Tanzanian Albinism Collective

Tanzania Albanism
Tanzania Albanism

White African Power

L’album-choc disponible le 2 juin

On voit sur la pochette et même sur le CD, des photos de gens qui ne l’ont pas eu facile. «  Des albinos ». Même si on ne comprend pas la langue, beaucoup de paroles ont été écrites dans Kikirewe et Jeeta, les deux dialectes qui ont été officiellement censurés suite à l’unification du pays en 1964, on comprend les messages livrés derrières les vingt-trois courtes pièces.

Les thèmes abordés sont entre autre la solitude et l’abandon. Des chansons comme I Am A Human Being, They Gossiped When I Was Born, Life Is Hard et Who Can We Run To ne sont que quelques exemples.

Comme avec le Zomba prison Project de Brennan, le Tanzanian Albinism Collective offre un aperçu de la musique qui vient du cœur et de l’âme d’un groupe de personnes qui, jusqu’à présent, était presque complètement sous-représenté et non-entendu. Le résultat est à la fois beau, émouvant, hargneux, fascinant et surtout, complètement «?humain?».

L’histoire de cet album

En 2016, le producteur, réalisateur Ian Brennan (Tinariwen, Tasili et les projets Zomba prison Project chez Six Degrees) s’est rendu sur Ukerewe, la plus grande ile intérieure d’Afrique, qui n’est accessible que par traversier de fortune… un voyage de quatre heures. C’est un endroit si éloigné qu’historiquement, les gens s’y rendaient pour abandonner leurs enfants albinos et qui sert désormais de havre pour plusieurs personnes avec cette condition. Brennan a travaillé là avec des membres de la communauté Standing Voice, et s’est porté volontaire pour des ateliers de composition. Il les a encouragé à écrire sur leurs expériences et à exprimer ce qu’ils voulaient que les autres comprennent leur existence. Mais même parmi les volontaires, le chant s’est avéré difficile au sein d’un groupe qui évitait régulièrement le contact avec les yeux, parlait rarement au-dessus d’un murmure et n’était pas habitué à danser.

Des conditions d’injustices épouvantables

En arrivant sur l’ile, Brennan a appris que la communauté locale avec l’albinisme n’avait non seulement pas été invitée à chanter, mais que c’était interdit, même à l’église. Aussi épouvantable cela soit-il, il n’est pas si surprenant de voir que, parmi les parents qui choisissent de garder leurs enfants, certaines familles forcent souvent cet enfant à manger à l’extérieur et à l’écart de leurs frères et sœurs.

Ceux qui ont l’albinisme en Afrique de l’Est sont souvent appelés «?Blancs?» par leurs oppresseurs, incitant les membres du Albinism Collective à prendre le contrôle de ce message d’une manière habilitante, plutôt que dénigrante, d’où le titre d’album White African Power. Brennan déclare : «?En tant que l’un des groupes les plus persécutés de la planète, lorsqu’un membre de la communauté – spécialement celui qui a été relogé par le gouvernement pour sa propre protection physique – affirme son “pouvoir”. Il ne faut pas le nier. Et si il y en a qui ont gagné le droit d’ironiser, ce sont ceux qui ont subi de telles atrocités et ostracisme dès la naissance, mais ils réussissent toujours à endurer.

http://www.sixdegreesrecords.com/1978/05/tanzania-albinism-collective/