Menteur, ce film très attendu de l’été, d’Émile Gaudreault saura combler les amateurs de comédie, mais aussi les adeptes des films d’action, et ceux qui aiment être divertis par la folie, la fantaisie et l’originalité. En vérité, je vous le dis, Menteur est un film rassembleur, dont la performance des acteurs est aussi impressionnante que la force du scénario, et l’humanité qui se dégage de cette histoire farfelue, mais crédible qu’Émile Gaudreault, Éric K. Boulianne et Sébastien Ravary nous ont concoctés.
Résumé : Simon est un menteur compulsif. À sa grande surprise, sa famille, ses amis et ses collègues lui lancent un ultimatum collectif : il doit apprendre à dire la vérité. Mais Simon vit dans le déni et finit par raconter un mensonge de trop, provoquant une situation exceptionnelle : toutes les faussetés qu’il a racontées dans sa vie deviennent réalité. Les catastrophes se succèdent à son grand désarroi et, avec l’aide de son frère jumeau et d’une nouvelle collègue, il devra comprendre comment se sortir de ce cauchemar.
Tous les ingrédients sont réunis dans ce film pour nous faire passer un excellent moment de pur divertissement. Tout d’abord, le choix judicieux des acteurs pour ce film, et leur performance de jeu vient ajouter des éclats de rire supplémentaires aux répliques déjà savoureuses, riches et hilarantes écrites par les scénaristes. Le duo Louis-José et Antoine fonctionne à merveille. Des jumeaux qui n’ont pour seule ressemblance que le pouvoir de nous faire rire à gorge déployée. Antoine nous émeut et nous fait pitié de le voir aussi malchanceux dans le personnage de Phil. Et il est tellement drôle dans sa malchance. Louis-José, qui bien qu’il soit de toutes les scènes, n’est pas nécessairement le personnage central qui fait le plus rire. Il sait si bien s’effacer et mettre en valeur ses acolytes. Mais la scène de sa danse jazz deviendra sûrement une scène d’anthologie tellement elle est drôle et hypnotique même. Elle seule vaut le déplacement.
Catherine Chabot une belle découverte
Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir rayonner, lorsqu’on est entouré de deux grandes pointures comme Louis-José et Antoine. Cependant, Catherine Chabot a réussi à tirer son épingle du jeu en livrant une solide performance dans le rôle de la traductrice russe, vraie, sans filtre, qui dit tout ce qu’elle pense. Elle est un vent de fraicheur, une pétillante bulle dans le verre de champagne. Vous serez tous séduits assurément. Fait intéressant, Catherine ne parle pas du tout le russe. Elle a appris ses répliques de manière phonétique et a été coachée par Vitali Makarov qui interprète Oleg dans le film. Elle est spectaculaire dans son interprétation, à s’y méprendre.
Des rôles de soutien de premier plan et jouissifs!
Véronique Le Flaguais, Luc Senay, Patrice Coquereau, Anne-Élisabeth Bossé, Geneviève Schmidt, Sonia Vachon, ont tous des rôles de soutien qui volent souvent la vedette dans des scènes jouissives et hilarantes. Anne-Élisabeth m’a fait pleurer de rire, lors de sa crise de larmes. Geneviève Schmidt passe de sobre et sérieuse à exaltée et un peu trop sur le party, dont une scène en particulier sur le bord de la fenêtre, qui ne peut que faire rire à profusion le public.
Véronique Le Flaguais et Luc Senay passent de doux agneaux à tigres agressifs en quelques instants. C’est à se tordre de rire de les voir ainsi. Même Denise Filiatrault a un petit rôle de chauffeuse Uber qui ne passera pas sous silence. Elle a toujours la fibre d’une grande actrice cela se voit bien.
Un scénario riche en fantaisie et en humanité
Une des grandes forces d’Émile Gaudreault (et ses acolytes scénaristes) est de pouvoir nous créer un scénario invraisemblable, mais auxquels on va adhérer assez facilement, tellement il a le tour de nous amener les explications. On y croit tout de suite à ces vies parallèles qui ne sont pas sans rappeler les films Retour vers le futur. De plus, il amène les acteurs à jouer avec tellement de véracité, qu’on y croit totalement à ces personnages à la limite loufoques, mais jamais cabotins qu’il nous crée. Ainsi, Émile n’a pas peur de prendre les trente premières minutes du film pour installer son univers, nous faire découvrir les personnages, leurs failles, leurs forces. Et par la suite, une fois qu’on est bien accroché, il nous amène dans sa folie, sa fantaisie et on passe un excellent moment en rire et en émotions. Car, en plus de chercher à faire rire les gens, Émile amène toujours une bonne dose d’humanité et d’émotions dans ses films et celui-ci ne fait pas exception.
Bref, cette comédie fantaisiste fera le bonheur de tous ceux qui oseront croire à ces mensonges et verront tout le réaliste et les vérités qui sont cachées derrière cette fabulation imaginée par Émile et ses acolytes.
Le film Menteur prend l’affiche au cinéma, dont le cinéma Le Clap, dès le 10 juillet 2019. Mes entrevues avec les artisans du film seront disponibles dès vendredi le 12 juillet sur ce site.
DISTRIBUTION
Louis-José Houde SIMON AUBERT
Antoine Bertrand PHIL AUBERT
Catherine Chabot CHLOÉ THERRIEN
Anne-Élisabeth Bossé VIRGINIE
Geneviève Schmidt FRANCE GAUTHIER
Véronique Le Flaguais CLAIRE AUBERT
Luc Senay GEORGES AUBERT
Patrice Coquereau ROBIN
Marie-Lise Pilote SANDRA
Sonia Vachon MARTINE
Didier Lucien DOMINIC DUFOUR
Vitali Makarov OLEG
Denise Filiatrault CHAUFFEUSE UBER
Michel Laperrière PAUL (LE VOISIN)
ÉQUIPE
Réalisé par Émile Gaudreault
Produit par Denise Robert et Émile Gaudreault
Scénario de Émile Gaudreault Éric K. Boulianne Sébastien Ravary
Direction photo Steve Asselin
Direction artistique Christian Legaré
Costumes Anne-Karine Gauthier
Monteur Arthur Tarnowski, ACE
Musique originale FM LeSieur
Création sonore Marie-Claude Gagné
Son Martin Desmarais Bernard Gariépy Strobl
Effets visuels Jean-François Ferland
Distribution des rôles Brigitte Viau Isabelle Thez-Axelrad
Assistante réalisateur Karine Perron
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Crédit photos : Courtoisie des films Séville