« Territoires de paroles » par Le Groupe de la Veillée – 1e édition du 5 au 9 avril 2016

Territoires de paroles © Photo de courtoisie
Territoires de paroles © Photo de courtoisie

Le Groupe de la Veillée mise une fois encore sur la diversité de ses explorations en provoquant la rencontre entre des artisans d’ici, les figures actuelles de la vitalité et du renouveau théâtral, et des textes entreprenants, certains « imprudents » de la dramaturgie contemporaine étrangère.

S’approprier des territoires culturels lointains et scruter ces paysages de paroles, mots et formes, formes et mots intimement liés, est une démarche familière pour La Veillée qui souhaite ainsi encourager et pérenniser cette aspiration en compagnie de metteurs en scène en appétit de prospections.

Pour cette première édition, cinq soirées de mises en lectures d’auteurs actuels de Norvège, d’Allemagne, d’Angleterre et de Russie, sont proposées afin d’offrir et de partager avec le public des aventures avec les mots qui sont rarement présentés sur les scènes québécoises.

Loin de concurrencer la programmation régulière du théâtre Prospero, cette semaine de lecture la complète et l’appuie dans son ambition. Il n’est pas facile de nos jours de mettre à l’affiche des spectacles dépassant la dizaine d’acteurs ou d’attirer l’attention sur des auteurs avec lesquelles les spectateurs sont peu familiers. Faire retentir leur parole dans ces lectures publiques, c’est se rendre sensible à leur vision et à leur style ; c’est aussi leur donner une chance d’être mis en scène demain, de multiplier les partenariats pour que le théâtre garde son souffle, sa volonté de faire parler, sur une scène, de belles troupes. Parce que c’est sa raison d’être.

Mardi 5 avril : Je disparais d’Arne Lygre, écrivain et dramaturge norvégien.

Mise en lecture par Catherine Vidal

Avec Anne-Marie Cadieux, Benoit Gouin, Marie-France Lambert, Marie-Claude Langlois, Alice Pascual

« Moi » et « Mon amie » doivent quitter leur pays. Émigrer signifie quitter une vie confortable, mais surtout être jeté loin de tous ses repères. Pour faire face, tout au long de leur fuite, Moi et Mon amie s’inventent d’étranges jeux de rôles et se projettent dans d’autres vies que les leurs. Pour mieux s’approprier leur propre réalité ? Dans la détresse, à quoi sert l’imaginaire ? L’écriture d’Arne Lygre intrigue. Les thématiques abordées – la peur, la solitude, la famille, la maladie – posent aussi la question du bonheur.

Mercredi 6 avril : Temps universel +1 de Roland Schimmelpfennig, dramaturge allemand.

Mise en lecture par Christian Lapointe

Avec Monique Miller

Une femme seule ; l’anatomie d’une séparation. Seule face à des objets qui rythment sa parole, cette femme déroule et enroule des motifs. Temps universel +1 travaille sur l’extrême précision et le flou, sur l’intime qui devient fiction. Une tentative de « mesurer » le temps qui passe, de cartographier le souvenir.

Jeudi 7 avril : Harper Regan de Simon Stephens, dramaturge britannique.

Mise en lecture par Charles Dauphinais

Avec Geneviève Alarie, Sophie Clément, Steve Laplante, Alice Moreault, Iannicko N’Doua, Richard Thériault

Elle a 40 ans, un travail honnête, une vie de couple et un soudain besoin d’entrer dans l’inconnu. Déflagration intérieure. Harper Regan vit sous pression, sous un assemblage composite d’une succession d’oppressions. Pression familiale : son adolescente de fille fait sa crise, son bonhomme de mari a perdu son boulot. Tous ont dû déménager. Pression professionnelle : elle assure seule l’intendance de la maison, et son patron lui refuse un jour de congé pour voir son père mourant. Voyage initiatique d’une quarantenaire déphasée, Harper Regan fait émerger de l’extraordinaire dans les impasses du réel.

Vendredi 8 avril : Winterreise d’Elfriede Jelinek, femme de lettres autrichienne, lauréate du prix Nobel de littérature en 2004.

Traduction Sophie Herr, paru aux éditions du Seuil

Mise en lecture par Angela Konrad

Avec Alain Fournier, Marie-Laurence Moreau, Lise Roy

Ce virulent monologue, plus intime et politique que jamais, revisite principalement le cycle de 24 lieder de Schubert intitulé Die Winterreise, d’après des poèmes de Wilhelm Müller. Chaque lied composant ce cycle poético-musical est caractérisé par une figure, un emblème. Jelinek récupère ces figures à son profit et en propose une relecture contemporaine nourrie par une réflexion hyper critique sur le monde moderne, ses déviances, ses perversions, ses constellations.

Samedi 9 avril : Les enivrés d’Ivan Viripaev, auteur, scénariste, metteur en scène, réalisateur, acteur russe.

Mise en lecture par Florent Siaud

Avec Paul Ahmarani, David Boutin, Maxime Denommée, Évelyne de la Chenelière, Marie-Pier Labrecque, Daniel Parent, Marie-Eve Pelletier, Étienne Pilon, Dominique Quesnel, Évelyne Rompré.

Quatorze personnages sont, séparément ou ensemble, parvenus à un état d’ébriété tel que chacun découvre, au fond de lui-même, des vérités essentielles insoupçonnées qui s’opposent, divergent autant qu’elles se rejoignent. Cette lecture est réalisée avec le soutien de la compagnie « Les songes turbulents».

Horaire des lectures : mardi 5, jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 avril 2016 à 20 h, mercredi 6 avril 2016 à 19 h au théâtre Prospero

Informations : www.theatreprospero.com/spectacle/ecritures-contemporaines-dailleurs/

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