New York. Long de plus de 7000 km, le méridien est le sentier que parcourent sans relâche ceux qui cherchent à retrouver le lieu de leurs origines. S’ils s’en écartent, aucune boussole ne les y ramènera. Leur seul espoir est de plonger en eux-mêmes, de s’abstraire du tumulte du monde, pour s’imprégner des voix de l’atmosphère et tenter de détecter, dans leur incessant murmure, celle qui leur indiquera la direction à suivre.

L’esthétique à la lumière des neurosciences cognitives

1er avril 2015

Par Luc Faucher, professeur au département de philosophie de l’UQAM, spécialiste de la philosophie des sciences cognitives et des neurosciences

Pourquoi préférons-nous habituellement les tableaux originaux à leurs copies? Quel est le rôle des émotions dans l’appréciation esthétique? Quel impact peut avoir l’exposition prolongée à certaines images sur notre jugement esthétique? Voilà quelques-unes des questions traditionnellement discutées en esthétique qui méritent un nouvel éclairage. En s’intéressant notamment aux perceptions sensibles – à celles du beau et du laid, à la distinction entre ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas, aux émotions produites par l’art, etc. – l’esthétique est d’abord considérée comme une discipline philosophique. Mais comme elle porte également sur des perceptions, des jugements, des émotions, qui mettent en jeu divers processus cognitifs ou neuronaux, il était tout à fait naturel que la psychologie, et plus récemment les neurosciences, s’y intéressent. Les découvertes des dernières années, ainsi que des travaux récents, montrant les avancées et les nouveaux problèmes s’y rattachant, seront partagés.

Auditorium /10 $ par conférence (Membres : 9 $)

Étudiants de l’Université Laval : 5 $

Nombre de places limité / Réservations : 418 643-2150

RENSEIGNEMENTS : 418 643-2150 ou 1 866 220-2150 / www.mnbaq.org