Archiver l’Anarchie Le Capital de 1969

Le 16 avril 2010

 

L’anarchie! Voilà un mot-concept qui fait frémir ses partisans et rager ses opposants. Mais que signifie vraiment le mot anarchie. Il y a probablement autant de définitions qu’il y a d’anarchistes. Jacques Julien dans Archiver l’anarchie, Le capital de 1969, décrit l’anarchisme comme étant  le rejet de toutes formes d’autorité. Et  surtout il lui semble que l’anarchie est une émotion. C’est ici qu’il faut se souvenir d’Antoinette Fouque qui suggère de joindre psychanalyse et politique. Un individu doit connaître les raisons profondes de son engagement politique. Ce qui n’est pas souvent le cas.

Un premier développement tient à une photo célèbre: celle du trio Brassens, Brel et Ferré. C’était à Paris en 1969, quelques mois après Mai 68, et le cliché illustrait une entrevue donnée par les trois chanteurs. Puis, à ce poster vient s’ajouter l’image de John Lennon et de Yoko Ono à Montréal. C’était aussi en 1969, lors du bed-in de «Give Peace a Chance». Enfin, une dernière affiche montre l’anarchie aux champs, à Woodstock cette fois, en 1969 toujours. Bien sûr, les objectifs des caméras, les microphones et les magnétophones, les articles de journaux, etc. ont conservé ces manifestations variées d’anarchie en des archives qui ne cessent aujourd’hui de se reproduire et de se vendre. Au gré d’anniversaires et de rééditions – on l’a vu en 2009 –, les sœurs ennemies tournoient dans une valse arrangée par les raffinements de la technologie. Quels sont les rapports de ce commerce à l’art et à la politique?

Mettre archive et anarchie côte à côte peut sembler être une forme d’oxymoron. Mais ce serait situer les choses et les gens dans l’absolu. Et sur terre il n’y a rien d’absolu. Les artistes sont les fous du roi capitaliste. Les artistes se définissent comme artisans et non pas comme entrepreneurs. Le problème c’est d’essayer de faire de l’anarchie une île isolée alors qu’il y a des six milliards de ponts qui relient ce concept au reste des activités socio-politiques du monde.

Bien  sûr qu’il y a récupération. « Quand le comédien enlève son masque, il laisse voir son maquillage ». Ne l’oublions pas.

 

 

 

Auteur de Richard Desjardins, l’activiste enchanteur et de Robert Charlebois, l’enjeu d’ « dordinaire »,Jacques Julien a également publié deux autres essais sur la chanson populaire : La turlute amoureuse et Parodie-chanson. Il a participé à des publications collectives chez Triptyque ( Les aires de la chanson québécoise, La chanson dans tous ses états, En avant la chanson!) et chez Fides (Écouter la chanson).

Prix suggéré : 22.00 $
150 pages

www.triptyque.qc.ca