Anthony Roth Costanzo, un contre-ténor d’exception en compagnie des Violons du Roy éblouit le public au Festival d’opéra de Québec

Le contre-ténor Anthony Roth Costanzo
Le contre-ténor Anthony Roth Costanzo

En ce samedi du 5 août, au Palais Montcalm de Québec, le Festival d’opéra de Québec clôturait sa série de concerts et d’activités. Or en collaboration avec Les Violons du Roy et de son chef attitré Jonathan Cohen, un lien s’est créé avec le réputé et jeune contre-ténor américain Anthony Roth Costanzo pour effectuer l’enregistrement d’un premier album pour celui-ci.

Ainsi, au Palais Montcalm, durant une semaine, ces artistes ont travaillé bien efficacement avec une équipe de prise de son des disques Decca pour la cie Universal. Et samedi soir, le public présent au concert a eu le privilège et la plaisir d’en apprécier le résultat.

Or, tout ce concert a été un grand moment musical pour bien terminer ce Festival d’opéra.

Anthony Roth Costanzo, ce premier prix brillant de la réputé compétition internationale Operalia en 2012, aime bien interpréter les répertoires baroques en les alliant à des œuvres bien contemporaines. Étonnant a priori mais ça réussit très bien.

D’ailleurs le contre-ténor, très sympathique, ouvert et chaleureux a fait sourire et rire les gens très nombreux dans la salle en leur disant qu’il avait appris cette semaine en québécois l’expression : « ça se peux-tu! ». Comme quoi tout avait bien été au cours de la semaine.

Le concert a débuté par des extraits de trois opéras de Handel. Et il fallait voir et entendre toute la sensibilité, la présence et l’intensité de Roth Costanzo. L’implication émotive et personnelle de l’artiste rejoint tous les spectateurs. Une incroyable présence sur scène, rarement vu dans le domaine du chant. Tellement intense, dédié à son art, avec une gestuelle appropriée qui nous implique et nous fait ressentir encore plus le propos chanté.

De plus, le chanteur commentait en français les œuvres interprétées. Il aurait été bien d’avoir un micro car au fond de la salle, on perdait des paroles. Toutefois, les commentaires de l’artiste concernant les œuvres étaient dits avec tellement de spontanéité et d’enthousiasme; il fallait être là en ce soir vraiment exceptionnel.

Le chef Jonathan Cohen
Le chef Jonathan Cohen

Relevons aussi la qualité de la direction du chef Jonathan Cohen et du jeu des musiciens. Soulignons la magnifique virtuosité de Pascale Giguère, premier violon.

En première partie du concert, un concerto de Handel nous a fait apprécier la musicalité de tous. Les notes, les mouvements justes, précis, plein de sens. Tout cela nous confirme encore une fois le choix du nouveau chef Jonathan Cohen et de sa cohésion avec ses musiciens.

La seconde partie du concert faisait place au grand compositeur américain Philipp Glass, réputé pour sa musique contemporaine aux accords minimalistes et répétitifs. Encore là, les propos brillants et pertinents de Roth Costanzo nous ont conditionné à avoir une écoute ouverte et différente.

Et au cours des extraits d’oeuvres, il fallait voir la superbe intériorité et toute l’expressivité du contre-ténor dans leurs exécutions. Entre autres, ses déplacements sur la scène et même en hauteur, au niveau de l’orgue, associés à sa théâtralité affichée apportaient une dimension enrichie à ces œuvres.

Les Violons du Roy ont eu recours pour une œuvre à un grand nombre d’instruments à vent. À nouveau, la fusion entre tous les musiciens, le chef et le chanteur était parfaite. À mentionner, comment le bassoniste Mathieu Lussier et le harpiste Antoine Malette-Chénier ont excellé.

La soirée s’est terminé par trois rappels généreux de Anthony Roth Costanzo. Le public en aurait redemandé, il nous semble, si on se fie aux bravos et aux applaudissements.

Donc, un concert mémorable qui annonce bien un nouveau cd qui sera lancé en 2018.

Crédits-photos: Marco Borggreve et courtoisie

http://festivaloperaquebec.com/anthony-roth-costanzo-et-les-violons-du-roy/

http://www.violonsduroy.com/fr/programmation/saison-quebec