Les Symphonies portuaires de Pointe-à-Callière

Les Symphonies portuaires de Pointe-à-Callière
Les Symphonies portuaires de Pointe-à-Callière

Les Symphonies portuaires de Pointe-à-Callière 2015 mettent en lumière la Grèce avec la participation de Philippe Lauzier, compositeur, instrumentiste et artiste sonore québécois qui présente une composition originale portant le titre Oreste sur les territoires sirènes. Lors de ce concert unique en plein air, trains, bateaux amarrés dans le Vieux-Port, cloches de la basilique Notre-Dame et autres instruments urbains unissent leurs sons pour créer une œuvre musicale contemporaine originale tout à fait inhabituelle.

La Symphonie présentée cette année par Pointe-à-Callière s’inspire plus particulièrement d’Oreste, une œuvre de l’auteur grec Euripide. Les épreuves du temps ont fait en sorte que seule une mélodie de 35 notes sur un papyrus déchiqueté a survécu. L’œuvre de Lauzier, accompagnée de toutes les sonorités que l’on entendra en écho aux alentours du Musée, dans le Vieux-Montréal et les environs du Vieux-Port de Montréal, sera appuyée par un groupe de cuivres et percussions. Ce groupe musical présentera en outre une ouverture sur les bases de cette mélodie très ancienne datant de la période d’Alexandre le Grand.

Philippe Lauzier, compositeur de musiques créatives

Philippe Lauzier est un membre actif de la scène québécoise des musiques créatives. Instrumentiste, compositeur et artiste sonore, il a réalisé en 2013 l’album solo Transparence reçu avec éloges par la critique. Comme soliste, il se définit largement par la recherche et l’expérimentation des possibilités acoustiques de la clarinette basse et des saxophones soprano et alto. On peut entendre dans son jeu autant l’influence des langages musicaux contemporains que celle venant des musiques extra-occidentales. Ses recherches l’ont amené à créer une première installation sonore qui a été présentée dans le cadre du 30e Festival international de musique actuelle de Victoriaville.

Saviez-vous que…

  • Chaque Symphonie portuaire requiert la participation d’une trentaine d’étudiants en musique pour actionner les sirènes sur les bateaux et les trains?
  • Les Symphonies portuaires sont créées à partir des sirènes des bateaux hivernant dans le Port de Montréal?
  • Les bateaux qui hivernent dans le Port de Montréal sont pris dans la glace de janvier à la mi-mars chaque année?
  • Les compositeurs doivent visiter les bateaux en janvier, composer leur pièce spécifiquement pour les sons des bateaux présents dans le Port en tenant compte de leur localisation particulière, créant ainsi des œuvres où l’on retrouve des sons proches et des sons lointains?

Comment se compose une Symphonie portuaire?

Le son d’une sirène de bateau est en soi riche, attrayant, inusité et différent d’un navire à l’autre. Comme toute composition musicale, la partition d’une Symphonie portuaire n’est pas écrite pour un instrument spécifique, mais plutôt en vue de créer un effet d’ensemble. À Montréal, nous utilisons les laquiers, bateaux de transport de marchandises sur la voie maritime du Saint-Laurent et des Grands Lacs, qui sont amarrés pour la saison des glaces.

Les compositeurs des Symphonies portuaires de Pointe-à-Callière doivent visiter les bateaux dès le début du mois de janvier pour identifier les sons dont ils disposeront pour la composition de leur œuvre. Considérant d’abord l’emplacement de ces « instruments », ils composent ensuite une œuvre qui reflètera la variation des sons en rapport avec la distance des bateaux entre eux et la distance entre ceux-ci et le Musée. En plus des possibilités musicales des bateaux s’ajoutent le sifflet d’une ou deux locomotives et, certaines années, les cloches de la basilique Notre-Dame. La pièce musicale est alors composée en fonction des distances entre les instruments, des effets d’éloignement et d’écho et des lieux de diffusion et d’écoute. L’espace acoustique doit être considéré comme un élément central puisque le lieu d’ancrage de chaque bateau influe sur la puissance de sa sirène. La distance utilisée dans le port de Montréal est d’environ un kilomètre de l’est à l’ouest. Ainsi, le chant d’une sirène peut être repris en force par des bateaux plus éloignés pour créer un équilibre entre le chœur et l’instrument solo. En fait, c’est le principe d’organisation d’un orchestre, mais avec des instruments non conventionnels. Chaque Symphonie portuaire requiert la participation d’une trentaine de bénévoles pour actionner les sirènes des bateaux.

L’expérience d’une Symphonie portuaire est unique. La pièce est très sensible aux éléments et variera en fonction du vent, de la pluie, de la neige, de la température, de l’humidité et du brouillard qui tous influent sur les sonorités des sirènes. De plus, comme le lieu d’écoute est vaste, on peut entendre la même symphonie à différents endroits et la percevoir de façon totalement différente selon que l’on soit à Pointe-à-Callière, sur les Quais du Vieux-Port ou ailleurs dans le Vieux-Montréal.

Origines des Symphonies portuaires

C’est à l’hiver 1995 que Pointe-à-Callière présentait pour la première fois deux Symphonies portuaires. La toute première a été jouée le 8 février 1995 lors de l’ouverture de l’exposition temporaire Le Port de Pierre Bourgault, Gilles Vigneault et Helmut Lipsky. La pièce des compositeurs terre-neuviens Don Wherry et Paul Steffler s’intitulait Ballycatters and Growlers. La deuxième, La Valse des sirènes, a été composée par Helmut Lipsky et jouée le 11 mars suivant. 

La radio de Radio-Canada a collaboré à faire connaître l’événement pendant de nombreuses années par la diffusion des Symphonies portuaires en direct. Radio-Canada a été un partenaire important dans le projet grâce au travail de la réalisatrice du Navire « Night » Hélène Prévost, tant au niveau de l’orientation esthétique, du choix des compositeurs, que de la promotion et de la diffusion de l’œuvre. Pointe-à-Callière a créé Les Symphonies portuaires durant la saison hivernale afin de réveiller le port en dormance, d’animer le quartier historique du Vieux-Montréal et de créer un événement hors du commun pour les Montréalais. Depuis 1995, plusieurs compositeurs ont contribué à enrichir l’album des Symphonies portuaires. Mentionnons, entre autres, Walter Boudreau, Michel Frigon, Diane Labrosse, Gilles Tremblay, Jean Derome et Guido Del Fabbro.

Remerciements

Les Symphonies portuaires de Pointe-à-Callière bénéficient du soutien du ministère de la Culture et des Communications dans le cadre de l’entente sur le développement culturel de Montréal, de la Société de développement commercial Vieux-Montréal et de la Société du Vieux-Port de Montréal.

Le Musée est subventionné par la Ville de Montréal.