Entretien avec Etienne Saint Laurent, directeur de la LNI de Montréal

François-Étienne Paré et Etienne Saint Laurent
François-Étienne Paré et Etienne Saint Laurent

Après avoir concouru à Sainte Agathe, Saint Jérôme et Sainte Geneviève, les équipes de la Ligue Nationale d’improvisation (LNI) seront présentes ce lundi 27 février 2012 pour leur premier match à Montréal. Celui-ci se déroulera à 19h au Club Soda devant public. A l’heure où les six équipes s’entrainent pour s’affronter, où les thèmes sont encore en discussion, Etienne Saint Laurent nous a fait le plaisir de s’entretenir avec nous au sujet de la LNI dont il est le président.

Cette compagnie est une institution à Montréal qui existe depuis 1977. Elle a été instigatrice du développement du théâtre d’improvisation et en garde une certaine fierté même si le bénéfice est réduit en termes d’image et de fréquentation pour la compagnie.

Que pensez-vous du statut du théâtre d’improvisation dans le paysage culturel actuellement ?

Selon Etiennes Saint-Laurent, le théâtre d ‘improvisation est une discipline reconnue dans le milieu culturel même si elle garde son caractère amateur pour certaines personnes. En 2010, nous avons organisé les Etats Généraux de l’improvisation pour contrer cela et poser la question de l’importance et de la place du théâtre improvisé au Québec. Une réflexion a donc été menée sur les attentes au cours du match et les règles à respecter. Au sein de la LNI, nous donnons beaucoup d’importance à la pluralité de tons, d’univers et à la palette de personnages représentée par les comédiens.

Les comédiens professionnels de la ligue sont recrutés parmi les meilleurs improvisateurs des clubs de région lors d’un camp de recrutement organisé au mois de mai devant public. Comme les équipes ont été réduites au niveau du nombre de comédiens cette année, nous n’avons pas pris de nouvelles recrues cette année.

Quelles sont les qualités dont sont munis les bons comédiens de théâtre d’improvisation à votre sens?

Logo de la Ligue Nationale d'Improvisation
Logo de la Ligue Nationale d'Improvisation

A mon sens pour être un bon improvisateur, il faut être un créateur pour se renouveler tout le temps. Il faut également avoir ne certaine confiance en soi pour ne pas se laisser décontenancer et savoir se mouvoir et s’exprimer devant le public.

Plusieurs développements on aussi été apportés avec l’école de la LNI notamment, qui a été crée il y a 4 ans mais également au niveau de l’étendue des activités de la compagnie. En effet, le rôle des comédiens ne s’arrête pas aux matchs devant le grand public

Des représentations sont faites dans les entreprises, les hôpitaux et les écoles où le théâtre d’improvisation se transforme réellement en outils de verbalisation et de communication pour traiter des sujets tels que la lutte contre la racisme, le handicap, les relations inter-personnelles… « Dans les Cegeps, il arrive également que cela éveille des carrières de comédiens ou simplement des intérêts pour la culture. Je me suis moi-même intéressé au théâtre d’improvisation dès le Cegep comme un bon nombre des joueurs professionnels que j’ai rencontré jusque là. »

Une saison qui commence mais la ligue voit plus loin dans l’avenir et on est déjà en train de préparer son 35ième anniversaire qui aura lieu l’année prochaine. Un évènement pas tout à fait improvisé mais qui promet d’être très créatif. « Nous souhaiterions que cet évènement profite au rayonnement culturel de la ville de Montréal et qu’il soit une occasion de réunir les dirigeants de toutes les compagnies d’improvisation du Québec pour échanger nos idées ensemble Cela demande donc beaucoup d’organisation. » Bonne chance donc pour cette nouvelle saison à Etienne et à son équipe!

photo: courtoise