Beu-Bye 14, au théâtre de la Bordée, une soirée sous le signe de la bonne humeur et la franche rigolade!

Beu-bye 14
Beu-bye 14

Une revue de l’année avec chansons, variété, parodies, humour décapant et rétrospective des moments importants de 2014, à petit prix, pour une soirée sous le signe de la bonne humeur et la franche rigolade, voilà le mandat que s’est donné le collectif du Théâtre du temps qui s’arrête, de jeunes comédiens de Québec avec Beu-bye 14. Et bien honnêtement, à mon avis, ils ont pleinement rempli leur mandat! Une première à Québec, au théâtre de la Bordée, présenté du 11 au 20 décembre qui, bien franchement, vaut amplement le déplacement! 

Avec des prix qui varient de 12$ à 25$ selon l’option choisie, il est possible de passer une excellente soirée à se remémorer les grands moments qui ont marqué Québec, mais aussi Montréal et les événements à l’échelle nationale et internationale.

Avec un infime budget, mais de la créativité et du talent à revendre, ceux qui nous ont donné l’irrévérencieux Gros Show l’an passé, ont su nous concocter un spectacle de 1 h 30 qui fait le tour de l’actualité de 2014, avec une bonne dose d’humour, de parodies savoureuses, de chansons éclatées et même d’un hommage fort apprécié.

Mathieu Campagna, qui fait l’enchainement entre les numéros avec de l’accompagnement musical et intervient comme narrateur à l’occasion, alors que Monika Pilon, Philippe Durocher, Joëlle Bourdon, Nicola Frank-Vachon et Edwige Morin s’activent sur scène pour présenter un mélange de sketchs et de chansons, changeant constamment de costumes, et en déplaçant décors et accessoires à chacun de leurs aller-retour en coulisse. Un spectacle très bien rodé et mis en scène, qui ne laisse aucun temps mort et surprend le public par son originalité.

Le tout débute par une introduction du directeur artistique du Théâtre de la Bordée, Jacques Leblanc (joué par Philippe Durocher), une superbe caricature où on fait même allusion à la déconfiture de l’histoire avec le spectacle Sweeney Todd présenté plus tôt dans l’année. L’équipe de ce beu-bye n’hésite pas parfois à lancer de petites flèches comme ce fut le cas aussi pour parler de Lise Thibault et de la coupure en culture. En parlant à des policiers en moyen de pression, on a entendu «où avez-vous pris votre costume?, dans les poubelles de Radio-Canada?». Des répliques très punchées et savoureuses, on en retrouve un peu partout dans les divers numéros.

Bien qu’ils aient insisté pour dire qu’ils ne font pas d’imitation, mais plutôt des caricatures, je dois dire que le résultat est fascinant. Mes coups de cœur vont d’abord au numéro avec Régis Labeaume, Donalda et Séraphin. Philippe Durocher est à pleurer de rire, avec son personnage très caricatural, mais étrangement réaliste de King Régis, tandis que Nicola Frank-Vachon est étonnamment ressemblant dans sa personnification de Séraphin. Ensuite, dans le numéro de on hait la chanson, je dois dire que celle qui incarne Céline Dion m’a grandement épaté. Et le sketch qui réunit toutes les émissions de cuisine en une seule émission, mettant en vedette Élyse Marquis, Joel Legendre, Mariloup, Louis-François Marcotte, Christian Bégin et Daniel Vézina, m’a littéralement séduite. Complètement loufoque, mais tellement drôle.

Naturellement, toute bonne revue de l’année doit faire le tour de la scène politique et il y a eu quelques numéros très réussis. Une chambre de hockey où Michel Therrien parle à ses joueurs entre autres à PKP et Jean-François Lisée qui y sont allés de quelques répliques coups de poing l’un envers l’autre. À d’autres moments, on a eu droit à des sorties de la part de Manon Massé de Québec Solidaire, Justin Trudeau et un sketch hilarant avec Stephen Harper et sa famille, un 24 juin. Mais le numéro qui m’a fait vraiment me bidonner, probablement à cause de la véracité de ses propos, est celui où un citoyen va voter. À mon avis, on a cerné le processus de vote d’une bonne majorité de citoyens, année après année, avec ce sketch.

On a également eu un numéro où on a fait revivre certains personnages du Gros Show, avec Radio Y. Et un numéro de la Guerre des clans entre Femen et l’État islamique, de même que l’état de panique face à l’Ébola.

Et j’ai été particulièrement touchée de voir que l’équipe a pensé faire un beau moment de variété en hommage à Gilles Latulipe pour terminer ensuite avec un moment magique entre Jean Béliveau, Paul Buissonneau et Gilles Latulipe.

Bien qu’il y ait eu un ou deux sketchs qui sont tombés à plat, je dois dire que je me suis bidonnée dans plus de 80 % des numéros. La seule chose qu’il faudrait peut-être faire attention, c’est le fait que dans les chansons, lorsqu’ils n’ont pas de micro, en arrière de la salle, on entend moins bien les paroles puisque le son de la guitare est plus forte que les chanteurs.

Lucien Ratio, metteur en scène, script éditeur, membre fondateur de la compagnie a fait un travail colossal pour amener cette revue de l’année avec un rythme soutenu, sans temps mort, et un bon dosage de chanson, variété et sketch d’humour. Un feu roulant de changement de décor, de costume, sans que le public en soit incommodé. Au niveau des décors, accessoires et costumes, je dois dire qu’ils ont fait un travail phénoménal pour réussir à nous faire croire à leurs personnages instantanément et à recréer les lieux voulus, avec peu de moyens à leur disposition. Vraiment Bravo pour cette première à Québec.

On ne peut que souhaiter que cette revue de l’année sera vue par le plus grand nombre de personnes, afin qu’on puisse espérer voir ce beu-bye devenir une tradition pour nous, gens de Québec, au même titre que le bye bye de Radio-Canada.

Je voudrais également mentionner qu’il est possible de voir dans le hall du théâtre de la Bordée, l’œuvre d’un sculpteur de métal français, Castor Vervaren, qui a créé des œuvres selon l’actualité qu’il a observée à partir de son coin de pays. Il était même présent dans la salle, pour cette première du spectacle, le 11 décembre.

Un spectacle pour toute la famille à peu de frais, pour se remémorer notre année 2014 et en rire un bon coup!

Représentations les 11-12-13 et les 16, 18 et 20 décembre 2014

Représentations à 19 h 30

Durée : 1 h 30 sans entracte

Tarifs :

Abonnés : 12 $ Régulier : 25 $

*Offre spéciale : Sur présentation d’un billet de spectacle de la Bordée, profitez d’un tarif préférentiel à 18 $ (taxes et frais inclus)

Texte: collectif du Théâtre du temps qui s’arrête

Mise en scène: Lucien Ratio

Conseiller à la réalisation   Jean-Jacqui Boutet

Assistant à la mise en scène  Marc Brouillette

Distribution :

Joëlle Bourdon, Philippe Durocher, Edwige Morin, Monica Pilon, Nicola-Frank Vachon

 

Scénographe                                     Marie Mc Nicoll

Conception d’éclairage                  Jean-François Labbé

Conception musicale                      Mathieu Campagna

Direction artistique                         Lucien Ratio

Direction des communications   Philippe Durocher

Direction de production                 Edwige Morin

Sculptures de Castor

http://www.bordee.qc.ca/

Crédit photo : Nicola-Frank Vachon