William Brymner. Peintre, professeur et confrère et Chimère Shimmer

Mercredi le 10 novembre 2010 avait  lieu au Musée national des beaux-arts du Québec, l’inauguration simultanée de deux expositions : William Brymner. Peintre, professeur et confrère et Chimère Shimmer.

 

William Brymner. Peintre, professeur et confrère

William Brymner, La Femme au métier, 1885. Huile sur toile, 61 x 63 cm. Coll. MNBAQ

 

Une dizaine de tableaux parmi les plus remarquables de William Brymner constitue le cœur de cette exposition. Celle-ci comprend également quelque 50 œuvres de ses élèves et collègues qui proposent un regard unique sur ce milieu artistique où ont évolué certains des peintres canadiens les plus reconnus du début du xxe siècle et de l’entre-deux-guerres.

Peintre de grand talent, William Brymner (1855-1925) a aussi été un professeur très apprécié. Il a joué un rôle important auprès de nombreux artistes de Montréal qui ont eux-mêmes connu, plus tard, la notoriété.

 

Adrien Hébert, Élévateur à grain nº 3, 1928 ?. Huile sur toile, 76,7 x 53,8 cm. Coll. MNBAQ

Parmi ses élèves à l’Art Association of Montreal, on retrouve notamment Clarence Gagnon et certains peintres parmi les plus célèbres de la modernité québécoise : Adrien Hébert, Henri Hébert, Prudence Heward, Edwin Holgate, A.Y. Jackson, Lilias Torrance Newton et Marian Dale Scott.

William Brymner, Ils aimaient à lire dans les ruisseaux fuyants, 1885. Huile sur toile, 76,2 x 61 cm. Coll. MNBAQ

L’exposition est organisée et mise en circulation par l’Agnes Etherington Art Centre, Université Queen’s (Kingston, Ontario) en partenariat avec Power corporation du Canada et avec l’appui du programme d’aide aux musées du ministère du patrimoine canadien et du conseil des arts de l’Ontario.

Nelson Henricks, Shimmer, 1995. Vidéogramme couleur, 7 min, sonore. Coll. MNBAQ ?

 

Brymner est surtout connu en tant que premier grand professeur d’art au Canada. Son respect de la formation scolaire et son style délicat et très personnel, combinés à sa sensibilité au talent des autres, ont marqué bon nombre d’hommes et de femmes qui ont étudié avec lui à Montréal au début du XXe siècle. Après avoir terminé ses études à Richmond (Québec), il part étudier l’architecture à Paris. C’est là-bas qu’il décidera de peindre.

 

Sylvain Bouthillette, Mahakala bombardant le conditionnement mental, 1999. Huile, craie, latex et peinture en aérosol sur panneau de fibre de bois gravé, 155,5 x 183,5 cm. Coll. MNBAQ

« L’Art centre souhaite témoigner sa profonde reconnaissance à Paul Maréchal, le conservateur de la collection, pour sa généreuse proposition de se joindre à nous afin de développer cette exposition ainsi qu’à l’Honorable Serge Joyal, directeur de la collection; John A.Rae, vice-président exécutif et Marie-Hélène Fox directrice du comité des dons, pour avoir donné leur autorisation à ce projet. Les visiteurs pourront ainsi connaître des œuvres clés qui, généralement, ne sont pas exposés en public. » Pour la directrice de l’Art centre, Janet M. Brooke, grâce à ses nombreux partenariats, il est possible de poursuivre la mission de l’Art centre avec des publics d’ici et d’ailleurs.

Valérie Blass, Comment se tenir, 2006. Mousse de polystyrène, plâtre, peluche, pâte à modeler et métal, 89 x 65 x 59 cm. Coll. MNBAQ

William Brymner, Moisson, Sainte-Famille, vers 1903. Huile sur toile, 74 x 102,3 cm. Coll. Power Corporation du Canada, Montréal

 

 

Clarence Gagnon, Le Village de Baie-Saint-Paul en hiver, 1908-1911. Huile sur toile, 72,9 x 91,9 cm. Coll. Power Corporation du Canada, Montréal

William Brymner, Au bord de la forêt de Fontainebleau, 1885. Huile sur toile, 54 x 80,6 cm. Coll. Agnes Etherington Art Centre, Queen’s University, Kingston

 

Du 11 novembre 2010 au 10 avril 2011.

 

Chimère Shimmer

Betty Goodwin, How Long Does It Take for Any One Voice to Reach Another?, 1998. Bronze, acier et pastel, 289,5 x 25,5 x 12,5 cm. Coll. MNBAQ. Don de Martin et Betty Goodwin

L’œuvre vidéo Shimmer (1995), de l’artiste Nelson Henricks, donne son titre et son propos à cette exposition. Un homme, dont le dialogue intérieur fait office de narration, s’interroge sur sa relation avec le monde… Autour de cette vidéo sont rassemblées des œuvres qui lui font un écho direct en rappelant certains propos et certaines images contenus dans son montage.

Claire Savoie, Les Vases communicants, 1991-2001. Vidéogramme noir et blanc, 8 min 34, sonore. Coll. MNBAQ

 

Volontairement hétérogène, l’exposition Chimère/Shimmer vise à établir des résonnances fortes, justifiées, mais pas toujours « raisonnables » entre les œuvres – leur sujet, leur iconographie, leur matériau –, à la manière des associations qui se produisent dans l’esprit. C’est pourquoi le titre de l’exposition fait jouer ensemble la sonorité des mots « chimère » et « shimmer », qui sont apparentés, mais ne constituent pas la traduction l’un de l’autre. La chimère désigne un assemblage monstrueux de plusieurs animaux – une dimension portée par les bêtes fantastiques présentées dans l’exposition : le singe de Valérie Blass, la bête étrange de Massimo Guerrera, les chamans de Nick Sikkuark. Le mot anglais shimmer désigne quant à lui le chatoiement, le miroitement, le reflet changeant et sautillant du jeu de la lumière : des effets visibles chez Fernand Leduc, Patrick Bernatchez, Pierre Dorion, Angèle Verret, Karilee Fuglem ou Pascal Grandmaison.

Massimo Guerrera, Porus. Le Profil des animaux dans le feuillage (avec Olivier et Simone), 2002-2003. Bois, métal, plâtre, pâte à modeler, poils humains, poils d’animaux et dentier en bonbon; texte 46 x 42,5 x 18 cm (sculpture); 130 x 146 cm (texte). Coll. MNBAQ

 

Au total, 17 artistes sont représentés dans l’exposition par des œuvres qui ont pour effet d’ébranler nos certitudes quant à qui nous sommes et à ce que nous recevons du monde.

« La maîtrise du langage, verbal comme visuel, donne à l’homme la possibilité de représenter et de donner un sens à ce qui, à l’intérieur comme à l’extérieur de lui, l’interpelle, le menace ou l’effraie. Les mythes et les légendes, les figures imaginaires de divinités et de bêtes monstrueuses, sont autant de constructions de la pensée qui permettent à l’homme d’essayer de comprendre, voire, de maîtriser l’inconnu. » Pour Esther Trépanier, Directrice générale du Musée national des beaux-arts du Québec, il est important de mentionner que cette exposition est entièrement constituée d’œuvres de la collection du Musée national des beaux-arts du Québec.

 

Du 11 novembre au 3 avril 2011

Billetterie  du MNBAQ: 418 643-3377

Sans frais au Canada : 1 866 220-2150

http://www.mnbaq.qc.ca

William Brymner

 

Crédit photos : MNBAQ