Le silence des sorcières

Le silence des sorcières
Le silence des sorcières

Cyprien Godard, enquêteur, se retrouve un jour devant le cadavre de Roxanne Schiller; abattue dans son appartement. C’est comme une partie d’échecs, les pièces se déplacent stratégiquement afin de tenter de gagner la partie. En bougeant ces pièces, Godard, affublé d’un peintre pseudo-amoureux-enquêteur avec un sens de l’observation époustouflant, découvre les sorcières, surnommées ainsi au collège, et le spectre d’une ancienne collégienne disparue dans des circonstances mystérieuses. Le meurtre d’une deuxième fille qui faisait partie du même clan confirme le lien, mais Godard se rend compte que ce n’est que le début de la partie. La découverte à peine inimaginable du sort de la collégienne disparue et la lecture de ses carnets fantaisistes qui lui servaient de journal intime serviront à élucider le mystère où se retrouvent obsession amoureuse et crimes déroutants.

Bruno Jobin nous offre ici son cinquième roman policier sur un thème en rapport avec les amours impossibles, thème qui est exploité de façon plutôt inhabituelle ici; l’amour perdu par un coup du destin et qu’on refuse de laisser partir. En bref, le roman m’a donné envie de lire ses autres livres, que je ne connaissais pas. Tout d’abord, la rencontre avec Cyprien Godard est assez incroyable; enquêteur qui fait de l’embonpoint et qui porte des chemises hawaïennes, il vit chez ses parents et sa sœur a mieux réussi que lui. Vient ensuite une passion maladive pour les échecs, jusqu’à dédoubler sa personnalité pour laisser entrer un des plus grands joueurs d’échecs de l’histoire qui vient prendre sa place de temps en temps, et je vous laisse quelques surprises. Les autres personnages de l’histoire sont tout aussi marginaux et colorés : un peintre français amoureux de jeunes filles, un riche aristocrate russe qui dilapide sa fortune pour retrouver sa petite-fille, un père devenu fou à la suite d’une tentative de suicide de sa fille, une jeune femme qui essaie de se faire oublier et plusieurs autres. Bref, même si l’intrigue n’est pas la plus spectaculaire que j’ai vue, quoique merveilleusement bien ficelée, l’écriture et les personnages de l’auteur valent amplement le temps de s’arrêter et de lire ce bon polar.

Bruno Jobin
Bruno Jobin photo: Michel Dorais

Bruno Jobin

Bruno Jobin est bachelier en lettres et en éducation de l’Université Laval, et maître en administration publique et internationale de l’ÉNAP. Il a fait carrière en formation linguistique au ministère de la Défense nationale où il a occupé des postes de gestion en recherche, développement et évaluation de programme. En tant que romancier et nouvelliste (Revue Alibis), il se consacre essentiellement à la littérature policière, avec des romans tels Requiem pour Alicia, Le Crime de Blanche-Neige, L’Assassin au bois dormant et Le Meurtre de Cendrillon.

http://www.ventsdouest.ca/

294 pages

prix suggéré: 24,95$