Le film KNOCK, de la réalisatrice française Lorraine Levy, est une adaptation libre de la pièce de théâtre de Jules Romains Knock ou le triomphe de la médecine, et il met en vedette Omar Sy dans le rôle-titre (Demain tout commence, Intouchables). KNOCK prend l’affiche au Québec dès le vendredi 11 mai.
Résumé : Knock, un ex-filou repenti devenu médecin diplômé, arrive dans le petit village de Saint-Maurice pour appliquer une « méthode » destinée à faire sa fortune: il va convaincre la population que tout bien portant est un malade qui s’ignore. Et pour cela, trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Passé maitre dans l’art de la séduction et de la manipulation, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Mais il est rattrapé par deux choses qu’il n’avait pas prévues : les sentiments du coeur et un sombre individu issu de son passé venu le faire chanter.
Lorsque ce film est sorti en France l’an dernier, il a beaucoup été comparé à la pièce (de 1923) et au film du même nom (1951), qui avaient été grandement apprécié à l’époque. Pour cette version-ci, il est important de savoir que Lorraine Levy s’est librement inspirée de la pièce et du personnage de Knock, mais elle a choisi un angle complètement différent pour en faire un film.
Dans la pièce originale et le film qui en a été dérivé, le personnage de Knock est un personnage cruel, mégalomane et sans pitié, manipulateur, qui pense au pouvoir et à l’argent avant ses patients et l’accent est mis sur ses méthodes de manipulation et présente une vision pessimiste de l’humanité. Une vraie comédie grinçante. Dans le film, avec Omar Sy, Lorraine Levy voulait faire un film plus lumineux, ludique, avec un héros fragile, faillible, humain. Elle a situé son film en 1950, plutôt que dans les années 20, pour mettre l’accent sur la place de l’étranger dans le village qui est différent d’eux et qui intrigue. De plus, ayant choisi Omar Sy, pour son sourire, sa stature et son charme, comme interprète principal de son film, elle n’a pas voulu jouer la carte du racisme, ou même amener sur la table le fait qu’il est noir alors que, dans les années 50, dans un village, cela pouvait amener son lot de préjugés. Finalement, elle a voulu aussi montrer les ressemblances entre la médecine de Knock et la politique à notre époque. Comme un politicien, le nouveau docteur Knock qui arrive au village, va utiliser son charme, ses qualités de menteur, de manipulateur, pour rallier les gens vers ses méthodes pour se soigner, comme un politicien va mener campagne pour se faire élire.
Cela étant dit, ce film, pour moi, est un excellent divertissement. Omar Sy, comme toujours, dégage un charme fou, avec son sourire désarmant, il devient rapidement attachant, et ce, même s’il dupe les gens.
Le film débute à Marseille dans les années 50, où, avec une dette de jeu, Knock s’engage comme médecin (ou plutôt comme officier de santé) sur un bateau de croisière, pour 6 mois. Sur le bateau, Knock n’y connaissant rien en médecin, il va lire des livres pour l’aider et apprendre «sur le tas» comme on dit. Il est débrouillard, c’est le moins qu’on puisse dire. Un des ouvriers du bateau tombe malade, du typhus, mais comme il sait comment se soigner, il en informe Knock qui n’a plus qu’à faire ce que l’autre lui mentionne.
Ensuite, à force de lectures, il invente une crème (onguent) contre les coups de soleil avec de la graisse en surplus trouvé dans les cuisines. Ceci sera déterminent pour Knock, qui découvre qu’il peut faire de l’argent en plus de faire du bien aux gens, avec le métier de médecin. Il va donc aller étudier en médecine. 5 Ans plus tard, il se retrouve à Saint-Maurice, petit village dont le médecin veut céder sa place. Pour se faire une clientèle fidèle, Knock va d’abord instaurer le mardi matin avec consultation gratuite pour tous.
Oui, ce médecin est un beau parleur, chic, fin manipulateur, qui sait quoi dire pour séduire, convaincre, influencer et faire peur aux gens pour qu’ils deviennent des assidus de son cabinet. Il va dans les classes parler d’hygiène et de maladies. Il va créer des dépendances chez les gens au fil du temps. Sa devise « Chez les gens bien portants, il y a un malade qui s’ignore.»
Ce que j’aime beaucoup dans ce film, c’est de voir évoluer ce village pittoresque. Il y a une panoplie de personnages secondaires très stéréotypés, mais extrêmement savoureux. Le curé, jaloux de perdre ses fidèles au détriment de ce médecin, va tenter de briser la carrière de ce dernier. Il y a la femme célibataire qui fait tout ce qu’elle peut pour attirer le docteur dans son lit. Il y a la riche héritière qui s’ennuie et cherche à utiliser son argent. Et il y a cet homme qui bégaye à toutes ses phrases, et sans compter le facteur du village, un peu soul, qui devient l’âme de ce village au fil du temps. Ensuite, le médecin avec l’aide du pharmacien, du maire et de la propriétaire de l’hôtel, va transformer le village au point que tous auront besoin des produits de la pharmacie et ils auront même un hôpital pour le village.
La seule qui est vraiment malade avec la tuberculose et ne le consulte pas, c’est Adèle, dont Knock va tomber amoureux. Avec elle, il n’est pas avare. Il veut tout donner. Les scènes où ils se courtisent sont vraiment belles et lumineuses. Il est bon de voir que le personnage du docteur n’est pas seulement un être vil, mais qu’il a le cœur à la bonne place parfois. Elle lui fait comprendre que l’argent, la notoriété et le pouvoir, ne vont pas racheter ses années de pauvreté étant jeune. Elle lui fait promettre d’essayer d’être heureux.
Je dois dire que la fin du film est un peu cucul, un peu trop mielleuse, mais c’est quand même intéressant de voir qu’il y a une fin heureuse autant pour Knock que pour les gens du village. Car, au fil du temps, Knock va aider les jeunes à avoir une meilleure hygiène, se brosser les dents. Il va aider ceux qui voulaient arrêter de fumer, de boire. En leur déclarant de fausses maladies, ils en finissent par quand même se débarrasser de leurs excès qui pourraient éventuellement les rendre vraiment malades. Tous s’attachent au médecin, à son sourire avenant et aux produits miracles. Au final, même Knock est content de voir les gens si reconnaissants.
Ce film est à voir pour la personnalité de Omar Sy qui crève l’écran, comme toujours dans ses films. Et c’est un pur divertissement, drôle, émouvant, et rempli de situations rocambolesques de pure comédie. Ce film nous permet d’oublier notre quotidien et nous fait passer une excellente soirée.
KNOCK prendra l’affiche au Québec dès le vendredi 11 mai.
Bande-annonce: https://vimeo.com/259741079
DURÉE : 1H53
Distribution
Omar Sy Knock
Alex Lutz Le curé Lupus
Ana Girardot Adèle
Sabine Azéma La Cuq
Pascal Elbé Lansky
Audrey Dana Mme Mousquet
Michel Vuillermoz de la Comédie Française Mr Mousquet
Christian Hecq de la Comédie Française Le facteur
Hélène Vincent La Veuve Pons
Andréa Ferréol Mme Rémy
Rufus Le vieux Jules
Nicolas Marié Le docteur Parpalaid
Sébastien Castro L’instituteur Bernard
Christine Murillo Madame Parpalaid
Yves Pignot Le maire
Réalisation Lorraine Lévy
Scénario, adaptation, dialogues Lorraine Lévy
Librement adapté de la pièce de Jules Romains Knock ou le triomphe de la médecine ©Gallimard, 1924
Image Emmanuel Soyer
Décors Françoise Dupertuis ADC
Costumes Pierre-Jean Larroque AFCCA
Son Jean-Paul Bernard, Elisabeth Paquotte,Raphaël Sohier, Dominique Gaborieau
Musique Cyrille Aufort
Montage Sylvie Gadmer
Casting Michael Laguens
Premier assistant réalisateur Grégory Troy
Cadre Eric Bialas
Scripte Isabelle Delacroix-Ducousset
Régisseur général Robin Welch
Chef électricien Cédric Meyrand
Chef machiniste Vincent Blasco
Maquillage Françoise Chapuis
Coiffure Patrick Girault, Christine Cardaropoli
Directrice de post-production Susana Antunes
Supervision musicale Varda Kakon
Supervision VFX Martial Vallanchon
Directeur de production Sylvestre Guarino
Productrice exécutive Christine de Jekel
Producteurs associés Emilien Bignon, Jacques-Henri Bronckart, Olivier Bronckart, Philippe Logie
Produit par Olivier Delbosc et Marc Missonnier
Crédit photos : Courtoisie de TVA Films