LES CHASSEURS DE PHOQUES OUTRÉS

Encore une fois cette année, les groupes animalistes s’en prennent à l’industrie de la pêche et menacent de boycotter les produits de la mer canadiens si ce secteur appuie publiquement la chasse aux phoques.

Il y a quelques jours, l’un de ces groupes, Humane Society of United States a même lancé une application permettant aux utilisateurs de cibler les entreprises qui appuient la chasse aux phoques. L’Association des chasseurs de phoques des Îles de la Madeleine (ACPIM) est absolument outrée par ces tactiques d’intimidation, mais se réjouit que, malgré tout, les associations de pêcheurs et les industriels de la pêche sortent de l’ombre et appuient massivement les chasseurs. Ils ont d’ailleurs récemment fait parvenir des lettres au Ministre canadien des Pêches et des Océans, Keith Ashfield, pour lui signifier qu’il était grand temps de contrôler ces populations de féroces prédateurs.

Président de l’ACPIM, mais également pêcheur de métier, Denis Longuépée célèbre cette nouvelle alliance : « L’industrie de la pêche a toujours hésité à nous appuyer publiquement par peur de ces écoterroristes, mais ils se sont rendu compte que s’ils ne réagissaient pas, ils n’auraient bientôt plus de produits à boycotter de toute façon. »

Pendant ce temps, ce weekend, seulement une poignée de démonstrateurs protestait à Ottawa contre la chasse aux phoques. « Il y aurait eu davantage de protestateurs si les journaux avaient décidé de ne plus publier d’horoscope dans l’édition du samedi », se moquait Monsieur Longuépée.

Le mois dernier, une étude des Docteurs Mike Sinclair et Robert O’Boyle a en effet démontré que les phoques gris, ayant passé de 10 000 à 350 000 en quelques décennies, ont un impact négatif sur les stocks de morue. « Notre étude a été révisée par nos pairs et très bien reçue par la communauté scientifique », confirmait récemment le Docteur Sinclair.

Dans sa correspondance au gouvernement canadien, l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP) dénonce le laxisme du Canada dans le dossier du phoque et presse pour un plan de gestion de cette ressource renouvelable et présente en surnombre dans le Golfe. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pendant que la flotte de pêche québécoise au complet prélève environ 59 000 tonnes, les phoques en consomment plus de 10 000 000 de tonnes », analyse Jean-Paul Gagné, directeur de l’AQIP. « S’il est normal de contrôler la prédation humaine, il est tout aussi normal de contrôler celle des phoques », complète ce dernier.

Des représentants de la Première Nation Mi’kmaq sont actuellement aux Iles afin de réapprendre à chasser auprès des Madelinots. “Après avoir appris aux premiers colons à chasser, c’est à notre tour de renouer avec cette tradition”, affirmait Quentin Condo. “Notre peuple croit qu’il a été mis sur Terre pour garder l’équilibre naturel et dans le cas du phoque, il est grand temps d’agir afin d’éviter un désastre.” Comme les autochtones ne sont pas touchés par l’embargo, ils pourraient s’avérer des alliés de taille pour l’industrie.

 

«Le mouvement anti-chasse est à la base des différents embargos sur les produits du phoque. Non seulement cela a-t-il des conséquences financières pour nos communautés côtières, mais cela a des impacts sur tout l’écosystème marin. L’ampleur du troupeau est telle que cela menace les stocks de poissons qui constituent son alimentation. Un tel débalancement écologique va à l’encontre d’un développement durable» de commenter le député des Îles, Monsieur Germain Chevarie. «La chasse au phoque, tout comme les pêches au Québec, est une activité noble, bien contrôlée qui se doit d’être défendue sur toutes les tribunes» de conclure le député Chevarie.

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