C’est le 2 décembre dernier que Valérie Blais donnait le coup d’envoi de son premier one woman Show au Grand Théâtre de Québec. Visiblement émue et excitée de cette première dans la vieille Capitale, Valérie a voulu se faire prendre en photo avec le public. Puis elle s’est lancée et a su déclencher les rires dès ses premières répliques et a prouvé qu’elle a un sens du timing inouï et un humour physique qui fait rire aux larmes!
Le rideau s’est levé à 20 h, sur un décor très coloré, avec un gros tapis doux et moelleux à longs poils (qui lui a valu de s’étouffer royalement pendant quelques minutes durant le spectacle lorsqu’elle en a avalé un morceau qui flottait dans l’air) et des panneaux colorés en arrière-scène qui pouvaient faire penser à des boites de cadeaux qui s’illuminaient en diverses couleurs, au gré des éclairages, sur lesquels étaient projetés à l’occasion des photos. On retrouvait également une chaise, une table et un punching bag, où Valérie a débuté le spectacle en se défoulant sur toutes les frustrations du moment «Couillard, les cônes orange, coupures à Radio-Canada…»
Valérie a ensuite voulu se présenter aux gens qui ne la connaissaient pas vraiment en récitant son curriculum vitae. Dès lors, toute notion d’égo a pris le bord et Valérie y est allée d’une bonne dose d’autodérision. Ainsi, tout au long du spectacle cette excellente comédienne et nouvellement humoriste n’a pas hésité un instant à parler de ses travers, de ses déboires et de son tour de taille. Que ce soit lorsqu’elle nous raconte sa tentative ratée de devenir bénévole dans un foyer de personnes âgées «cause qu’elle a choisi, car elle n’avait pas vraiment le goût de trop s’attacher», ou qu’elle parle de sa grossesse tardive qui lui a valu 30 heures dans la salle d’accouchement, Valérie le fait avec sincérité, authenticité et une bonne dose d’humanité qui fait que le public se rallie à elle et rit de bon cœur.
Mais ce n’est pas juste elle que Valérie écorche au passage dans ses histoires. Personne n’est épargné dans la salle, lorsqu’elle amorce le segment sur les générations Les baby boomers, les «X» et les «Y». C’est indéniablement un des numéros les plus drôles du spectacle et je ne voudrais pas vendre tous les punchs, mais disons qu’elle a très bien cerné les forces et les faiblesses de chacun de ces stéréotypes de personnes.
Mais le numéro qui m’a le plus fait rire et m’a démontré jusqu’à quel point Valérie est drôle, pas seulement dans ses blagues et son sens du timing, mais également son jeu physique qui m’a fait rire aux larmes, est celui où elle arrive sur scène vêtue d’un costume de ballerine avec le tutu. Oui c’est hilarant juste de la voir démontrer de la grâce en dansant, mais en plus, elle y va d’un monologue sur son manque flagrant de grâce (que ce soit pour marcher à talon haut, ou tout simplement à l’idée de se marier et d’immortaliser sur photos ses plus grandes bévues). Elle se compare constamment à Andrée Lachapelle, qui est, selon elle, la grâce incarnée. C’est à mourir de rire, de la voir se dandiner, nous montrer comment elle marche en talons hauts, tout en nous racontant ses péripéties. J’en pleurais littéralement.
Le seul numéro que j’ai moins apprécié est bizarrement celui qu’elle semble s’être elle-même imposé, soit de parler de sexe, car selon les dires de tous ses proches, un vrai spectacle d’humour doit avoir un 20% de joke de cul. Mais elle se dit trop pudique pour en faire et semble mal à l’aise d’en parler. Que ce soit vrai ou non, ce type de blague sur le malaise ne m’a pas accroché, bien que les gens semblaient énormément en rire.
On peut dire que ce premier one woman show de Valérie Blais est un succès. C’est rafraîchissant et divertissant à souhait! L’auteure Marie-Andrée Labbé, qui a écrit tous les numéros a su créer des monologues criants de vérité lorsqu’ils sortent de la bouche de Valérie. On reconnait aisément la Valérie de Tout sur moi et on aime la retrouver dans toute sa marginalité, sa fraicheur et son sale caractère, comme elle le dit elle-même.
Pour l’occasion de cette première, l’ami de longue date de Valérie Blais, Éric Bernier, était dans la salle et a semblé s’amuser royalement, tout comme la majorité du public qui a donné une ovation debout bien sentie à Valérie, à la fin de ce spectacle sans entracte de plus de 90 minutes. (1h45 environ).
Pour ceux qui, comme moi, ont vu le spectacle en rodage de Valérie Blais, qu’elle a fait un peu partout au Québec, je vous suggère d’aller voir le spectacle qui est maintenant finement ficelé. L’ajout de la mise en scène et plusieurs numéros qu’elle n’a pas faits durant son rodage, fait en sorte qu’on a l’impression de voir un tout nouveau spectacle.
Textes Marie-Andrée Labbé
Mise en scène Josée Fortier
PROCHAINS ÉVÉNEMENTS
12 décembre 2014, 20h00 – Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean, St-Jean-sur-Richelieu
14 janvier 2015, 20h00 – Le Club, Square Dix30, Brossard
24 janvier 2015, 20h00 – Monument National, Montréal
04 février 2015, 20h00 – Maison de la Culture de Gatineau, Gatineau
12 février 2015, 20h00 – Salle Desjardins Maria-Chapdelaine, Dolbeau-Mistassini
13 février 2015, 20h00 – Salle Edwin-Bélanger, Montmagny
14 février 2015, 20h00 – Le BeauLieu Culturel du Témiscouata, Témiscouata-sur-le-Lac
26 février 2015, 20h00 – Maison des Arts, Laval
06 mars 2015, 20h00 – Théâtre du Vieux Terrebonne, Terrebonne
18 mars 2015, 20h00 – Théâtre Télébec, Val-d’Or
19 mars 2015, 20h00 – Théâtre du Cuivre, Rouyn-Noranda
27 mars 2015, 20h00 – Salle Michel-Côté, Alma
01 avril 2015, 20h00 – Salle Maurice-O’Bready, Sherbrooke
17 avril 2015, 20h30 – Centre des arts Juliette-Lassonde, St-Hyacinthe
14 mai 2015, 20h00 – Salle Albert Rousseau, Québec
29 mai 2015, 20h00 – Théâtre Desjardins, Lasalle
16 octobre 2015, 20h00 – Théâtre du Chenal-du-Moine, Ste-Anne de Sorel
Crédit photos : Courtoisie et Martin Girard
