La comédie musicale «Dirty Dancing»: une belle histoire d’amour poussée par la passion de la danse

La comédie musicale Dirty Dancing
La comédie musicale Dirty Dancing

La tournée nord-américaine de la comédie musicale «Dirty Dancing» s’arrête à la Place des Arts à Montréal du 31 mai au 5 juin.  Tiré du film du même nom, cette grande production a vu le jour en 2001 à New York avant de partir en tournée et de faire un succès au West End de Londres de 2006 à 2011.  Avec un livret de Eleanor Bergstein qui a aussi écrit le scénario de 1987, le spectacle reprend les bons succès connus du film, tels que «Hungry Eyes», «Hey Baby», «Do You Love Me?» et la chanson thème bien connu «The Time Of My Life».  Des chorégraphies sexy et impressionnantes qui accompagnent une belle histoire d’amour sur des airs connus, voilà le secret de cette production qui en met plein la vue. Si vous avez aimé le film, vous raffolerez de ce spectacle.

L’histoire tourne autour d’une adolescente de 17 ans, Frances ‘Baby’ Houseman, qui se retrouve malgré elle dans un club de vacances avec sa soeur aînée (Lisa) et ses parents.  En voulant aider une danseuse, qui veut se faire avorter (Penny), elle se propose pour remplacer celle-ci auprès du professeur de danse, Johnny Castle.  Une histoire d’amour se développe et son expérience la changera à jamais.

Ce spectacle est très fidèle au film, avec des pièces à succès qui sont dansées. Pour être fidèle au film, les acteurs principaux ne chantent pas comme dans une comédie musicale traditionnelle et c’est ce qui manque. Quelques bouts de chansons ont été ajoutés pour quelques acteurs secondaires et l’ajout de 2 chanteurs principaux à l’histoire permet d’interpréter les pièces bien connues comme «The Time Of My Life».  Ceci étant dit, le résultat final donne un spectacle visuel léché agréable à voir et qui rappelle de bons souvenirs de jeunesse.  Les décors et les projections sont fantastiques. Ils nous transportent d’un endroit à un autre rapidement ce qui donne un rythme à la pièce.  Le coup d’oeil en vaut la peine. Que ce soit dans le lodge, à l’extérieur en forêt, ou sur l’eau, chaque scène est réaliste et visuellement délicieuse.  L’emplacement des 8 musiciens dans le décor est aussi une bonne idée qui dynamise le tout.

Christopher Tierney (Johnny) et Rachel Boone ('Baby')
Christopher Tierney (Johnny) et Rachel Boone (‘Baby’)

Rachel Boone interprète une ‘Baby’ candide et idéaliste, comme dans le film d’ailleurs. Son apparence physique avec ses cheveux bouclés nous ramène vraiment à celle qui a créé le rôle à l’origine, Jennifer Grey. Son jeu est convaincant et réaliste.  Christopher Tierney en Johnny Castle est une excellent danseur et son corps fait littéralement rêver les filles malgré des répliques parfois mécaniques. La chimie entre les deux est lente à s’installer mais la finale enlevante réussit à convaincre.  Jenny Winton dans le rôle de la danseuse enceinte perce la scène dans les chorégraphies avec son partenaire. On voit qu’elle est née pour danser.  Alex Scolari qui joue la soeur de ‘Baby’ apporte une touche d’humour en se montrant ridicule au spectacle d’amateurs du lodge, tandis que ses parents joués par Mark Elliot Wilson et Margot White livrent une interprétation correcte.  Quelques phrases chantées en duo nous laissent sur notre faim car ils ont de belles voix.

Mais les étoiles de la soirée vont aux chanteurs principaux qui n’ont pas vraiment de rôle dans l’histoire. Il s’agit de Doug Carpenter et Alana Randall.  Doug est un bariton d’une voix qui résonne comme une tonne de briques et impressionne à chaque note.  Alana est toute petite physiquement mais avec une voix puissante et racée qui donne de l’émotion à ses chansons.  Ensemble tous les deux font des duos qui donnent des frissons dans le dos, tout spécialement dans leur interprétation de «The Time Of My Life» qui est encore mieux que l’original du film.  Jerome Harmann-Hardeman qui joue le rôle du chef d’orchestre dans l’histoire complète le groupe de chanteurs du spectacle. Son style latino avec sa voix chaude et expressive marque bien l’époque des orchestres aux rythmes endiablés.  Les huit danseurs qui accompagnent la troupe présentent de bons numéros de danse au grand plaisir des spectateurs.

«Dirty Dancing» est un bon spectacle fidèle au film avant d’être une comédie musicale au sens propre. De bons numéros de danse, une histoire d’amour originale, d’excellents chanteurs dans les chansons principales du film, et surtout un excellent visuel (décor, projection, éclairages) qui impressionnent.  Pour ceux qui sont des fans de comédies musicales, vous resterez quelque peu sur votre faim à cause du manque de chansons pour les personnages principaux et de quelques chansons enregistrées malgré la présence d’un bon orchestre.  Si vous avez adoré le film, c’est un spectacle à voir qui vous plaira encore plus que le film.  La dernière scène de ce spectacle vaut d’ailleurs le déplacement, elle est encore meilleure et plus dynamique que celle du film.

Les bons coups: aspect visuel (décors/éclairages/vidéo), danseurs, succès musicaux, chanteurs principaux, orchestre

Les moins bons coups: manque de chansons par les acteurs, interprétation inégale

Dirty Dancing
Dirty Dancing

Équipe de création
En tournée à Montréal par Evenko et Broadway Across Canada
Mise en scène: James Powell
Chorégraphies: Michele Lynch et Kate Champion
Décors: Stephen Brimson Lewis
Éclairages: Tim Mitchell
Vidéo: Jon Driscoll
Costumes: Jennifer Irwin
Sonorisation: Bobby Aitken
Coiffures: Bernie Ardia
Superviseur musical: Conrad Helfrich
Directeur musical et chef d’orchestre: Alan J. Plado

Distribution
Christopher Tierney (Johnny Castle), Rachel Boone (Frances ‘Baby’ Houseman), Doug Carpenter (Billy Kostecki), Jesse Carrey-Beaver (Neil Kellerman), Jerome Harmann-Hardeman (Tito Suarez), Gary Lynch (Max Kellerman), Herman Petras (Mr Schumacher), Alex Scolari (Lisa Houseman), Evan Alexander Smith (Robbie Gould), Margot White (Marjorie Houseman), Mark Elliot Wilson (Dr. Jake Houseman), Jenny Winton (Penny Johnson), John Antony, Rachel Marie Bell, Danielle Diniz, Sally Glaze, Jennifer Jones, Terace Jones, Mark Mackillop, Kevin Mylrea, Michael Thomas Pugliese, Alana Randall, Amy Quanbeck, Benjamin Rivera, Sean Rozanski, Devan Watring.

Présenté en anglais à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal du 31 mai au 5 juin 2016.

Billets (47.75$ à 134.25$) disponibles sur http://placedesarts.com/shows/17415/dirty-dancing.en.html ou au 514-842-2112.

Durée: 2h25 incluant un entracte de 20 minutes.

Photos: courtoisie de la production