« Manifester le fragile : happening préélectoral » en ouverture du festival du Jamais Lu au théâtre aux Écuries à Montréal

Festival Jamais Lu © David Ospina
Festival Jamais Lu © David Ospina

Beaucoup de monde sur scène : un maître de cérémonie qui distribue la parole à des artistes professionnels reconnus et à d’autres artistes de la relève, « le chœur des inconditionnels », pour se raconter dans leurs arts respectifs, réfléchir à la fragilité de leur discipline et interpeler des politiques des quatre grands partis en présence au Québec. Parmi ces derniers, tous n’avaient pas répondu à la convocation lors de cette ouverture du festival du Jamais Lu intitulé Happening préélectoral, mais ceux qui étaient là ont eu le loisir de s’exprimer librement, personnellement, et politiquement aussi, sur la place de l’art dans leur vie.

Festival Jamais Lu © David Ospina
Festival Jamais Lu © David Ospina

On a donc beaucoup entendu parler d’art au cours de cette soirée, on a pu y réfléchir, être ému et sourire, on a pu rire aussi et certaines interventions étaient particulièrement réussies. Le tout a eu lieu sur fond de musique et de fête. Une soirée un peu fragmentée, qui n’était pas vraiment du théâtre et ressemblait plutôt à une succession de discours inégaux en intérêt, mais qui m’a laissée une impression d’ensemble extrêmement agréable.

Les spectateurs ont pu apprécier chacune des interventions à la mesure de leurs goûts personnels : certaines étaient un peu moralisatrices, d’autres parfois maladroites ou sans grand intérêt selon moi, mais d’autres aussi vraiment très riches, inventives, lumineuses, drôles et pleines de talent.

Parmi les interventions des artistes, j’ai aimé celle de la dramaturge et romancière Lise Vaillancourt ou celle du comédien et directeur du théâtre de La Licorne, Denis Bernard; j’ai été émue en entendant la voix superbe et fragile de Chloé Sainte-Marie, et j’ai surtout adoré les propos et la démonstration de la scénographe Julie Vallée-Léger qui a rendu un hommage aux artistes qui, comme elle, utilisent des objets de la vie quotidienne dans son art, ce qui transforme la scène en un lieu plein de magie et doté d’une incroyable poésie.

Dans le chœur des inconditionnels, je retiendrai l’intervention brillante et tellement drôle du jeune Étienne Lou qui donnait à réfléchir sur le regard que provoquait son identité moitié chinoise, moitié québécoise; celle du désopilant Gabriel Dharmoo qui nous expliquait par l’exemple qu’on ne peut pas toujours tout comprendre, et celle pleine de charme et de fragilité du jeune Farissi Abdou.

Manifester le fragile, c’est le thème de cette 17e édition du Jamais Lu qui se tient au Théâtre aux Écuries à Montréal du 4 au 12 mai 2018 et qui offre une quantité incroyable de spectacles et d’occasions de rencontres et de discussion.

Manifester le fragile : happening préélectoral, c’était le 4 mai au Théâtre aux Écuries à Montréal, mais le festival se poursuit jusqu’au 12 mai 2018.

Spectacle d’ouverture du festival Jamais Lu :

Prise de parole : Denis Bernard, Mélanie Demers, Pierre Lefebvre, Chloé Sainte-Marie, Lise Vaillancourt, Julie Vallée-Léger

Le chœur des inconditionnels : Farissi Abdou, Nahka Bertrand, Gabriel Dharmoo, Marie-Thérèse Fortin, Étienne Lou, Houda Rihani

Musique en direct : Adrien Bletton

Une idéation de Marcelle Dubois et Solène Paré

 

Informations : http://auxecuries.com/projet/festival-jamais-lu-2018/