La porte du non-retour, un déambulatoire théâtral saisissant présenté au Théâtre Périscope

la porte-du non-retour
la porte-du non-retour

Du 5 au 12 février, horaire variable, Le Théâtre Périscope, dans le cadre de Mois Multi, présente les clichés de Philippe Ducros qu’il a pris pendant deux voyages en Afrique de l’Ouest et en République démocratique du Congo en 2008 et 2010.

Dans le casque d’écoute qui nous est prêté à l’entrée du théâtre, retenti les voix en français d’Etienne Pilon et Klervi Thienpont  (version anglaise disponible) nous transmettant avec émotions les textes de Philippe Ducros. Le spectacle théâtre commence.

Vingt-et-une stations photographiques accrochées au mur du Studio Marc-Doré et Salle François-Gagnon nous amènent très très très loin de nos problèmes quotidiens et ce, avec une poésie grave que seul Philippe Ducros a le don d’écrire.

Avec un vocabulaire tellement riche, Philippe Ducros nous transporte en Afrique de l’Ouest et en République démocratique du Congo et nous partage sa vision et sa version de ce qu’il a vu là-bas durant ces deux voyages. Que ce soit du côté humain, démographique, économique ou politique nous assistons sans pouvoir rien faire à l’horreur qui se passe dans ce coin de planète.

Porte-du-non-retour
Porte-du-non-retour

La première photo nous montre des femmes africaines aux vêtements colorés, la façon si créative qui leur est tellement propre afin de représenter leurs cultures et personnalités distinctes.

Mais toute cette beauté s’arrête à cette photographie, car la cinquantaine d’autres photos, celles des négriers, des réfugiés, des exodes urbains, des déplacés de guerre et de la misère nous sont montrées. On estime à 50 millions le nombre d’africains arrachés à leur terre pendant la traite des noirs et seulement 10 à 15 millions arriverons en sol d’esclavage. Les autres sont morts en chemin.

La fin du monde n’est pas à la même heure pour tous.

République-démocratique-du-Congo
République-démocratique-du-Congo

Autant de départs forcés, de retailles de guerre, d’esclavagisme moderne et ancien sur ces territoires de l’Afrique de l’Ouest, de l’Éthiopie, et surtout de la République Démocratique du Congo.

Il n’y a plus d’étoiles en Afrique, il n’y a que de la poussière.

L’histoire tragique de Fortuné en tableau 16 nous démontre à quel point l’horreur existe.

En 2013 le nombre total de déplacés dans le monde, réfugiés et déplacés internes réunis, a atteint 51,2 millions franchissant le seuil des 50 millions pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Le nom de ce spectacle vient d’un monument que l’on retrouve à quelques endroits en Afrique de l’Ouest, en mémoire des millions d’esclaves déportés vers l’Amérique. Une fois cette porte passée, les Africains savaient que jamais plus ils ne reviendraient…

Ils marchent dans le temps, nous on a marché sur la lune.

Vous découvrirez que Philippe Ducros se positionne sur ce désastre humain et exprime sa révolte, sa colère, son désespoir et surtout son impuissance. Il accuse et se questionne sur le fait que l’humanité n’est peut-être juste qu’une entreprise cotée en bourse?

Philippe-Ducros
Philippe-Ducros

Il dédie donc ce texte aux femmes du camp de Mugunga 3, encore là-bas entre les pierres volcaniques et la violence.  Vous m’avez ouvert vos tentes et vos cœurs. Merci infiniment. Puisse le monde vous entendre.

Texte, mise en scène et photographie › Philippe Ducros

Traduction pour la version anglaise › Shelley Tepperman

Voix françaises › Étienne Pilon et Klervi Thienpont

Voix anglaises › Alex Ivanovici et Catherine Bérubé

Conseillère à la scénographie › Magalie Amyot Musique, prise de son et enregistrement › Ludovic Bonnier

Assistance à la mise en scène › Catherine La Frenière

Commanditaires › Encadrex et Borealis, laboratoire

Production › Hôtel-Motel en coproduction avec le Festival TransAmériques

Horaire

Mercredi 5, jeudi 6 et vendredi 7 février, de 12h à 20 h

Samedi 8, dimanche 9 février de 11h à 17 h

Lundi 11 et mardi 12 février de 12h à 17 h

https://m.theatreperiscope.qc.ca

crédit photo