ELEKTRA 16 Post-Audio, retour sur une édition marquante

Diamond Version, Usine C, © photo: Gridspace
Diamond Version, Usine C, © photo: Gridspace

C’est avec une 16e édition dans la « pure tradition » ELEKTRA, que le festival a réussi son passage vers un nouveau cycle de diffusion afin de faire découvrir les multiples facettes de l’art numérique à un public à la fois de néophytes ou d’initiés. Du 13 au 17 mai, Montréal a accueilli plus d’une cinquantaine artistes locaux et internationaux au travers de performances A/V et sonores, concerts, installations, vernissages, lancements, conférences et activités pédagogiques.
UNE SEMAINE SOUS LE SIGNE DE L’ART NUMÉRIQUE

Le jeudi 14 mai avait lieu l’ouverture officielle du festival ELEKTRA à l’USINE C.
Dès 18 h, l’artiste montréalais multidisciplinaire Maxime Damecour proposait son installation Temporeal, dans le foyer de l’USINE C. L’installation était visible pendant toute la durée du festival.

Les artistes invités ont eu la chance de performer devant une salle comble. Martin Messier, porte-parole du Printemps Numérique, a ouvert la soirée en présentant Projectors, une performance où des projecteurs 8mm se transforment en instruments musicaux et visuels. Puis, Myriam Bleau a littéralement illuminé la soirée avec ses toupies lumineuses lors de sa performance Soft Revolvers, accueillie chaleureusement par le public et la critique. Enfin, Paul Prudence a envouté les spectateurs avec Cyclotone II, une œuvre où design sonore côtoie géométrie et abstraction.

Vendredi 15 mai, ELEKTRA a présenté cinq performances explorant divers aspects du numérique en commençant dès 20 h avec Mrghosty (alias Skot Deeming), pour Songs for Errant MicroOrganisms. La soirée a également été rythmée par la performance A/V d’Alex Augier et son «cube mappé» pour oqpo_oooo, puis par Clinker et sa nouvelle animation cymatique d’ondes sonores Soundbursting. Frank Bretschneider du label berlinois raster-noton et l’artiste visuel Pierce Warnecke ont ensuite offert leur dernier projet : SINN+FORM. Le public a terminé cette soirée forte en intensité et en découvertes avec la performance minimale et syncopée ALPHA de Julien Bayle.

Samedi 16 mai, pour la soirée de clôture ELEKTRA a proposé quatre performances de haut niveau. Les spectateurs, présents en grand nombre, ont pu assister dans un premier temps à la performance Perspection2 de Matthew Biederman et Pierce Warnecke dans la petite salle de l’USINE C. Puis, la performance du Japonais Ueno Masaaki qui présentait son dernier EP sorti sur raster-noton »vortices« a fait vibrer la grande salle de l’USINE C. L’intensité n’a fait que monter au fur et à mesure de la soirée avec la performance très attendue CI de Diamond Version (Carsten Nicolai, alias alva noto et Olaf Bender, alias byetone), accompagnée par le Japonais Atsuhiro Ito et son incroyable «Optron» un instrument utilisant des tubes fluorescents modifiés comme source sonore. Enfin les Japonais DUB-Russell et Yasuyuki Yoshida ont terminé la soirée du samedi avec un enchainement hallucinant de visuels, sons et rythmes plus que déjantés.

Au delà des trois soirées de performances à l’USINE C, ELEKTRA 16 s’est déroulé dans de nombreux lieux culturels de la ville avec une présence notamment à la SAT – Société des arts technologiques du 13 au 15 mai avec un programme dans le dôme composé de Paul Prudence avec Lumophore II et des performances H OM E OMOR PH ISM et Solenoid du collectif d’Istanbul OUCHHH.

Le public était aussi au rendez-vous pour les deux lancements de livres organisés par ELEKTRA : [The User] – Instruments 1997-2008, à la Cinémathèque québécoise et le lancement de Alien Agency: Experimental Encounters with Art in the Making, le livre de Chris Salter, au Centre Phi.

Enfin, Écosystèmes numériques, un projet artistique-éducatif avec les artistes Herman Kolgen et Mickaël Lafontaine a présenté des écosystèmes chimiques, lumineux et sonores à la Cinquième Salle de la Place des Arts.

MIAN : UN PUBLIC ET DES PRÉSENTATIONS DE QUALITÉ

Le Centre Phi a accueilli les 14 et 15 mai, la 9e édition du Marché international de l’art numérique (MIAN). C’est ainsi que la France, la Croatie, les Pays-Bas, la Russie, le Brésil, le Mexique, les États-Unis et Hong-Kong ont été rassemblés lors de deux journées de réseautage professionnel où les invités internationaux ont pu découvrir nos artistes canadiens et québécois. Ce moment privilégié permet aux artistes, aux producteurs et aux diffuseurs, d’échanger sur leurs activités respectives et de tisser des liens avec différents partenaires.
1ÈRE ÉDITION DE LA BIAS – BIENNALE INTERNATIONALE D’ART SONORE

La communauté montréalaise a répondu présente pour l’ouverture officielle de la 1ère édition de la Biennale internationale d’art sonore (BIAS) avec le vernissage de l’installation Nyloïd, du duo suisse Cod.Act, au Musée d’art contemporain de Montréal le mercredi 13 mai. Le public a également pu profiter de plusieurs performances des deux artistes jusqu’au 17 mai afin de découvrir l’imposante sculpture sonore et percevoir les émotions, la tension et l’effort que génèrent ses contorsions et ses vocalises.

La première édition de la Biennale internationale d’art sonore était aussi composée d’une table ronde avec les artistes [The User] – Emmanuel Madan et Thomas Macintosh, les auteurs québécois Nicole Gingras, Daniel Canty, Tim Dallet et modérée par Hélène Prévost. Cette table ronde BIAS a été suivie par le vernissage de la poétique installation vidéo RESONANT ARCHITECTURE des artistes français Nicolas Maigret, Jeremy Gravayat et Nicolas Montgermont à la Boîte noire de l’Université Concordia. Le 15 mai, Nicolas Maigret donnait une conférence sur le projet de cette installation qui réunit sous une forme documentaire et immersive des mises en vibrations d’architectures atypiques.

Enfin, La BIAS fut ponctuée par des évènements spéciaux tel que le concert de la série Électrochoc, baptisé cette année Nouvelle musique numérique, au Conservatoire de musique de Montréal (CMM) le 14 mai.
LA BIAS CONTINUE!

Tandis que le festival ELEKTRA s’est terminé le 17 mai dernier, la BIAS présente plusieurs expositions toujours en cours ou à venir :

La GALERIE ELEKTRA, au cœur du Complexe de Gaspé, accueille jusqu’au 30 mai Frequencies (Friction) de Nicolas Bernier où l’auditeur découvre la friction entre deux oscillations, entre électronique et acoustique, entre différentes périodes historiques de la recherche sonore. Entrée libre.

Puis du 6 au 27 juin, la GALERIE ELEKTRA présente Coincidence Engine One: Universal People’s Republic Time, une installation de mille deux cents horloges identiques, disposées en arcs concentriques par [The User] – Emmanuel Madan et Thomas Macintosh. Vernissage 6 juin, 16 h. Entrée libre.

Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de visiter Topologies de l’artiste italo-britannique Quayola pendant ELEKTRA, la Cinémathèque québécoise propose cette magnifique installation audiovisuelle basée sur des décompositions vectorielles de peintures de la Renaissance jusqu’au 28 juin 2015. De même, l’exposition de Samuel St-Aubin, De choses et d’autres (bis), présentée par ELEKTRA et le Conseil des arts de Montréal en tournée est visible à la Maison de la culture de Notre-Dame-de-Grâce jusqu’au 14 juin. Entrée Libre.

OBORO accueille Immerson, un concert philosophique en deux soirées initié en 2011 par France Jobin. Cette 7ème édition, est composée des œuvres sonores inédites de deux artistes montréalais, Herman Kolgen et Nicolas Bernier, mais aussi de l’Américain John Duncan et du Finlandais Mika Vainio.
Les 4 et 5 juin à 18 h. 10 $.

Enfin, en collaboration avec Eastern Bloc, ELEKTRA présente MSHR, un projet collaboratif basé à Portland en Oregon, formé de Birch Cooper et Brenna Murphy. Le public pourra ainsi découvrir leur série de performances en cours, Resonant Hyper Scape Modulator. Le 26 juin à 20 h. Entrée libre.