Le dîner de cons à la Salle Albert-Rousseau

Le dîner de cons
Le dîner de cons

La Salle Albert-Rousseau propose Le dîner de cons, un texte de Francis Weber, jusqu’au 10 janvier. Une comédie théâtrale à ne pas manquer!

Le texte, d’origine française, a été adapté avec justesse avec des références québécoises, ce qui en fait une pièce tout à fait admirable pour sa justesse et son actualité. Plusieurs ont déjà abordé cette création en film avec Thierry Lhermitte en 1998, une comédie ayant connu un très grand succès, et sa richesse comique transposée dans notre réalité est réussie.

La mise en scène, signée par Normand Chouinard, est réaliste, et tente de ne pas tomber dans le vaudeville caricatural, bien que certaines maladresses de la part des comédiens paraissent quelques fois grossières. Néanmoins, la trame de l’histoire est bien ficelée, et les gens qui ont déjà vu le film se retrouveront avec la même histoire, en conservant les mêmes savoureux noms de personnages, dont l’usage permet de nombreux jeux de mots durant la prestation des comédiens sur scène.

André Robitaille et Geneviève Rochette
André Robitaille et Geneviève Rochette

« Chaque semaine, Pierre Brochant (André Robitaille) et ses amis organisent un dîner où chacun doit amener un con. Celui qui a trouvé le plus spectaculaire est déclaré vainqueur. Ce soir, Brochant exulte, il a déniché la perle rare, un con de classe mondiale, François Pignon (Marcel Lebœuf), un fonctionnaire au ministère des Finances et passionné de maquettes en allumettes. Ce qu’il ignore, c’est que Pignon est passé maître dans l’art de déclencher des catastrophes. »

Après une brève introduction vidéo qui fait intervenir quelques personnalités québécoises du spectacle (Jean-Michel Anctil, Stéphane Bellavance, Bernard Fortin et André Robitaille), la scène se déroule par la suite en huis clos dans le loft de Brochant. À travers la série de péripéties des 90 minutes que durent la pièce, le spectateur est amené à s’esclaffer de rire plusieurs fois devant les pitreries de Pignon, ou encore devant les douloureux problèmes de tour de rein de Brochant qui l’empêchent de se déplacer normalement. Ajoutez à cela quelques imbroglios d’une rupture et d’une relation adultère, et vous retrouvez tout ce qu’il faut pour passer une soirée colorée.

Marcel Lebœuf est solide dans son rôle de Pignon, le con du dîner. Ses mimiques sont menées avec finesse, et il s’amuse visiblement sur scène.  On dirait presque un rôle taillé pour lui!

André Robitaille, quant à lui, arrive aussi à bien camper le personnage de Brochant. On s’attache un peu moins à lui, Brochant faisant preuve d’une méchanceté malsaine, mais la performance du comédien démontre sa maîtrise du rôle.

Je dois souligner la présence de Jean-Pierre Chartrand sur scène, sous les traits du contrôleur Cheval. C’était agréable de le revoir, car il s’agit d’un comédien qui a su nous divertir pendant plusieurs années au petit écran, mais qui s’est par la suite concentré sur une carrière au théâtre. Sa participation au dîner de cons est un plaisir.

Geneviève Rochette, Antoine Durand et Myriam Leblanc complètent la distribution de la pièce, et leurs rôles de second ordre dans les événements loufoques de ce presque théâtre d’été n’enlèvent rien à la qualité leur participation dans les nombreux rebondissements de la pièce.

Marcel Leboeuf et André Robitaille
Marcel Leboeuf et André Robitaille

La Salle Albert-Rousseau sait toujours proposer quelques pièces de productions « nomades » sur une base annuelle, et c’est toujours un grand plaisir de voir ces artistes se produire ici, à Québec.

Le dîner de cons, à la Salle Albert-Rousseau, jusqu’au 10 janvier 2015.

De Francis Veber
Mise en scène de Normand Chouinard
Avec Marcel Leboeuf, André Robitaille, Myriam Leblanc, Geneviève Rochette, Jean-Pierre Chartrand et Antoine Durand

Billets: de 35,50$ à 57,50$

crédit photo: Annick Langelier