Le Monde sera meilleur, au théâtre Périscope, à voir pour son originalité et son audace!

Le monde sera meilleur
Le monde sera meilleur

Après avoir envahit le décor de la pièce L’Éveil, puis celui de Tribus, en octobre dernier, au théâtre Périscope, voilà que c’est au tour du décor de la pièce Grâce d’être monopolisé pour 3 soirs seulement, par la pièce Le Monde sera meilleur, une idée originale des Écornifleuses et plus particulièrement Édith Patenaude qui en assure le texte et la mise en scène.  Une pièce sur l’indifférence et l’amour, qui ne laissera personne indifférent et que vous aimerez assurément! À voir pour son originalité et son audace.

Quelle belle idée que de proposer une pièce itinérante, qui kidnappe une salle et ses spectateurs, et s’approprie le décor des autres pour en faire sien, le temps de quelques jours! C’est une belle façon de se mettre en danger et de se lancer des défis de groupe.

Les gens vont au théâtre pour se divertir, se faire raconter une histoire, pour vivres des émotions vives, fortes, intenses, pour rire, et parfois pleurer. Parfois, le théâtre peut servir à passer des messages et à faire réfléchir l’auditoire. Et c’est à tout cela que le public a eu droit le 5 février dernier au théâtre Périscope. Un divertissement fort en émotion, qui fait à la fois réfléchir, dont le message est clair et précis, et nous, public, on se demande tout au long si l’histoire qu’on nous raconte est vraie ou fiction? Est-ce que les acteurs jouent, ou s’ils dévoilent leur propre personnalité, leurs véritables pensées?

Le monde sera meilleur
Le monde sera meilleur

Car voilà toute l’originalité de cette pièce, au-delà de la prise d’otage d’un décor, on nous propose de faire la distinction entre le vrai et le faux, autant dans cette pièce que dans la vie. On alterne entre une histoire racontée et des acteurs qui livrent leurs pensées profondes sur la vie, du moins c’est ce qu’on pense, ou bien est-ce juste si bien écrit par Édith Patenaude?

On y parle d’indifférence face à ce qui se passe dans le monde, et autour de nous. Cette indifférence que l’on se doit d’avoir dans le fond, pour ne pas sombrer et crouler de tristesse devant autant d’horreur dans le monde. Les acteurs analysent pour nous, les comportements des gens, en société,  la fausse empathie, notre manque d’action pour vraiment tenter de changer le monde en un monde meilleur. On se rend compte qu’on est bien dans notre petit confort, qu’on est tellement plus égocentrique qu’on le voudrait. L’important c’est notre petit bonheur personnel, nos petits succès et l’amour et la reconnaissance est ce qu’on recherche ultimement, pour la plupart d’entre nous (comme Édith le dit si bien). Et je suis pas mal d’accord avec ça.

De plus, les acteurs nous amènent dans une prise de conscience et une réflexion sur la mort, la fin avec un grand F, mais aussi la foi qui nous empêche de croire qu’il n’y a rien après notre mort, notre fin.

Maxime Perron
Maxime Perron

Les 8 acteurs sont excellents et criants de vérité, si bien qu’on ne sait jamais vraiment quand ils sont sincères et vrais ou quand ils jouent.  Aussi, tout un chacun participe activement à cette pièce, autant par la manipulation des éclairages qu’ils ont mis sur scène eux-mêmes, par aussi l’ajout de musique et de vidéos parfois, et par la préparation des divers éléments de leur propre décor qu’ils intègrent à celui déjà présent. Des accessoires divers qui sont amenés par l’un et par l’autre, au bon moment, si bien que tous les 8 acteurs sont actifs en même temps, presque tout le temps. Ils parlent même en même temps parfois, en chœur, cinq ensembles, pour donner une autre dynamique de jeu et d’ambiance pour le public. Une piscine, des shooters, des ballons, un micro, des vêtements, des bâtons de baseball, bref, un peu de tout, comme accessoires, qui servent à illustrer ce spectacle des plus étranges, mais aussi des plus intéressants à regarder. On ne sait jamais à quoi s’attendre. On se fait interpeler par les acteurs à tout moment. On se questionne constamment. Et au final, on passe un excellent deux heures avec cette bande de joyeux lurons qui n’ont pas peur de parler de sujets qui dérangent.

Bien que tous les acteurs sont tous fabuleux et de grand talent dans cette pièce, je dois mentionner le jeu très physique de Maxime Perron. J’ai eu une réelle empathie pour ce qui lui arrivait. Je dois aussi saluer la spontanéité et la fragilité de Marie-Hélène Lalande, dans son moment intime où elle nous parle de la mort. Je crois sincèrement que ce sont ses mots à elle et non un texte qu’elle nous débite. Un bravo bien senti aussi à Édith Patenaude qui est criante de sincérité dans ses propos et sa chanson. On la sent vraiment vulnérable à la toute fin. Et cette finale ne peut que vous donner des frissons, tout comme à moi. 

Je ne veux pas décrire plus longuement cette pièce, pour vous laisser la surprise, si vous décidez d’aller la voir. Soyez ouvert, attentif et réceptif à cette pièce et vous passerez une soirée à vous questionner, à être ébranlé, déstabilisé et au final, comblé. 

Le monde sera meilleur est présenté quatre fois dans la saison 2015-2016 du Théâtre Périscope, dans quatre décors différents.

4-5 octobre 2015 (dans le décor de L’Éveil)  déjà terminé
25-26 octobre 2015 (dans le décor de Tribus) déjà terminé
6-7-8 février 2016 (dans le décor de Grace)
19-20-21 mars 2016 (dans le décor de S’Aimer)
Samedi 20 h – Dimanche 16 h – Lundi 19 h 

salle Principale du Théâtre Périscope, dans le décor de la pièce en cours
(2, rue Crémazie Est, Québec)

Billetterie : 418-529-2183
Texte et idée originale : Édith Patenaude

Mise en scène : Édith Patenaude

Assistance mise en scène :Alexandrine Warren

Dramaturgie : Joanie Lehoux

Interprétation : Jean-Denis Beaudoin, Laurie-Eve Gagnon, Marie-Hélène Lalande, Eliot Laprise, Joanie Lehoux, Édith Patenaude, Maxime Perron, Nicola-Frank Vachon

Conception sonore : Mykalle Bielinski

Direction technique : Keven Dubois

Direction scénographique : Gabrielle Doucet

Production : Les Écornifleuses

 
Les Écornifleuses

Théâtre Périscope

 

Crédit photos : Charles Fleury