Une sorcière qui s’accorde… à pas de cordes!

 

C’est une Jorane charismatique et ensorcelée par sa propre musique qui effectuait ce 18 mai dernier sa rentrée montréalaise à l’Usine C, après une courte tournée en France, en Pologne et au Liban. Dans une ambiance feutrée et intimiste, la musicienne multi-instrumentiste québécoise a offert une performance comprenant l’essentiel de son nouvel album Une sorcière comme les autres (2011), lancé au début février dernier. La mise en scène épurée comprenait l’artiste élégamment vêtue d’une robe noire, armée de son violoncelle, de sa harpe et de son ukulélé.

Malgré une mauvaise grippe et une congestion nasale dont elle a vite fait l’état au début du spectacle, Jorane a affirmé que « tout va bien… car je suis amour, et j’aime… », enchaînant ensuite avec la première chanson de sa performance, Les gens qui doutent, chanson phare à l’origine de son dernier projet d’album.

L’ensorceleuse a aussi offert à son public plusieurs chansons issues de ses précédents albums, notamment Film III de 16mm (2000); Stay, The Cave et Fragile de The You and the Now (2004); et Pour ton sourire de Evapore (2004). Il n’y a que deux chansons de son dernier album qu’elle n’a pas interprétées, laissant une place égale à ses nouvelles et anciennes compositions, dont plusieurs sont des reprises.

Étant bien connue pour reprendre les textes et les mélodies des grands de la chanson québécoise, Jorane a offert de multiples réinterprétations à son public. Il s’agissait majoritairement de chansons de son dernier album, soit Pendant que les champs brûlent du groupe Niagara, Les gens qui doutent et Une sorcière comme les autres d’Anne Sylvestre, Le départ de Gilles Vigneault, Marylin et John de Vanessa Paradis, L’engeôlière de Richard Desjardins, Suzanne de Leonard Cohen et Je te laisserai des mots de Patrick Watson. L’artiste a également interprété deux reprises n’étant pas sur son dernier album, soit Pleine lune en décembre de Zachary Richard et Le temps passe de Pauline Julien.

Juste avant de quitter pour l’entracte, c’est la réinterprétation de J’ai douze ans de la diva québécoise Diane Dufresne, émouvante et lyriquement spectaculaire, qui a récolté le plus d’applaudissements de la soirée. Cette chanson enlevante n’est pas sur le dernier album de l’artiste, à la grande déception des fans de l’artiste. Dans le programme de la soirée, le titre de la chanson n’apparaissait pas. En remplacement, il était écrit « hommage à une grande sorcière québécoise ». La chanteuse a laissé deviner à son public à qui elle rendait hommage.

Toute la soirée, Jorane, particulièrement en forme, a offert une performance vocale déployée, grande, sincère et émouvante. Le public, particulièrement enchanté par le retour de la chanteuse et musicienne sur les planches montréalaises, n’a cessé tout au long du spectacle de clamer son affection pour la chanteuse. « On t’aime Jorane », « Bravo! », « Wow! » ou des qualificatifs comme « Ensorcelante! », ont été lancés à brûle-pourpoint par celui-ci, à différents moments de la performance.

 

 

 

La foule en pâmoison s’est aussi laissée aller à siffloter pendant la reprise de la chanson Pendant que les champs brûlent du groupe Niagara. Et, Jorane, qui adore faire chanter son public, a aussi demandé à deux reprises la participation vocale de son public. L’atmosphère chaude, sombre et intimiste de l’Usine C se couplait particulièrement bien avec la performance de la musicienne confirmée, faisant voguer son public au rythme de ses mots et de ses mélodies gracieuses, langoureuses, pleines de désarroi, mais surtout, de lumière.

L’album Une sorcière comme les autres est maintenant disponible en magasin. Il est possible d’écouter tous les albums dont ce dernier en ligne dans la section Discographie du site web de l’artiste, au www.jorane.com.

www.usine-c.com

 

crédit photos : Vincent Dhulster