Mommy l’œuvre la plus accomplie de Xavier Dolan, en ouverture du FCVQ et à l’affiche partout au Québec!

Mommy de Xavier Dolan
Mommy de Xavier Dolan

Après avoir remporté le prix du Jury au Festival de Cannes et avoir obtenu une ovation durant 13 minutes après sa projection à Cannes, le cinquième film de Xavier Dolan, Mommy, mettant en vedette Anne Dorval, Antoine Olivier Pilon et Suzanne Clément a été présenté hier comme film d’ouverture du Festival du cinéma de la ville de Québec (FCVQ), en plus d’avoir été présenté au Festival international du film de Toronto (TIFF) tout récemment. Il prend l’affiche dès aujourd’hui, 19 septembre, dans les salles du Québec.

Synopsis

Une veuve monoparentale (Anne Dorval) hérite de la garde de son fils (Antoine Olivier Pilon), un adolescent explosif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide de l’énigmatique voisine d’en-face, Kyla (Suzanne Clément). Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir. 

Que dire de ce film si ce n’est que c’est l’œuvre la plus accomplie de Xavier Dolan. Ce film aborde un sujet aussi délicat que la violence et le trouble TDAH, avec des personnages aussi forts et riches que cette mère démunie, mais combattante, ce fils rempli de rage, mais au regard et au sourire doux et naïf, et cette voisine au regard vide, au langage parsemé, mais le cœur sur la main. Tout cela pour donner au spectateur une histoire accrocheuse, belle, dynamique et émouvante, et aussi qui nous permet d’oublier pendant plus de 2 heures notre petite vie quotidienne! Quel accomplissement! Quelle maturité dans ce film !

Xavier Dolan a tout mis en œuvre pour faire de ce film un véritable coup de cœur et je dois dire qu’il réussit pleinement à nous marquer au fer rouge de son univers singulier et bouleversant.

Anne Dorval
Anne Dorval

Trois interprètes fabuleux (Anne, Antoine, Suzanne) qui se donnent la réplique, tel un trio de mousquetaires qui se battent ensemble, mais aussi souvent un contre l’autre. Il n’est pas surprenant de passer d’un moment joyeux, inoffensif, à un moment d’angoisse, de terreur, de lutte, pour aboutir en un instant à une réconciliation houleuse, petit répit avant la prochaine explosion ?

Le public passe par une gamme d’émotions, au rythme des montagnes russes. On rit avec coeur de l’humour baveux de cette mère dépassée par le comportement de son fils, mais toujours prête à se battre pour lui. On s’attendrit de cette voisine, si frêle d’allure, et au regard si absent, mais qui aura un effet positif sur cette petite famille démunie. Et on a une relation amour-haine avec ce jeune adolescent agressif à souhait, mais au sourire dévastateur et à l’innocence sans borne.

Au-delà de la performance sublime des acteurs et de l’histoire si habilement racontée, on retrouve une réalisation magique de la part de Xavier Dolan. Il maitrise absolument son art et ça se voit. Tout est mis en œuvre pour accentuer les émotions pour donner l’éclat nécessaire à ce film. Les quelques moments heureux, de bonheur, de liberté sont filmés sur un écran complet (en cinémascope), tandis que le reste du film est montré sur un presque demi-écran (format 1 :1), comme si on avait seulement une fenêtre, comme si nos personnages étaient restreints dans leur espace, mais aussi pour permettre de laisser toute la place à ces personnages, sans autre distraction autour. Il y a également l’utilisation de la musique, très abondante, qui colle très bien aux images présentées. Cette musique s’accentue et suit le rythme de la colère, de l’explosion qui survient, mais aussi elle agrémente les moments joyeux.

Xavier en répétition avec Antoine et Anne
Xavier en répétition avec Antoine et Anne

De plus, Xavier n’hésite pas à utiliser plusieurs procédés comme le ralenti, les images embrouillées, floues, pour bien faire passer les émotions. C’est totalement génial! Et à travers tout cela, Dolan nous dresse un portrait d’une famille dysfonctionnelle et en péril ainsi que de la relation entre les divers intervenants, toutefois sans jamais porter de jugement. Et le tout est présenté de manière lumineuse, malgré la noirceur engendrée par tous les obstacles, la violence, la colère. Car ce film est là pour nous montrer l’amour mère-fils, l’amitié du trio mère-fils-voisine, le courage d’affronter les obstacles, bref, cette lumière que l’on voit dans le film, atténue le caractère sombre du film.

Au final, je dois dire que Mommy est définitivement mon film préféré de Xavier Dolan, et ce film, bien que bouleversant et saisissant, vaut amplement la peine d’être vu plus d’une fois et c’est exactement ce que je compte faire!

Galerie photo du tapis rouge au FCVQ :

https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157647779279481/

Fiche technique :

Diane “Die” Després : Anne Dorval

Kyla :  Suzanne Clément

Steve O’Connor Després :  Antoine Olivier Pilon

Paul     :  Patrick Huard       

Patrick : Alexandre Goyette   

Directrice du centre :   Michèle Lituac      

Marthe :   Viviane Pacal

Natacha :  Nathalie Hamel-Roy

Suzanne Clément
Suzanne Clément

Réalisation & scénario : Xavier Dolan

Direction photo : André Turpin        

Musique :  NOIA

Montage : Xavier Dolan

Décors    : Colombe Raby

Costumes : Xavier Dolan et François Barbeau

Conception sonore & mix : Sylvain Brassard

Produit par : Nancy Grant, Xavier Dolan

Durée :  2h14min.

Aspect ratio : 1.25 (5:4)

Format :  Couleur – 35mm/DCP

Pays : Canada    

Dossier de presse : Xavier Dolan

Photographe :  ©SHAYNE LAVERDIÈRE

 www.fcvq.ca

Crédit photos :  SHAYNE LAVERDIÈRE pour les images du film et Réjeanne Bouchard pour le tapis rouge du Festival