Dans mes yeux à moi, de Josélito Michaud, qui a inspiré la série télé Olivier, est disponible en librairie. C’est aussi intéressant et captivant à lire que la série télé qui nous a ébranlé !

Dans mes yeux à moi
Dans mes yeux à moi

Le best-seller partiellement biographique de Josélito Michaud, Dans mes yeux à moi, qui a été adapté récemment en série dramatique Olivier et présentement diffusé chez ICI Radio-Canada a été réédité chez Libre Expression en aout dernier. Pour ceux qui ont adoré la série télé, rien de mieux que de se plonger maintenant dans le livre qui a inspiré la série.

10 novembre 1975, dans le village de Sainte-Hélène-de-Mancebourg en Abitibi, une journée pas tout à fait comme les autres allait s’inscrire dans les événements marquants de ma vie.
Ce matin-là, c’était la troisième fois en moins de cinq ans que je devais déménager mon petit monde. Selon mon habitude, j’avais encore occupé ma nuit du mieux que j’avais pu pour me rendre jusqu’au matin. La nuit, j’étais en proie à la peur.
Ballotté d’une famille d’accueil à une autre, j’essayais tout le temps de m’enraciner quelque part, sans manifester mon mécontentement, de crainte que l’on ne m’aime plus. Du haut de mes sept ans, j’étais devenu un chevalier errant qui se battait pour survivre aux chamboulements. D’une main, je portais péniblement ma petite valise bleue en carton mou, prématurément vieillie, de l’autre, je m’agrippais fermement à ma peluche Baby blue. J’avais l’essentiel de ma vie entre les mains.
À cette époque, je voyais l’enfance comme une prison dont j’allais enfin pouvoir m’échapper en devenant adulte. J’ai d’ailleurs appris à compter en biffant sur le calendrier les jours qu’il me restait à faire avant ma libération. Atteindre dix-huit ans était beaucoup plus qu’un but, c’était devenu une obsession.

Dans ce roman, Dans mes yeux à moi, qui a été publié initialement en 2011, Josélito Michaud retrace une grande partie de son parcours d’enfant, mais sous forme de fiction, avec le personnage d’Olivier. Cette histoire, il la raconte à la manière d’un journal intime. Enfant, Josélito a lui-même passé par une crèche ainsi que deux familles d’accueil avant d’avoir été adopté. Donc, il a eu la sensibilité, le doigté et l’authenticité nécessaire pour aborder des thèmes souvent peu connus des gens nés de famille traditionnelle.

Avec beaucoup de compassion, de manière touchante et juste, Josélito nous en apprend beaucoup sur les familles d’accueil, les lacunes du système, et aussi le désespoir et les peurs de ces enfants qui se font ballotés d’un endroit à l’autre. Sa plume est chaude, riche et sensible. Ceux qui ont vu la série télé, vont revoir dans leur tête les personnages importants de cette histoire et vont avoir l’impression même d’entendre la voix de M. Surprenant, de voir les yeux démunis de petit Olivier et de revoir en image la maison paisible des Rivard.  La résilience d’Olivier nous touche profondément à la lecture de ce livre et on comprend mieux ce que c’est que devenir une famille d’accueil pour ces jeunes à la recherche d’amour et de réconfort.

À la lecture de ce livre, une des choses qui me touchent moi, en particulier, c’est qu’Olivier est né à la même époque que moi et donc, je me reconnais un peu dans son personnage, même si je n’ai aucunement vécu les mêmes choses que lui. Mais ayant eu un père violent verbalement, je peux quand même voir des similitudes dans son comportement et le mien et aussi sa façon de s’évader, par la télévision et les mêmes personnages que moi qui l’on attiré, comme Sol et Gobelet, Picotine, Major Plume Pudding, et surtout Franfreluche.

Par rapport à la série télé, il y a certains détails qui ne sont pas les mêmes, par exemple, la sœur à qui Olivier dénonce ce qui lui arrive chez les Surprenant, ce n’est pas vraiment comme ça que ça se passe dans le livre et ce n’est pas elle qui l’amène chez les Rivard, mais c’est plutôt le voisin qui a été recueilli par les Surprenant, qui l’y amène. Cela ne change rien au fond de l’histoire en fait.

Également, dans la série, tout se passe en deux blocs, vers l’âge de 7 ans, puis à 17 ans, tandis que dans le livre, les événements s’échelonnent sur diverses années, 7 ans, 10 ans, 12 ans, 14 ans, 16 ans et 17 ans. Aussi, l’accident qui résulte en un coma n’est pas arrivé de la même façon, mais au final, c’est le même résultat.

Bref, tout ça pour dire que les éléments clés de la série sont les mêmes que dans le livre, les événements cruciaux aussi, ce ne sont que des détails qui diffèrent, ce qui n’enlève rien à l’histoire racontée. Somme toute, la série est demeurée fidèle au livre et quand on fait la lecture, on a l’impression de revoir la série qu’on a tous tant chérie, et de revivre cette histoire des plus émouvante et touchante. 

Josélito MIchaud
Josélito MIchaud

Né à Matane en 1965, Josélito Michaud est reconnu comme un producteur-animateur, idéateur et intervieweur marquant de la télévision et de la radio. Il a en outre été directeur de magazine et imprésario, ce qui lui a valu d’être récompensé deux fois d’un Félix à titre de « maison de gérance de l’année » et de recevoir de nombreuses distinctions comme producteur de disques, ainsi que des nominations au gala des prix Gémeaux. Troquant le micro contre la plume, Josélito Michaud conserve cependant ce qu’il est maintenant convenu d’appeler son « style personnel d’entrevue » en publiant le best-seller Passages obligés et  La Gloire démystifiée, ainsi qu’un récit, Dans mes yeux à moi (qui a inspiré la série Olivier, diffusée sur les ondes de Ici Radio-Canada), tous trois parus aux Éditions Libre Expression.

Date de parution : août 2017
Sujet : Littérature québécoise
Nombre de pages : 280 pages
Prix 24,95 $

Éditions Libre expression

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