Montréal tropical-spectacle de Ghislain Poirier

 

alt
 
 
 
 
Le XXIe siècle est certainement une période florissante pour les DJs de ce monde qui utilisent synthés et basses pour déconstruire la musique. Pourtant, rares sont ceux qui produisent des rythmes aux saveurs tropicales ou qui s’inspirent de la musique de l’Amérique latine. Ghislain Poirier est un de ceux qui se sont fait connaître grâce à ce style bien particulier. J’ai  eu la chance de le rencontrer dans le cadre de la 5e édition de l’Igloofest sur les Quais.
alt
 
Poirier (de son nom complet, Ghislain Poirier) est un DJ et un producteur montréalais qui produit sous le label indépendant de musique électronique Ninja Tune. Polyvalent, l’artiste des tables tournantes incarne bien le métissage des genres musicaux. Mélangeant le hip hop, l’électro, le reggae, le ragga le dancehall, le techno et le grime, il décrit son style comme étant « une musique éclectique qui mélange la musique caribéenne à l’électronique
 
 
alt
Ce qui distingue Poirier des autres Disc Jockeys est définitivement son utilisation de la soca. La soca est un genre musical caribéen et une danse de défoulement originaire des îles de Trinidad-et-Tobago. « Ça vient de la contraction de soul-calypso, alors qu’il y a quelqu’un qui a décidé de contracter ça et d’en faire un mouvement encore plus fort à Trinidad-et-Tobago. C’est vraiment de la musique qui est reliée à la saison des carnavals, qui est en ce moment.» En fait, le DJ montréalais est un des seuls artistes au monde en dehors de la scène des petites îles des Caraïbes à mettre de l’avant ce genre de musique.
 
Ce qui le passionne dans les sonorités et les rythmes tropicaux ? Le fait de regarder la musique sous un angle différent et d’exploiter un nouveau modèle. « Pour moi c’est comme un autre panorama musical, un autre pattern rythmique que je peux explorer et intégrer avec le background que j’ai. Il n’y a pas de musique pure. La musique c’est toujours une dérivation de quelque chose, donc c’est une chose que j’aime intégrer.» 
 
 
alt
Ghislain Poirier a d’ailleurs su réchauffer les quelques milliers d’amateurs d’électronique qui étaient venus assister à l’avant-dernière soirée de la 5e édition de l’Igloofest sur les Quais au Vieux-Port de Montréal vendredi dernier. Entouré de ses deux acolytes Face-T et Boogat et armé de sa table tournante branchée à son ordinateur portable, Poirier a débuté la soirée avec un petit rigodon québécois saupoudré des textes du vocaliste Boogat. Mais c’est avec l’entrée en scène de Face-t (membre de Kulcha Connection) avec son accent jamaïcain que le trio nous a transporté dans l’univers électro-caribéen du DJ. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la foule s’est transformée en une véritable vague tropicale où il était difficile de garder les deux pieds au sol.
 
Le thermomètre du Quai Jacques-Cartier a définitivement atteint son sommet vers la fin du spectacle lorsque Poirier a mixé ces hits Arena et Wha-La-La-Leng. On a aussi eu droit à une belle surprise pour la conclusion de cette soirée, alors que les membres d’Omnikrom sont apparus sur scène à la toute fin pour interpréter le méga-succès Pour te réchauffer. Enfin, Poirier a tenu à saluer le courage d’un autre grand DJ montréalais; Champion qui vient tout juste de gagner son combat contre la leucémie.
 
Poirier est présentement en tournée internationale alors qu’il revient tout juste d’Afrique du Sud et qu’il visitera prochainement plusieurs villes nord-américaines. Toutefois, le DJ montréalais ne compte pas produire d’album cette année, alors qu’il cherchera plutôt à tenter différents projets musicaux comme par exemple ses soirées Karnival à Montréal qui nous feront découvrir différents artistes internationaux.
 

crédit photos :Frédéric Émond