La nuit de l’illusionniste

Le 16 avril 2010

 

« La magie et les mathématiques : elles se côtoient en tout lieu. Ce sera mon dernier mot ».

 Déroutant et fascinant!  Daniel Kehlmann  avec La Nuit de l’illusionnisteoffre au lecteur un roman à la fois étrange et captivant. Il réussit à happer le lecteur par le fonds et la forme de son écriture.

Le personnage Arthur Beerholm a vécu une enfance monotone. Adopté par des gens âgés il mènera un existence  normale jusqu’à la mort accidentelle de sa mère. Mis en pension et délaissé par son père qui se remarie, il découvre l’illusionnisme. Les tours qui fascinent tout le monde et le rendent intéressant aux autres. Mais il tracera une ligne entre magie et illusionnisme.

Arthur est doué pour les mathématiques, genre d’abstractions qui mène à l’infini. Il jongle avec la religion, la géométrie, l’astronomie et autres concepts qui l’amènent à vouloir se définir et comprendre son passage sur terre. Ce roman est une longue lettre explicative de ses motivations  à Vivianne, une fée crée par Merlin l’Enchanteur.

Daniel Kehlmann joue brillamment avec la frontière mouvante et fascinante entre le monde du possible et celui des illusions. Son récit se métamorphose peu à peu, lui aussi, en un irrésistible tour de prestidigitation. Dans ce premier roman de 1997, entièrement revu en 2007, Kehlmann maîtrise déjà les caractéristiques de son style qui lui ont permis de conquérir un nombre phénoménal de lecteurs : tout en exerçant son esprit philosophique, il se montre toujours élégant, clair et plein de verve.

Le lecteur ne sait jamais dans quel univers se trouve le personnage central. C’est ce qui rend encore plus captivant ce récit de Daniel Kehlmann.

 

 

Découvert par le grand public avec le succès international des ‘Arpenteurs du monde’, Daniel Kehlmann se voit dès lors attribuer le titre de jeune prodige de la littérature allemande. Délaissant sa thèse de philosophie sur Kant pour l’écriture de fiction, il publie son premier roman à l’âge de 22 ans dans son pays d’adoption, l’Autriche. Ce lecteur assidu deJorge Luis Borges et de Vladimir Nabokov s’impose avec son esprit et son humour caustique comme en témoigne ‘Moi et Kaminski’, paru en France en 2004. Peintre des vanités de l’existence confrontées aux grandes ambitions,Daniel Kehlmann s’inspire en partie de sa propre réussite avec le recueil de nouvelles aux accents surréalistes intitulé ‘Gloire’ et publié en 2009.

Prix suggéré : 17.80  €
175 pages

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