Le grand art de Midori, une violoniste exceptionnelle, séduit totalement le public de Québec lors d’un concert de l’OSQ au Grand Théâtre de Québec

MIDORI
MIDORI

Les mélomanes de Québec avaient rendez-vous en ce mercredi, 24 septembre avec l’Orchestre Symphonique de Québec et sa soliste invitée exceptionnelle, la grande violoniste Midori. Et elle n’a pas déçu le public présent, bien au contraire. Elle a été remarquable, au- delà des attentes prévues, peut-on dire.

En première partie, le chef invité, Jean-François Rivest a dirigé avec brio une œuvre contemporaine, Borealis du compositeur ontarien, John Estacio. Ce dernier veut décrire la beauté et la magnificence des impressionnantes aurores boréales qui illuminent, entre autres nos nuits québécoises et ontariennes. Pour y arriver, le compositeur a imaginé des tableaux musicaux, faits d’harmonies parfois douces, parfois intenses, mais fort nuancées. La composition très réussie est lyrique mais très moderne également dans ses sonorités et ses couleurs. Mentionnons en fin de pièce, de magnifiques éclairages à la manière des aurores boréales en fond de scène.

Puis, Midori fait son apparition sur la scène avec son magnifique violon Guarneri et elle exécute avec l’orchestre le fameux Concerto pour violon du compositeur finlandais Jean Sibelius. En quelques minutes, entre elle, le chef et l’orchestre, c’est une symbiose musicale qui prend place. Minutieusement, intensément et musicalement, la violoniste dans sa robe fleurie fait un avec son violon. Elle nous impressionne par la qualité des sons qu’elle tire de l’instrument.

Complètement habitée par la composition jouée, elle nous offre un interprétation fine, nuancée, de très haut niveau. La pièce au programme requiert un sens des nuances, une musicalité et une virtuosité hors du commun. Et ça rejoint le talent de Midori. Au terme du concerto, le public lui fait une ovation montre qui n’en finit plus. À tel point qu’elle revient en rappel faire une brève pièce agréable et touchante de Jean-Sébastien Bach.

Jean-François Rivest
Jean-François Rivest

En seconde partie, Jean-François Rivest prend la parole pour nous expliquer le sens de l’œuvre Hamlet. Opus 16, suite du compositeur russe Dmitri Chostakovitch. Nous serons en effet, en plein drame ! Composé pour un film en 1962, la musique évolua en une suite de huit des pièces de la trame sonore. Le texte, tiré de l’œuvre de William Shakespeare sera lu et interprété magistralement par le comédien Guy Nadon. Seul ou avec l’orchestre, il nous narre et nous vit le drame d’Hamlet. Sa prestation est vibrante et spectaculaire. Quel grand comédien ! Et la musique du fameux compositeur se déploie dans toute sa force et sa beauté également. Des moments rares et exceptionnels aux plans théâtral et musical.

Concert en reprise

Mentionnons que le Concerto de Sibelius est repris au Grand Théâtre de Québec le lendemain avec Midori en matinée, à 10 h 30, le vendredi 25 septembre. La composition de Chostakovitch est jouée également en version écourtée. Ce sont des moments musicaux remarquables qui justifient le fait d’y assister !

MIDORI

Découverte à l’âge de 11 ans par le chef Zubin Mehta – qui l’invita aussitôt à faire ses débuts avec l’Orchestre philharmonique de New York –, Midori s’est imposée comme l’une des violonistes les plus remarquables du globe. Autant l’éclectisme de son répertoire que son sens musical inné et sa technique sans faille font d’elle une musicienne extrêmement recherchée.
La saison dernière, en plus de jouer dans différentes grandes salles du monde le DoReMi de Peter Eötvös, écrite à son intention, la violoniste japonaise s’est produite avec l’Orchestre symphonique de Montréal avec James Conlon, l’Orchestre symphonique de Louisville sous la direction de Jorge Meister, de même qu’avec l’Orchestre symphonique allemand de Berlin en compagnie de Christoph Eschenbach. Midori a également effectué quatre tournées et un disque avec le pianiste Özgür Aydin et une tournée au Japon avec l’Orchestre.

Jean-François Rivest

Le chef d’orchestre et violoniste montréalais Jean-François Rivest rallie aussi bien l’opinion du public que de la critique: on parle de lui comme d’un chef spectaculaire, extrêmement énergique, précis et exaltant qui, de plus, sait faire évoluer le niveau artistique de ses orchestres de façon spectaculaire. Ses interprétations sont empreintes d’une émotion profonde et d’un sens aigu de la structure.

Sa discographie s’accroit d’année en année et couvre un répertoire très varié: Haendel, Bach, Mozart, Beethoven, Mendelssohn, Dvorák, Sibelius, ainsi que des œuvres contemporaines. Il a remporté plusieurs prix et distinctions incluant, en tant que violoniste, le Premier Prix au Concours OSM de 1976 et, en tant que chef d’orchestre, le Félix du Meilleur enregistrement pour orchestre au Gala de l’ADISQ 2001. En plus de diriger en tant que chef invité un peu partout au Canada, il a dirigé en Europe, au Mexique, en Amérique du Sud ainsi qu’en Russie. Il est fondateur, directeur artistique et chef principal de l’Orchestre de l’Université de Montréal (OUM). Il est également chef en résidence de l’Orchestre symphonique de Montréal depuis le 1er juin 2006.
Formé au conservatoire de Montréal, à Meadowmount (New York), Aspen (Colorado) et à la Juilliard School (New York), Jean-François Rivest a étudié principalement avec Sonia Jelinkova, Sally Thomas, Ivan Galamian et Dorothy DeLay.

Jean-François Rivest s’est imposé rapidement comme l’un des meilleurs violonistes québécois de sa génération. Récipiendaire de nombreux diplômes, prix et distinctions, il poursuit dès l’âge de vingt ans une carrière active de musicien d’orchestre (il a été admis à l’OSM à l’âge de 21 ans), de chambriste ainsi que de soliste qui l’amène à se produire dans les principales villes du Canada et aux États-Unis.
Il a enseigné à diverses académies d’été, à l’Université McGill, au Conservatoire de musique du Québec et, depuis 1992, à l’Université de Montréal. En plus de diriger l’OUM, il enseigne la direction d’orchestre et s’intéresse à la composition. En 1998, l’UdeM lui décerne l’un des rares Prix d’excellence en enseignement.

Guy Nadon
Guy Nadon

Guy Nadon

Né à Montréal le 28 août 1952. Comédien depuis 1974, formé à l’École nationale de théâtre, il a défendu, seulement au théâtre, plus d’une cinquantaine de rôles. Parmi les plus marquants, mentionnons Richard III de Shakespeare (1989), Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand (1995), La chèvre d’Edward Albee (2004) et Equus de Peter Shaeffer (2007). À la télévision, nous avons pu le voir dans de nombreux téléromans et téléséries dont, plus récemment, Vice caché, François en série, Aveux et Musée Éden. Il a prêté sa voix à un nombre incalculable de publicités, documentaires et doublages. Depuis 1993, il transmet son savoir aux étudiants de l’École nationale de théâtre.

Crédits-photos: L’OSQ et Le Grand Théâtre de Québec

http://www.osq.org/

http://www.grandtheatre.qc.ca/