Aime-moi de Véronique Marcotte

Aime-Moi

Originaire de Trois-Rivière, Véronique Marcotte vient de publier un tout nouveau roman aux Éditions VLB. Aime-moi est un petit bouquin d’à peine 131 pages, mais son contenu est déroutant, à faire glacer le sang dans nos veines parfois, et je dirais même que les cœurs sensibles devraient s’abstenir de le lire. Et le plus effrayant dans tout cela c’est que cette histoire est véridique, selon les dires de l’auteure dans une note en début de volume, seuls les noms ont été changés et certains passages qui ont été modifiés par l’imaginaire de l’auteure, mais sans en modifier la réalité effroyable.

Dès les premières lignes du livre, le lecteur est catapulté dans cette histoire, où l’on suit la rencontre entre Maëlle et Judith. Ces deux personnes existent, avec des prénoms différents, mais elles sont bien réelles.  Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce manège entre une adolescente qui tente d’échapper à une enfance de maltraitance et une jeune femme qui essaye de lui redonner espoir, n’est que le récit romancé d’une histoire vraie. C’est un ballet pervers dans lequel le lecteur sera bientôt incapable de dire qui mène qui. Mensonge, duperie et manipulation émaillent ce récit dans lequel les personnages se racontent par strates successives, échafaudant ainsi la trame de la tragédie qui se joue entre les deux femmes. Une histoire qui démontre que la réalité est bien souvent aussi incroyable que la fiction.

Dès les premières lignes de ce livre, je savais que ce type de lecture n’était pas pour moi. Tout d’abord, nous entrons trop rapidement dans le vif de l’action, sans avoir assez de détails sur ces personnages. Cela débute trop abruptement pour que je m’intéresse à eux. J’ai l’impression d’arriver au milieu d’un film et de ne pas connaître la prémisse de départ. Plus l’histoire avance, et plus je me pose des questions. Pourquoi Judith ne va-t-elle pas demander de l’aide à la police ? Pourquoi Judith ne prend-elle pas la peine d’être à l’écoute sur l’autre ligne de téléphone, lorsque Maëlle fait ses appels à son intervenante Annie?…

Finalement, lorsque le pot aux roses est exposé, le lecteur cherche à savoir pourquoi cela arrive. Et malheureusement, nous n’avons pas de réponses. Donc, en plus d’arriver au milieu d’un film, on dirait qu’on ne saura pas la fin non plus, ni le pourquoi de tous ces évènements?

Pourtant, l’auteure a instauré une belle approche de lecture, où elle nous propose parfois d’être dans la peau de Judith et ses pensées, tantôt dans la peau de Maëlle et ce qui se trame dans sa tête. Par contre, comme cette dernière ne semble pas elle-même savoir pourquoi elle agit ainsi, cela ne nous avance pas à grand-chose.

Ma seule consolation est que le livre n’a que 131 pages. Donc, on le lit rapidement et pour ma part, j’essaie de l’oublier, car la réalité de ce livre est vraiment trop troublante, trop dur à prendre pour un cœur de mère.

Je n’ai pas lu les autres livres de cette auteure, mais je peux dire que c’est vrai que Véronique Marcotte a une bonne capacité et aisance à parler de la maladie mentale, mais, pour moi, ce n’est pas le genre de littérature que j’aime lire.

 

Véronique Marcotte

De son premier roman en 1999, Dortoir des esseulés, jusqu’à son dernier, Tout m’accuse, Véronique Marcotte explore consciencieusement les sujets liés aux troubles mentaux et à la fragilité psychique de l’être humain. Aime-moi est son sixième ouvrage.

Prix : 24.95$

Nombre de pages : 131

Édition VLB éditeur

http://www.edvlb.com/