Zap 2009, la revue satirique de l’année 2009 par les Zapartistes

Le 10 janvier 2010

«…meilleur que la plupart des bye bye…abrasif, percutant, désopilant, mais surtout qui porte à la réflexion. »

 

Le samedi 9 janvier 2010, le Capitole de Québec était l’hôte de la célèbre et très attendue revue satirique de l’année des Zapartistes. Pour cette 7e  revue annuelle, ces trois fervents d’actualités (François Parenteau, François Patenaude et Christian Vanasse) se sont entourés de 3 musiciens de talent Benoît Rocheleau (à la direction musicale, claviers, trombone…), Simon Estérez (à la guitare) et Jean-Sébastien Nicol (à la batterie), et on ajouté un agent féminin à leur trio d’enfer la comédienne Brigitte Poupart.

Pour débuter le spectacle, le quatuor, tout de noir vêtu, y va d’un pot-pourri des citations de l’année, pour ensuite enchaîner avec divers sketchs, imitations, entrevues et discussions sur un peu tout ce qui s’est passé en actualité, mais surtout en politique au Québec, au Canada et même à l’internationale. Avec bien peu d’accessoires :  lutrins, table, chaise, drapeau… et divers items de costumes : manteaux, chapeaux, lunettes, perruques… les Zapartistes réussissent vraiment bien à nous remémorer les incongruités, les mauvais coups et les aberrances de nos politiciens et des divers évènements survenus dans l’année, que l’on a souvent tendance à oublier rapidement, malheureusement.



Columbo, Mario Dumont, Jean Charest, le quatuor et André Sauvé


Les imitations de la plupart des personnes célèbres sont extrêmement bien réussies. Que ce soit Jean Charest, Stephen Harper, ColumboClaude Dubois ou le commentateur à blue bonnets, François Parenteau frappe dans le mille avec ses imitations. Pas seulement dans les gestes, le ton, ou les mimiques, mais également dans l’accent, la voix pure et simple. Du vrai bonbon que de l’entendre. Christian Vanasse, pour sa part, bien qu’il maîtrise moins les voix, déborde d’énergie et de vigueur pour nous amener des performances remarquables et des gestuelles en plein dans le mille pour André Sauvé, Mario Dumont, Nicolas Sarkozy, Michael Ignatieff et P. K. Péladeau.Brigitte Poupart quant à elle, en met juste assez pour personnifier avec brio Monique Jérôme-Forget, Pauline Marois, Françoise David, Louise Harel, Michaëlle Jean et Paule Pelletier. Seul François Patenaude m’a quelque peu laissé sur ma faim. Il semble moins présent que les autres malgré une bonne personnification tout de même de Régis Labeaume et Amir Khadir.

Un spectacle très bien conçu, meilleur que la plupart des bye bye qu’on a vu au cours des dernières années. D’une durée de 2 h 30 sans compter l’entracte, ce spectacle passe en revue tous les évènements importants de l’année. De la pandémie AH1N1, à Tiger Woods, de la caisse de dépôt à la nouvelle chaine de Télé V, des élections municipales jusqu’au dérapage de la course à la chefferie de l’ADQ. Bref, un spectacle abrasif, percutant, désopilant, mais surtout qui porte à la réflexion. On se rend compte ainsi que la ville de Québec a fait parler d’elle presqu’autant que lors de son 400e. Que ce soit avec Régis Labeaume, le retour des Nordiques, la bataille sur les plaines, le moulin à parole et la radio poubelle, la ville de Québec a eu son lot de controverse et les gens dans la salle ont bien rigolé de voir Québec se faire comparer à une « p’tite grosse » et ont semblé se bidonner lorsque Régis Labeaume se transforme en Simon Proulx et entonne comme les Trois Accord, « dans mon corps de p’tite ville il y a des changements »




Plusieurs autres numéros ont été très appréciés du public. Parmi ceux-ci, je retiens surtout, la pertinence des questions de Columbo lors de son enquête sur la caisse de dépôt, aussi Claude Dubois qui chante ses déboires avec le vaccin sur la chanson Comme un million de gens. Et que dire d’André Sauvé qui nous parle de nos choix dans la vie, en comparant et mêlant tout avec une promenade en auto, pour en venir à nous dire que notre vrai choix ultime, revient tous les quatre ans.

Mes deux numéros préférés sont définitivement deux performances excellentes de François Parenteau. D’abord un Jean Charest plus vrai et plus détestable que nature. Puis, à un moment donné, François, qui n’en peut plus de jouer ce personnage, se transforme en Gerry Boulet pour chanter combien il est tanné d’y voir la face à Jean Charest… Sublime! Et finalement, avec la voix du commentateur de Blue Bonnets, François Parenteau nous défile et commente dans les deux langues, la dernière course à la chefferie de l’ADQ. Quel moment d’extase!

Un numéro qui m’a marqué aussi par sa justesse du propos fut lorsqu’un p’tit vieux d’un centre d’accueil se fait demander s’il apprécie les clowns envoyés par Charest. « Ils font bien rire les clowns, je n’ai rien contre eux. Mais si au moins ils venaient nous laver une fois par semaine, ou bien nous nourrir, ou changer nos couches ». Cela frappe fort et nous donne matière à réflexion.



La revue de l’année 2009 est présentée à nouveau au Capitole le 10 janvier 2010, puis à :

GATINEAU Mercredi 13 janvier, 20h : Théâtre Odyssée
SAINTE-THÉRÈSE Jeudi 14 janvier, 20h : Théâtre Lionel-Groulx, Ste-Thérèse, (450) 434-4006
TROIS-RIVIÈRES Vendredi 15 janvier, 20h : Salle J.-Antonio-Thompson, Trois-Rivières, (819) 380-9797
CHATEAUGUAY Samedi 16 janvier, 20h : Salle du Pavillon de l’île, Chateauguay

http://www.leszapartistes.com/

http://www.lecapitole.com/fr/

www.mercurecommunication.com

Crédit photos: Benoît Roy