A la découverte de l’atelier de Jean Drolet

Jean Drolet
Jean Drolet
Jean Drolet

Cet article s’inscrit dans un projet de grande envergure qui s’appelle “Projet Inst’Art Ateliers” qui propose au public de deux continents différents la visite sur rendez-vous d’ateliers d’artistes. Débuté en 2014, ce projet a été présenté mensuellement sur Info-Culture et s’est poursuivi en 2015 et en 2016. Cette initiative est celle d’HeleneCaroline Fournier, journaliste d’Info-Culture. Tous les ateliers des artistes sont répertoriés sur le site Répertoire des Ateliers.

Jean Drolet, l’artiste du bois et de la pierre

 

Jean Drolet est né à Limoilou en 1954. Il vit aujourd’hui à Sainte-Foy, dans un autre secteur de la ville de Québec. En 1971 et 1972, il suit une formation en photographie à la polyvalente de Charlesbourg. Ancien photographe professionnel, il perçoit aujourd’hui tout ce qui l’entoure comme de l’art au naturel ou comme prétexte à faire partie d’une éventuelle oeuvre artistique dont les caractéristiques premières sont issues de la plus belle oeuvre d’art: la nature. Pendant un moment, il vit à Stoneham où il se découvre une passion pour l’assemblage de pierres. C’est le début des inuksuit. Il commence à exposer ses oeuvres au début des années 2000 au Salon art et artisanat de Lac-Beauport (Canada). Il enchaîne les expositions au Québec puis, en 2007, on le retrouve au Hood Museum of Art, à Dartmouth College, situé à Hanover au New-Hampshire (USA). Après plusieurs années au contact de la pierre, Jean Drolet s’est mis à créer des pièces différentes pour exprimer plus amplement sa créativité. Depuis 2014, l’artiste utilise du bois de grève pour ses sculptures assemblées, parfois sur un lit de galets, parfois présentées simplement sur un panneau noir ou neutre, ce qui lui procure une joie nouvelle dans la création. En 2015, il est présenté de façon permanente à la Galerie Zen de Lac-Beauport, puis en 2016, il adhère au Collectif International d’Artistes ArtZoom (CIAAZ) avec qui il fait une première exposition internationale. Cette même année, il obtient une Distinction honorifique pour son travail qui est salué par le public.

« C’est d’la ben grosse ouvrage mais c’est d’la ben belle ouvrage » – Basile Fourchu, personnage des Belles histoires des pays d’en haut

 

Atelier de Jean Drolet
Atelier de Jean Drolet

Un lieu de calme au naturel

Jean Drolet travaille dans un atelier divisé en deux espaces bien distincts. La pièce dans laquelle il monte ses sculptures de pierres est assez lumineuse et mesure 3 x 3,6 mètres. L’autre espace dans lequel il sculpte son bois de grève est moins lumineux, mais plus grand; il s’étend sur une surface de 3,5 x 5 mètres. Bien que l’artiste considère son atelier comme de taille moyenne, l’espace lui convient, malgré tout. Son environnement n’influence pas son travail car l’artiste est dans sa bulle, s’entourant de la matière première à transformer. Dans l’atelier, Jean Drolet travaille surtout en lumière artificielle, mais aussitôt que la température est plus clémente, il travaille en extérieur, à la lumière du jour, jusqu’à ce que le froid revienne en automne. La pierre et le bois sont sa matière première qu’il trouve principalement sur le bord de l’eau. La part de « nature » dans ses oeuvres est donc importante et le désir de travailler à l’extérieur, au grand air, pendant la belle saison, est, par conséquent, fort compréhensible. Pour les oeuvres plus imposantes, c’est le terrain arrière de sa résidence qui devient son atelier. Ses différents lieux de travail sont remplis de quiétude et de calme. Le seul bruit que l’on entend quand il travaille est sa ponceuse électrique, sinon le papier sablé sur le bois. Jean Drolet aime l’atmosphère qui se dégage de son travail. « Le léger nuage de poussière me procure une paix intérieure qui me dispose à la création », dit-il en parlant avec amour de son travail artistique qui, selon les saisons, varie entre 10 et 60 heures par semaine. C’est ainsi qu’il redonne un second souffle de vie à des éléments trouvés dans la nature.

Tout comme les saisons sont des rythmes de la vie, Jean Drolet a ses propres rythmes de vie. Du printemps à l’automne, il est dans l’ambiance du fleuve dont il écume les rives à la recherche de sa matière première qui sera choisie avec attention sur place. Jean Drolet vit au rythme des marées, tantôt généreuses, tantôt avares. Il doit faire preuve de patience et d’endurance physique. La récolte pour la pierre et le bois peut aussi poser des problèmes logistiques pour les grosses (donc lourdes) pièces qu’il doit porter – ou traîner – sur des kilomètres. La patience finit toujours par payer et son atelier se remplit pour la seconde partie de son année qui se fait en atelier, à l’intérieur, pendant l’hiver. Chaque forme est étudiée. L’observation est donc une partie importante de son processus de création ou de re-création. La poussière et l’huile d’abrasin lui imposent de porter des vêtements particuliers pour créer ses sculptures. Le masque de protection est également nécessaire pour éviter d’inhaler la poussière de pierre ou de bois.

Atelier de Jean Drolet
Atelier de Jean Drolet

L’artiste avoue être capable de travailler devant le public et d’expliquer sa démarche artistique, mais choisira – pour des raisons pratiques – de petites pièces. Toujours pour des raisons pratiques, l’artiste ne pourrait pas échanger son atelier avec un autre artiste; la matière première est souvent lourde et encombrante. Il ne pourrait pas non plus travailler avec plusieurs artistes à cause du bruit de la ponceuse et de la poussière qui s’en dégage. Jean Drolet travaille donc seul, dans son coin, avec ses outils de travail. Il reçoit néanmoins les visiteurs sur rendez-vous, chez lui, et il présente quelques-unes de ses pièces à la Galerie Zen de Lac-Beauport. Jusqu’à tout récemment, il était dans certaines boutiques de Québec, mais il préfère désormais se consacrer aux commandes corporatives et aux commandes privées qu’il reçoit des amoureux des pierres et du bois.

Son atelier est situé au 2958, rue de Summerside à Québec (Québec). Il est ouvert sur rendez-vous. Le public intéressé à visiter son atelier peut le contacter. Des photos de l’atelier de Jean Drolet sont également disponibles sur Instagram et Flickr.  Sur Instagram, les curieux, amateurs d’art et collectionneurs peuvent suivre le hashtag #jeandrolet pour avoir accès à d’autres photos régulièrement diffusées sur ce réseau social.

Crédit photo: Courtoisie