Le Carrefour de théâtre, dévoilement partiel des spectacles

 
C’est en présence de François Boulay, Président du conseil d’administration, Marie Gignac, Directrice artistique et Dominique Violette Directrice générale, que le Carrefour de Théâtre a invité les médias, lundi le 31 janvier au Café Babylone sur la rue Saint-Vallier Est à Québec, pour le dévoilement d’une partie des spectacles qui seront présentés pour cette douzième édition de cet évènement tant attendu à chaque année.
 
Le Carrefour international de théâtre qui se tiendra du 24 mai au 11 juin 2011, prévoit à nouveau offrir une programmation unique et d’extraordinaires spectacles en provenance d’un peu partout dans le monde. Déjà en décembre dernier, l’équipe du carrefour de théâtre avait dévoilé la venue de Lipsynch de Robert Lepage, cette pièce d’une durée de 9 h qui sera présentée les 3-4 et 5 juin prochain.
 
Cette année, le 12e Carrefour international de théâtre aura le plaisir et le privilège de recevoir, pour un soir seulement, en ouverture du festival, le 24 mai, le spectacle El final de este estado de cosas, redux (la fin de cet état de choses) de la Compañía Israel Galván.  Alors que le monde flambe et s’écroule autour de lui, le grand Israel Galván, entouré d’une douzaine de musiciens et chanteurs, danse comme si sa vie en dépendait, comme si par lui un terrible sort devait être conjuré.
 
 
Marie Gignac nous décrit ce spectacle qui l’a tant touché « C’est un des plus beaux spectacles que j’ai vus de toute ma vie. J’en ai vu beaucoup des beaux, mais celui-là m’a profondément touché, ébranlé, ébloui. C’est un spectacle de danse, de flamenco en fait, mais pas de flamenco traditionnel. C’est une création d’un danseur de flamenco, originaire de Séville, qui est le fils d’un danseur et une danseuse de flamenco traditionnel. Il ne voulait pas suivre leur voie. Il a décidé de danser le Flamenco à sa manière, en le réinventant et en refondant cet art-là, tout en respectant profondément ses racines. Et c’est ce qui est absolument génial. Il mélange le Flamenco avec la tarentelle qui est une danse italienne et avec du Butoh japonais. Il a basé ce spectacle en collaboration avec une de ses danseuses libanaises, qui, elle, a créé une chorégraphie de flamenco en solo avec pour scène la guerre du Liban en 2006, sur le son des bombardements et des tirs. Israel Galvan a alors décidé suite à cela, de faire sa propre apocalypse de Jean de Patmos avec son corps, sa danse, son art, ses mouvements… Je manque de mots pour vous en parler. Il danse seul, mais il est entouré de douze musiciens, chanteurs, danseurs, de rock heavy métal et de Jazz. Le spectacle est composé de 7 chorégraphies dont il en danse 6, et le 7e est interprété par un de ses maitres de Flamenco. Israël danse sur une plateforme en bois qui est sur des ressorts et des roulements à billes. Et cette plateforme devient sa partenaire. Il danse avec le bois et des cercueils sur la scène. Comme s’il mettait en scène sa propre mort…J’ai tellement pleuré et j’ai encore envie de pleurer juste à en parler. Quand j’ai vu ce spectacle, j’avais l’impression d’être en présence d’un grand artiste… un tel enthousiasme, un éblouissement, la révélation que j’ai eue en le voyant danser. C’est au-delà des genres… c’est une chose absolument sublime.»
 
Selon Israel Galván, le flamenco est un langage qui permet de tout raconter. El final de este estado de cosas, redux correspond à une synthèse de son travail autour de la lecture de l’Apocalypse de Jean de Patmos. Il a été notamment présenté lors du concours de la Biennale de flamenco 2007 de Malaga, en Espagne, au Mercat de les Flors de Barcelona, en France dans le cadre de MIRA Bordeaux, à Montpellier Danse 2009, au Festival d’Avignon, à la Maison des Arts de Créteil, au Théâtre de la Ville de Paris.
 
 
 
 
 
De plus, les 6 et 7 juin, il sera possible de voir un tout aussi singulier cabaret théâtral, créé en Belgique, Gardenia. des ballets C de la B. Dans une mise en scène d’Alain Platel qui revient après quelques années.  
 
Marie Gignac nous explique à quoi le public peut s’attendre. «  Alain Platel revient avec ce cabaret d’ex-travestis qui sont tous à la retraite maintenant, mais qui ont tous fait les belles nuits de Gants et de Bruxelle. C’est un spectacle flamant. L’idée de départ vient d’une actrice flamande Vanessa Van Durme qui est une transsexuelle et qui a fait beaucoup de radio et de télévision en Belgique. Elle a fréquenté aussi les milieux de cabaret et de drag queen. Elle a vu un film espagnol qui parle de la fermeture d’un cabaret de drag queen. Elle a eu envie de rassembler autour d’elle ses anciens compagnons et compagnes de ce milieu-là et de faire un spectacle à partir de cette idée-là. Elle est allée voir Alain Platel et Frank Van Laecke (nommé le magicien du théâtre en Belgique) pour qu’ils en fassent la mise en scène avec elle. Elle a fait le casting avec ses amis à la retraite… Ce spectacle est une revue. Au départ, les acteurs sont tous sur scène en complet-veston, habillé en homme donc. Et lentement, on les voit se transformer et revêtir leurs costumes de scène pour devenir des femmes. Le tout est rempli de témoignages sur leur vie, leur passé, leurs espoirs, leurs rêves, leurs amours, leur métier, etc.…C’est un spectacle inclassable, mais absolument fascinant. C’est drôle, cruel, tendre, émouvant. Il y a une trame sonore d’une beauté extraordinaire, avec du Ravel, du Schubert, mais aussi Dalida, Claude Lefrançois, Charles Aznavour. Avec ces travestis, il y a un jeune homme, un acteur-danseur russe de 25 ans, qui est un peu le miroir de leur passé ou une espèce de fantasme. Et il y a une vraie femme biologique, qui est l’accompagnatrice et l’habilleuse de Vanessa… C’est extrêmement touchant, drôle, mais aussi très humain. C’est un spectacle sur le vieillissement humain en général sur la condition humaine et l’on voit que tous les êtres humains sont les mêmes, et vivent des mêmes espoirs et désirs et c’est profondément touchant et là aussi j’ai sangloté!! »
 
  
Après avoir connu la consécration au Festival d’Avignon l’été dernier, Alain Platel a depuis exhibé son cabaret de la dernière chance sur les plus prestigieuses scènes d’Europe. Pour le Carrefour international de théâtre, la présentation de Gardenia constitue une troisième collaboration avec les ballets C de la B, après Iets op Bach (1999) et Allemaal Indiaan (2001).
 
Ces deux spectacles sont présentés en collaboration avec le Festival TransAmériques.
 
Le dévoilement complet de la programmation aura lieu le mardi 19 avril. Les billets en abonnement (trois spectacles et plus) seront en vente dès le lendemain. La mise en vente des billets à l’unité débutera le jeudi 28 avril.
 
Entretemps, le public sera convié le 19 mars prochain vers 13 h au dévoilement de l’emplacement du départ de la prochaine mouture de Où tu vas quand tu dors en marchant? 2. Un évènement à ne pas manquer.
 
 
Réduction pour les groupes et organisation de soirées VIP, information : 418 692-3131  
 
 
 
  crédit photos : Lise Breton