One Manu Show, énergique et rafraichissant, un style unique jamais vu en humour!

Emmanuel Bilodeau
Emmanuel Bilodeau

Pour la première à Québec de One Manu Show, le 4 novembre dernier, le public de la salle Albert-Rousseau a eu droit à un Emmanuel Bilodeau énergique et rafraichissant. Avec un humour explosif, des jeux de mots songés et un style unique jamais vu en humour, on peut dire que le plus vieil humoriste débutant du Québec (tel qu’il se qualifie lui-même) a relevé le défi qu’il s’était lancé de divertir les gens par son spectacle surprenant et singulier!

Après les messages d’intérêt public des consignes à respecter de la salle Albert-Rousseau, Emmanuel Bilodeau y est aussi allé de son propre message de consignes. Ainsi, avant même que l’humoriste n’apparaisse sur scène, les gens riaient déjà à profusion de ses propos déjantés. Avec ça, pas besoin de première partie pour réchauffer la salle. Dans ce message, Emmanuel n’a pas hésité à faire des blagues sur son producteur, les productions J, en rigolant bien candidement de Julie Snyder et son futur PKP, tout en y incorporant, Québécor, Vidéotron et une certaine balade à vélo à St-Jérôme. D’entrée de jeu, on avait une idée du genre d’humour à la fois raffiné et complètement flyé que nous servirait Emmanuel. Du vrai bonbon!

Après nous avoir prévenus qu’il nous faudrait beaucoup d’énergie pour le suivre et qu’on sortirait de la salle aussi «fucké» qu’après un spectacle de Messmer, mais pas pour les mêmes raisons, Emmanuel s’est dit très heureux de venir faire son spectacle à Ste-foy, l’endroit où il a été élevé dès l’âge de 2 ans. Il semblait plutôt nerveux au départ, et surtout dérangé par les photographes, alors qu’il dit lui-même avoir un déficit d’attention. Par chance, en peu de temps, Manu a retrouvé ses moyens et sa vivacité pour donner au public un peu plus d’une heure trente minutes d’histoires, d’anecdotes, de chansons mêmes et surtout des lapsus et jeux de mots mémorables. Vu son énergie débordante et son humour assez physique parfois, le spectacle était présenté avec un entracte, ce qui a permis à tout le monde de souffler un peu (même Manu).

En première partie, on fait connaissance avec Emmanuel Bilodeau. On connait déjà l’acteur et l’homme engagé, mais on connait peu sa famille immédiate et élargie. Ainsi, on fait connaissance, toujours avec cet humour un peu tordu, de ses trois enfants âgés du «Terrible two», «Fucking Four» et «Sweet sixteen». Il dit de Philomène, sa plus vieille, qu’elle est un objet vibrant de 115 lbs. «J’ai pas entendu sa voix depuis deux ans, elle communique uniquement par texto». C’est un moment hilarant de l’entendre se plaindre de ses enfants. Ce n’est pas «politically correct» direz-vous, mais c’est drôle à en pleurer de rire.

Ensuite, Manu enchaine sur un numéro, tout aussi décapant, où il nous fait découvrir sa famille (père, mère et ses 11 frères et sœurs). Il prend la peine de nous décrire chacun d’eux et les petits surnoms qu’ils se sont donnés lorsqu’ils étaient petits et aussi débordants d’énergies les uns que les autres. Avec la présence de certains de ses frères et sœurs dans la salle, Emmanuel semblait un peu intimidé de parler d’eux et imaginait un peu leur réaction. Cela ajoutait à notre plaisir en tant que public. Naturellement ces personnages ont été décrits de manière très caricaturale et cela en a fait décupler notre plaisir. Des anecdotes basées sur la réalité, comme cette fois où Emmanuel s’est fait casser le nez, mais décrit de façon complètement loufoque, qu’on ne peut qu’en rire à gorge déployé.

Décor
Décor

Au niveau de la mise en scène, Édith Cochrane a fait un excellent travail pour amener une dimension scénique à un spectacle aussi épuré dans le décor. Avec 14 chaises (dont 13 suspendues dans les airs) avec chacune une ampoule au milieu, ce décor a servi lors du numéro familial où Manu décrit ses frères et sœurs. Une belle idée qui servira tout au long du spectacle, lorsqu’il reparle de sa famille. Ensuite, un jeu d’éclairage savamment pensé, qui s’ajuste aux divers moments exaltants du spectacle, comme lorsque Emmanuel se prend pour un spermatozoïde, ou quand il reprend des chansons du film la mélodie du Bonheur, avec les mots de sa propre réalité. C’est un des numéros que j’ai aimés le plus.

Le spectacle fait également des références à plusieurs films tels que Maman j’ai raté l’avion, Le roi Lion, Le seigneur des anneaux, mais aussi de la télé comme Unité 9 et LOL 🙂

La première partie se termine par un numéro très drôle, mais également très véridique, si on s’attarde un peu à ce que le texte implique pour les personnes âgées. Dans la peau d’un vieillard, Manu est porte-parole des AVC (Association des vieux chrisses). Un numéro fort intéressant que j’ai adoré.

En deuxième partie, en plus de parler de Denis Levesque, d’environnement et du Costco, Emmanuel y va également de deux personnages, dont le premier Tony Tomato, ce mafioso ami des politiciens, déjà vus pour certains dans des galas Juste pour rire, mais qui été ajusté au goût du jour, alors qu’il parle ardemment de Denis Coderre, «Denis Kodak» «Kid Coderre», et Philippe Couillard.

One Manu Show
One Manu Show

Et pour le numéro de clôture, Manu y va d’un discours digne des meilleurs politiciens. Avec un texte engagé, très songé, un savant mélange de français, anglais et franglais, il boucle la boucle de son spectacle, en reprenant tous les thèmes de la soirée pour en faire un tout fort bien présenté et ne peut ainsi qu’amener l’ovation debout bien méritée!

Un spectacle d’humour débridé, un charme indéniable, un verbe éclaté et un conteur inné, Emmanuel Bilodeau fait rire, sans jamais être méchant et réfléchir par sa pertinence !

Emmanuel Bilodeau et son One Manu Show seront en tournée dans 35 villes du Québec d’ici la fin de 2015.

En supplémentaire à la Salle Albert-Rousseau Le jeudi 19 février 2015

Les billets seront en vente le samedi 8 novembre, à 10 h via la billetterie de la Salle Albert-Rousseau!

 

 

Sherbrooke: vendredi 14 novembre à la Salle Maurice O’Bready

Trois-Rivières: samedi 6 décembre au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières

Montréal: les 6 et 7 février au Théâtre Saint-Denis

Pour toutes les dates: emmanuelbilodeau.com 

Productions J

http://sallealbertrousseau.com/

Crédit photos : Philippe Moussette