Quand l’amour se creuse un trou, un sujet délicat traité avec humour, fantaisie et délicatesse! Un premier grand film pour Ara Ball réussi!

Quand l’amour se creuse un trou, dès le 15 juin

Comme premier long métrage, Ara Ball scénarise et réalise le film Quand l’amour se creuse un trou, une comédie dramatique qui traite d’un sujet délicat, un amour intergénérationnel, l’amour entre un adolescent de 17 ans et une femme de 73 ans. Il met en vedette Robert Naylor, France Castel, Patrice Robitaille et Julie Le Breton et prendra l’affiche à Montréal, Québec et Sherbrooke le 15 juin et à Trois-Rivières le 29 juin.

J’ai rencontré les artisans du film pour en parler. Mes entrevues avec les artisans du film sont disponibles via ce lien  : https://info-culture.biz/2018/06/13/entrevue-artisans-film-lamour-se-creuse-trou/

Résumé : Montréal, juin 1995. Jeune délinquant, Miron fait la fête au lieu d’aller à l’école. Ses parents, tous deux professeurs d’université, forcent alors leur fils à les suivre à la campagne dans l’espoir que l’éloignement des distractions de la ville lui permette de se concentrer et de réussir finalement ses études secondaires. Après une semaine au chalet, Miron rencontre Florence, la voisine de 73 ans. C’est le coup de foudre entre les deux. Fortement en désaccord avec cette idylle amoureuse, les parents de Miron l’interdisent de revoir sa bien-aimée de 56 ans son ainée. Mais déterminé à vivre cette histoire d’amour jusqu’au bout, Miron prendra tous les moyens pour arriver à revoir Florence.

Ce film rappelle naturellement un autre film qui a été fait dans le genre, soit Harold et  Maude, mais transposé à la manière québécoise. Et qui de mieux pour incarner cette charmante dame qui fait rêver ce jeune homme que d’avoir la toujours séduisante France Castel. Le choix de Robert Naylor (19-2) pour ce jeune presque délinquant, pessimiste, qui a une vision très noire du monde, qui n’a plus de repères dans la vie, et qui se lie d’une profonde amitié et éventuellement plus avec sa voisine, est à mon avis un excellent choix. Les deux ensembles sont totalement crédibles. On comprend pourquoi ils se lient d’amitié aussi facilement. Rebelles et marginaux tous les deux, ils se ressemblent. Il admire qu’elle assume si bien sa marginalité et elle voit en lui son défunt mari, son essence. Elle rajeunit à son contact. Lui, grâce à ses discussions avec elle, qui a beaucoup vécu et appris,  il apprend à accepter les choses comme elles sont, à vivre le moment présent, et à ne pas se laisser contrôler par nos émotions.  Cependant, bien que je comprenne qu’ils deviennent intimes, il reste que ce type d’amour atypique est difficile à assimiler et à comprendre. Cela demeure un sujet de controverse. On n’est pas très à l’aise de les voir ensemble, en tout cas, pour ma part, j’ai eu un petit malaise.

Julie LeBreton et Patrice Robitaille

Le réalisateur a par contre abordé cet amour atypique de manière très sobre et tendre, avec beaucoup de pudeur, ce qui a permis d’apprécier ce film malgré les quelques moments d’inconfort. On voit peu de ces scènes, et on les voit surtout s’embrasser et être couchés au lit, sans plus. Alors, les malaises sont vite oubliés.

Ara Ball nous aide à rapidement nous attacher au personnage de Miron, ce jeune lunatique, plongé dans ses pensées, qui ne sait pas vivre, ne sait pas quelle direction faire prendre à sa vie et lorsqu’il regarde ses parents, ces deux professeurs d’université dont la vie rangée semble bien triste et bien banale, il n’a aucunement envie de faire comme eux. Il est donc facile de voir pourquoi il s’est tourné vers la voisine, si vivante, remplie de joie de vivre et d’entrain, ce qu’il aimerait bien retrouver chez ses parents qui sont dans une mauvaise passe ensemble présentement.

Justement, ces parents, ils sont interprétés par un duo qu’on ne se tanne pas de voir jouer ensemble à l’écran, Patrice Robitaille et Julie LeBreton. Dans un tout autre registre que celui qu’on leur connaît dans Victor Lessard, on découvre un couple qui a un jour eu bien du plaisir ensemble, à se laisser aller, à jouer aux rebelles, mais qui se sont assagis lorsqu’ils ont pris le chemin de la carrière professionnelle. On y croit totalement à ce couple un peu pogné ensemble. Julie LeBreton en femme glaciale avec son mari et Patrice Robitaille qui fait comme si de rien n’était, ils sont au diapason et on comprend un peu que le jeune Miron veule sortir de cette ambiance familiale glaciale. Et quand ils vont peu à peu reconnecter ensemble, on va découvrir cette belle chimie que l’on connaît entre les deux.

 

Robert Naylor qui signe aussi la musique

Ara Ball a fait un excellent travail de réalisation dans ce film à la fois terre-à-terre et surréaliste. Il alterne allègrement entre les deux. Il a créé de magnifiques scènes entre le personnage de Miron et celui de Florence. C’est lumineux, proche, intime, avec la caméra à l’épaule. On sent la proximité et la chaleur entre eux. À l’opposé, les scènes dans la maison avec ses parents, tout est plus sombre. Il y a moins de lumière. On sent que c’est froid et les plans larges nous montrent le vide qui s’est installé dans cette demeure. On ajoute à cela la musique. Quelle musique! Elle fait partie prenante du film. Il y a les chansons entrainantes et plus vieillottes des années 50-60 chez Florence, qui donne de la vie. Il y a les chansons d’harmonium, pour rappeler l’époque des années 70 des parents de Miron et la musique plus électronique, remplie de synthétiseur des années 90 pour Miron. Étonnamment, la trame sonore de cette musique des années 90 qui est omniprésente avec Miron a été composée par Robert Naylor lui-même.  Et c’est très réussi. La musique nous reste en tête bien longtemps après avoir vu le film et nous permet de rester dans cette ambiance qu’il a créée.

Pour son premier film, Ara Ball s’est inspiré des films qu’il a déjà vus (Harold et Maude oui, mais aussi Shawshank Redemption, qui donne des idées au personnage de Miron.) C’est à ce moment je crois que le ton du film change du tout au tout et devient plus surréaliste, un peu burlesque, mais cette légèreté amène le côté comique à cette comédie dramatique. Une fois l’histoire d’amour établie, le film aurait probablement stagné sans cet élément un peu de folie et ces idées d’évasions. On retrouve aussi dans Quand l’amour se creuse un trou,  les influences de Gus Van Sant, qui a réalisé le superbe film My own Private Idaho. J’ai découvert des similitudes entre ces deux films que j’ai bien appréciés.

Magnifique France Castel

Il y a plusieurs scènes que j’aime beaucoup dans ce film. Tous les moments où Miron et Florence se découvrent, s’apprivoisent, développent leur amitié, sont parmi mes scènes favorites. IL y a aussi le trop court retour dans le temps, dans les années 50, où on retrouve la jeune Florence (joué par Émilie Carbonneau) et son mari (joué par Thomas Beaudoin), alors qu’ils se rencontrent et se découvrent. Émilie a su créer un personnage avec la même énergie que France Castel, nous laissant facilement croire que la jeune Florence est la même personne que la Florence aînée. J’en aurais pris un peu plus de ces scènes aussi. C’était magique . Finalement, j’ai bien aimé voir la façon dont les parents de Miron reconnectent ensemble et retrouvent leur fougue et leur flamme de leurs débuts. Bref, tous ces moments lumineux m’ont fait sourire, m’ont permis de m’émouvoir et d’apprécier grandement ce film. On ressort de la salle avec le sentiment et l’urgence de vivre notre vie pleinement et avec une petite nostalgie de nos amours passés.

Quand l’amour se creuse un trou prend l’affiche le 15 juin.

AVEC

Miron Robert Naylor

Florence France Castel

David Patrice Robitaille

Thérèse Julie Le Breton

Sophie Rose-Marie Perreault

Jeune Florence Émilie Carbonneau

Jeune mari de Florence Thomas Beaudoin

Serveuse Katia Lévesque

 

RÉALISATION, SCÉNARISATION, Ara Ball ET MONTAGE

IMAGES Kacim Steets Azouz

DIRECTION ARTISTIQUE Samuel B. Cloutier

CRÉATION DES COSTUMES Lia Marie Beauchamp

DISTRIBUTION DES RÔLES Tania Duguay

DIRECTION MUSICALE Casey Brown

MUSIQUE Robert Naylor

SON Matt R. Sherman et Casey Brown

PRODUCTEUR Kacim Azouz Steets

PRODUCTION

LES PRODUCTIONS 1953

DISTRIBUTION

FRAGMENTS DISTRIBUTION

RELATIONS DE PRESSE AU QUÉBEC

BRIGITTE CHABOT COMMUNICATIONS

FICHE TECHNIQUE

Titre original Quand l’amour se creuse un trou

Titre anglais When Love Digs a Hole

Durée 89 minutes

Version originale Français Sous-titres Anglais

http://quandlamoursecreuseuntrou.com/

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Crédit photos : courtoisie de Stephane Lavoie de Fragments Distribution