Au Club musical de Québec, les mélomanes sont comblés par les qualités musicales du grand pianiste Benjamin Grosvenor

le pianiste Benjamin Grosvenor
le pianiste Benjamin Grosvenor

En ce 3 mars, au Palais Montcalm de Québec, le Club musical de Québec recevait Benjamin Grosvenor, un pianiste génial britannique, âgé seulement de 22 ans.

Durant plus d’une heure et trente minutes, Grosvenor a offert un concert très varié avec des compositeurs fort intéressants de plusieurs époques. Dès les premières notes de la composition « Gavotte » de Jean-Phillipe Rameau, on a pu constater que nous étions en présence d’un très grand musicien, même en étant si jeune. Les nuances, les tempos, la maturité, tout est là.

Puis suit une « Chaconne » de Jean Sébastien Bach avec arrangements de Busoni qui vient nous impressionner et nous secouer dans son interprétation. Moments calmes et introspectifs et moments fortissimo mais qui font ressortir et apprécier toute la charge et le génie du compositeur.

La troisième pièce de la première partie est le « Prélude, choral et Fugue » de César Frank. Là encore, il apporte une interprétation si claire, si belle et forte de cette magnifique œuvre pour piano, une des plus belles du compositeur français.

En seconde partie du récital, trois pièces de Chopin viennent nous enchanter. On a parfois l’impression de redécouvrir le fameux compositeur en raison de la réflexion et du jeu du pianiste au fil des notes. Intelligence et poésie sont présents constamment.

Pour conclure la soirée, nous avons eu droit aux magnifiques « Goyescas » de Enrique Granados. Ces touchantes et émouvantes pièces sont rendues avec toute la finesse d’exécution qui leur convient pour en tirer toute la poésie possible.

Le public au cours du concert a maintes fois montré son appréciation au pianiste. Les dernières notes jouées ont été suivies d’applaudissements très nourris auxquels Benjamin Grosvenor a répondu en venant accorder deux rappels.

Ce récital va demeurer sans contredit un moment fort pour le Club musical de Québec au cours des dernières années.

Les qualités d’artiste du pianiste sont exceptionnelles. La présence, la profondeur, l’aisance, la virtuosité sont telles qu’il s’en dégage une liberté de créativité et d’un jeu qui toujours respire et rend toute la beauté et l’intelligence des pièces choisies des différents compositeurs.

Soulignons que le pianiste britannique Benjamin Grosvenor a commencé l’étude du piano à l’âge de 6 ans. Gagnant de la BBC Young Musician Competition à l’âge de 11 ans, il a étudié à la Royal Academy of Music, où il a complété ses études en 2012 avec la recommandation d’excellence de la Reine. Il avait fait en 2011 le concert d’ouverture des BBC Proms, où il a été réinvité l’année suivante pour jouer avec le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Charles Dutoit; il s’est produit deux fois en 2014 dans cette prestigieuse série de concerts d’été.

En 2011, Benjamin Grosvenor a signé un contrat avec l’étiquette Decca; il était non seulement le plus jeune musicien britannique à le faire, mais aussi le premier pianiste de son pays à s’associer avec cette firme depuis une soixantaine d’années. Sa discographie comprend cinq disques, dont le premier (This & That, 2008), contient entre autres des pièces de Nikolaï Kapoustine et des transcriptions de György Cziffra. Après un disque comprenant des pièces peu connues de Chopin pour un coffret EMI de 16 disques (artistes multiples) paru en 2010 à l’occasion du 200e anniversaire de naissance du compositeur, on retrouve Chopin, Liszt, Ravel (2012), consacré aux Scherzos de Chopin et à Gaspard de la nuit de Ravel; l’enregistrement a été honoré par la revue Gramophone dans les catégories « Young Artist of the Year » and « Instrumental Award ». Son disque suivant (Rhapsody in Blue, 2012) comprend, outre l’oeuvre de Gershwin, le Concerto no 2 de Saint-Saëns et le Concerto en sol de Ravel. Son plus récent album (Dances, 2014), choisi comme disque du mois par le BBC Music Magazine et le Gramophone, est un programme varié consacré à Bach, Chopin, Scriabine, Granados, Schulz-Evler, Albéniz et Morton Gould.

Benjamin Grosvenor s’est attiré les plus grands éloges des critiques. Bryce Morrison, dans le Gramophone, a écrit qu’il possédait « une habileté et un talent que l’on a pas entendus depuis les débuts en Russie de Kissin alors adolescent », alors que le Guardian a dit de son plus récent disque qu’il était  « à couper le souffle ».

Le programme du récital :

Jean-Philippe RAMEAU, « Gavotte », extr. des Nouvelles suites de pièces de clavecin

Johann Sebastian BACH, « Chaconne », extr. de la Partita pour violon no 2 en ré mineur, BWV 1004 (arr. Ferruccio Busoni)

César FRANCK, Prélude, choral et fugue

Frédéric CHOPIN Barcarolle en fa dièse majeur, op. 60? Mazurkas en fa mineur, op. 63, no 2, et en do dièse mineur, op. 30, no 4. Ballade no 3 en la bémol majeur, op. 47

Enrique GRANADOS, Goyescas
« Quejas, o La maja y el ruiseñor »
« El amor y la muerte, balada »
« El pelele, escena goyesca »

Le prochain concert du Club musical de Québec : le dimanche 29 mars à 16 h 00 au Grand Théâtre de Québec avec le violoniste Joshua Bell.

Crédit-photo: courtoisie

http://www.clubmusicaldequebec.com

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