Fierté littéraire : un nouveau volet culturel à Fierté Montréal

Fierté littéraire : un nouveau volet culturel à Fierté Montréal
Fierté littéraire : un nouveau volet culturel à Fierté Montréal

Un tout nouvel événement s’inscrira dans le cadre de Fierté Montréal cette année.

Des auteur(e)s du Québec et de la France participeront à la toute première Fierté littéraire, organisée conjointement par Fierté Montréal, le Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal et la Bibliothèque à livres ouverts.

Trois rencontres littéraires et une soirée à micro ouvert vous permettront de découvrir des auteurs de la communauté du 14 au 18 août prochain.

 Colette Bazinet de Québec, auteure du roman Trambouler (2010), Janick Belleau de Longueuil, poétesse, auteure de plusieurs titres et récipiendaire du prix littéraire Canada-Japon 2011, Richard Bradley de Vaudreuil-Dorion, auteur de plusieurs romans dont son plus récent, La Passerine (2010), Laurent Herrou de Paris, auteur de Laura et de Cocktail, Marc Maillé de Montréal, auteur de plusieurs romans dont À corps perdus (2009) et Gérard Pourcel de Baie-Comeau, auteur de Chroniques de ma mémoire oubliée, discuteront avec les participants de thèmes importants de la littérature GLBT au cours de trois rencontres qui auront lieu les 15, 16 et 17 août au Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (CCGLM).

Le vendredi 17 août après la rencontre avec Richard Bradley et Marc Maillé, nous présenterons en primeur un extrait du documentaire très attendu sur les bars de danseurs nus de Montréal, une production de Richard Bradley, Louis Bouchard et de Guy-Tay Tremblay.

En plus, les auteurs rencontreront les gens le 15 août dans le cadre d’une soirée à micro ouvert, au cours de laquelle le public sera invité à venir lire de cours textes.

Les auteurs invités seront également disponibles pour vendre et dédicacer leurs livres à tous les événements, dont lors de la journée communautaire sur la rue Sainte-Catherine Est, le samedi 18 août, au kiosque du CCGLM.

L’entrée est libre à tous les événements qui sont animés par Denis-Martin Chabot, journaliste et auteur de la série Histoires du Village.

Nous remercions nos commanditaires : Aubergell, Sir Montcalm, Nuzone, Galerie Dentaire, Reproduc.

Notes biographiques

Née à Montréal, Colette Bazinet vit à Québec depuis 2001. Longtemps, elle explore divers modes d’expression : arts visuels, musique, forge… Tout pour éviter le clavier informatique. Faute d’inspiration, dit-elle. Pourtant, dès l’enfance, elle rédige un sketch, le met en scène et l’interprète. À l’Université, elle crée un journal étudiant avec d’autres, puis essaie des cercles littéraires, tente une première expérience romanesque expiatoire (et inachevée) et participe à quelques concours de nouvelles. Sa vie est parsemée d’articles, de dossiers rédactionnels, de collaborations, de créations radiophoniques, etc. Malgré cette constance, elle persiste à chercher ailleurs, refusant longtemps l’avenue littéraire.

www.colettebazinet.com

Lors de ses études en sciences religieuses et en sociologie, elle s’intéresse aux représentations sociales, aux rapports de pouvoir ainsi qu’aux modèles normatifs, au sexisme et à l’hétérosexisme. Son lesbianisme s’assume et rapidement elle s’implique dans sa communauté. En 1996, elle est invitée à la Faculté de théologie de l’Université de Montréal où elle présente la communication Jalons bibliques pour une sexualité plurielle. Les actes du colloque paraissent sous le titre Nouveau regard sur l’homosexualité, questions d’éthique chez Fides (1997). C’est de l’impératif de donner suite à cette conférence que naît son premier roman Trabouler, qui signifie « passer à travers ». Il s’écrira à travers une succession de congés sabbatiques et de retours au travail à temps partiel pour être enfin publié aux Éditions du Mécène, en 2010. Elle tente un dernier retour sur le marché de l’emploi pour comprendre que dorénavant, elle se consacrera à l’écriture. La littérature s’impose à elle.

Entre temps, elle a participé au concours littéraire Altern’Art en 2009 et emporté le 2e prix pour sa nouvelle Canicule . Elle rédige actuellement un second roman et continue d’explorer le récit, la nouvelle et la poésie (haïkus). Elle poursuit son engagement dans les milieux LGBT et littéraire.

Poète, rédactrice culturelle et conférencière, la Montréalaise Janick BELLEAU est diplômée de l’Université d’Ottawa en Lettres françaises et en Communications sociales.

Ses articles de fond et ses communications portent souvent sur la contribution des femmes en littérature, et plus particulièrement depuis une douzaine d’années sur la poésie d’origine japonaise.

Elle a fait paraître des recueils de poésie personnels : L’en-dehors du désir – poèmes courts en 1988, Humeur… haïku & tanka en 2003 et D’âmes et d’ailes /Of souls and wings – 91 tanka en 2010; précédé d’un historique « Du tanka féminin depuis le IXe siècle », ce livre français-anglais lui a valu le Prix littéraire Canada-Japon, la même année.

Elle a codirigé l’ouvrage collectif L’Érotique poème court / haïku en 2006. Ce livre s’est classé finaliste au Prix Gros Sel du Public (Belgique). En 2008, elle a dirigé Regards de femmes – haïkus francophones – (Montréal /Lyon). Le corpus principal est précédé d’une étude « Francophone et féminin, le haïku.

Sa dernière publication, 3 feuilles sur la treille – haïku à trois voix est paru, ce printemps, en France.

Son site web : http://www.janickbelleau.ca/

Lire un roman de Richard Bradley, c’est souvent redécouvrir le garçon ou la fille en soi, retrouver son innocence et se rappeler des pans souvent oubliés de notre petite histoire.

La Passerine ou Mémoire musicale, ses derniers titres, se déroulent dans un passé non si lointain et à première vue, heureux, mais plus on avance dans l’intrigue, plus on découvre un inconfort, une certaine douleur, d’une époque où être différent était très difficile. Et tristement, ça l’est encore pour plusieurs. Vous n’avez qu’à demander à ces jeunes qui se font harceler encore de nos jours à l’école, un thème cher à Richard Bradley, enseignant à la retraite.

« Né à Montréal, j’ai passé mon enfance à Hudson, Québec. Enfance heureuse, adolescence douloureuse. »

Montréal et ses environs, surtout Vaudreuil et Hudson, sont omniprésents dans les écrits de Richard Bradley. Les gens de la région métropolitaine s’identifient particulièrement dans ses textes.

« L’écriture est un moyen de parler sans se faire interrompre, disait un auteur. Au départ, je voulais exprimer mon mal de vivre. Maintenant, j’aime écrire des histoires fictives et d’autres basées sur des faits réels. Mes livres sont comme les enfants que je n’aurai jamais, ils me survivront.»

L’inspiration de Richard Bradley a plusieurs sources : sa vie, celle de son entourage, la musique, les films et les rêves qu’il aimerait réaliser…

C’est le cinéma qui entra d’abord dans sa vie avec la complicité de son père qui l’aimait aussi. La musique, la lecture et l’écriture suivirent. Le cinéma représente la première forme d’évasion qui l’aida beaucoup à passer au travers d’éléments difficiles. Richard Bradley apprit la vie, la condition humaine et l’histoire par les films. Il visita le monde grâce au grand écran.

« Le cinéma est donc une référence pour moi à cause de toutes ses leçons, ses histoires qui viennent de partout dans le monde. Il me renseigne sur les humains, leurs problèmes, leurs solutions et leurs désirs. »

C’est ce qui explique les nombreuses références sur le cinéma dans ses écrits.

La musique est également omniprésente dans ses écrits. Le livre Mémoire Musicale contient plusieurs références à des chansons et des musiques de la jeunesse de Richard Bradley.

«Au départ, je me posais la question : Qui m’a fait découvrir la musique? Comme la réponse fut une certaine Madeleine, une femme hors norme pour son époque. Elle m’inspira pour le roman. Il était donc important de retrouver son genre de musique, les comédies musicales, et les années correspondantes, les années 1950. J’ai dû faire plusieurs recherches pour les dates des chansons et des comédies.»

« Certaines chansons, certaines pièces musicales, demeureront toujours en nous. Quand on les entend, elles nous rappellent des souvenirs : un endroit, une personne, un événement.»

Dans son prochain livre, La balade des marionnettes, le titre ou une phrase d’une chanson se retrouvera dans chacun des titres de chapitre et même dans la conclusion.

« Quand j’étais enfant, j’aimais beaucoup regarder et entendre la chanteuse québécoise Colette Bonheur. Elle portait si bien son nom : toujours souriante avec des yeux pétillants. Je me souviens encore quand, déguisée en soldat de bois, elle chantait Mon p’tit caporal. Quelle joie! Autant la mort de Marilyn Monroe, qui correspondait à celle de mon père en 1962, me touchait, celle de Colette Bonheur, dans des circonstances jugées suspectes, le 15 octobre 1966, me bouleversa. Le Bonheur venait de mourir. »

Richard Bradley lit beaucoup et ça paraît lorsqu’on lit ses romans ou quand il parle.

« Le premier livre dont je me souviens parfaitement est Le voilier des îles, de Paul Vialar, Collection Jean-François, Éditions Gautier-Languereau. C’était dans une collection de volumes d’aventures qui s’adressait surtout aux garçons. S’il m’a marqué autant c’est qu’en plus d’être un roman d’aventure, il y avait une histoire d’amour ce que l’on retrouvait rarement dans la bibliothèque de mon école primaire. J’ai retrouvé une copie identique de ce roman au défunt Palais du livre. Naturellement, je l’ai achetée et je l’ai toujours. J’ai lu par la suite plusieurs autres livres du regretté Paul Vialar. Il a gagné le prix Fémina en 1939 pour son excellent roman La rose de la mer. »

Il a plusieurs auteurs préférés et la liste n’est pas fermée, car il en découvre toujours d’autres : Patrick Senécal, Aki Shimazaki, Arnaldur Indridason…

Son premier livre «gay» est Les amitiés particulières de Roger Peyrefitte.

« À seize ans, monsieur Peyrefitte m’a fait chercher souvent dans le dictionnaire, car il avait un vocabulaire très riche. Enfin je lisais un roman sur deux adolescents en amour dans un collège classique. Je n’étais donc pas le seul à ressentir ce sentiment. J’aime beaucoup lire Armistead Maupin et Gordon Merrick, surtout pour ses premiers romans et son dernier qui fut terminé par son compagnon de vie après la mort de l’auteur.»

Richard Bradley en est venu à l’écriture parce que comme il étudiait en sciences, il lui manquait quelque chose dans la vie.

« Mon premier roman se termina avec la mort de presque tous les personnages à la page 50. J’ai alors participé à un concours de la Nouvelle Compagnie Théâtrale, un projet assez éloigné de mes études en sciences pures, spécialisé en mathématique. Le défi : écrire une pièce de théâtre de 30 minutes avec un maximum de 6 personnages (un défi qui se rapproche des mathématiques). Cette expérience me donna le goût de faire du théâtre. Comme l’Atelier Dramatique de Dorion n’avait pas besoin d’auteur, je devins comédien pendant 18 mois. Très belle expérience. »

Dans les années 70, alors qu’il enseigne à l’élémentaire, il se met à écrire des romans et des nouvelles. Puis, dans les années 80, il se lance dans l’auto-édition qui lui permet d’apprendre à fabriquer des livres qui lui ressemblent. Il devient membre du RAEA (Ralliement des Auteurs Éditeurs Autonomes) jusqu’à la dissolution de ce groupe vers la fin des années 1980.

Et la littérature gaie ?

«J’aime tous les livres qui aident à mieux comprendre les homosexuels et leurs différents combats pour l’acceptation. Il reste encore beaucoup de chemin à faire et beaucoup de romans à écrire. Personnellement, je préfère que l’on parle de livres avec des thèmes gais. Je crois que les homosexuels et les hétérosexuels peuvent en écrire de très bons. J’ai peur que le terme littérature gaie représente pour des lecteurs, littérature pour les gais. J’aime des thèmes gais qui s’adressent à tous peu importe leur orientation. Si on veut être accepté, il faut rejoindre un large public.»

Richard Bradley est aussi membre des Archives Gaies du Québec depuis 2003, il a écrit un texte pour L’Archigai, bulletin des Archives, à tous les ans depuis 2004. Retraité de l’enseignement, depuis juin 2004, il collabore au bulletin Le Furet, pour les retraités de l’enseignement de sa région, par une chronique sur le cinéma et la littérature, trois fois par année.

 

Laurent Herrou – Interview.  Extraits tirés de FROGGY’S DELIGHT

Né à Quimper en 1967, l’écrivain homosexuel Laurent Herrou est, à l’instar de Erik Rémès, l’un des auteurs révélés par la collection dirigée par Guillaume Dustan, Le Rayon.

Après avoir donc débuté par un premier roman intitulé Laura (2000), il a poursuivi sa carrière paraissant chez H&O en 2003 (Femme qui marche) et chez Publie.net en 2007 (Je suis un écrivain). Bref, dans le cadre d’un questionnaire envoyé par mail, il nous livre un certain nombre de clefs sur son œuvre, le travail d’écrivain et sur cette personnalité un peu oubliée aujourd’hui, William Bénarès, plus connu sous le pseudonyme littéraire de Guillaume Dustan.

Avant d’être l’auteur de Laura, Femme qui marche et Je suis un écrivain, quel a été votre rapport à l’écriture ?

J’ai commencé à écrire dès l’enfance. Je me souviens d’un cahier à spirales et d’une chambre en Bretagne, du personnage principal du scénario que je voulais écrire. Elle s’appelait Pearl, avait les yeux vairons et les cheveux roux. C’était une histoire de perte et de reconstruction : on tuait ses parents sous ses yeux et elle se vengeait. J’avais été très impressionné par Duel au soleil de King Vidor et le personnage joué par Jennifer Jones, Pearl Chavez.

J’ai continué à l’adolescence. Je lisais beaucoup de comics américains, les X-Men en particulier. J’y trouvais un substitut à la famille et la particularité d’être différent dans un monde qui ne vous aime pas. J’étais très attentif aux rapports entre les personnages, plus qu’à la science-fiction. Je construisais des histoires où mes amis de la vie réelle jouaient un rôle. J’y figurais également, mais j’y ajoutais un double féminin que j’avais baptisé Audrey. Audrey allait mourir d’une maladie incurable, elle était amoureuse de Marc. Quand Marc a découvert son cancer (on était en première), j’ai cessé d’écrire.

Je suis revenu à l’écriture à Paris, en travaillant dans une agence de communication qui était sensible à mon style. J’ai commencé à écrire mon journal, j’étais soutenu par un ami qui me lisait au quotidien et qui trouvait qu’il y avait un potentiel. Quand j’ai quitté Paris, j’ai décidé de faire quelque chose avec mon journal : c’est devenu « Le gris de la Garonne », le squelette de Laura.

Avez-vous subi l’ascendance de tel ou tel écrivain lequel aurait conditionné votre art ?

Pas réellement : je pense que j’avais au départ une propension à l’intime, de l’ordre du journal, et l’intuition que cela passait par des phrases courtes, sèches, sans concession à l’égard de soi-même. J’avais fait des études littéraires (jusqu’au bac en tout cas, j’étais pris en Hypokhâgne mais j’ai choisi de bifurquer vers la médecine), j’aimais le romantisme désespéré de Chateaubriand, l’hermétisme de Mallarmé et le théâtre de Racine. Je n’ai lu les contemporains (Duras, Guibert) que bien plus tard, en même temps que je découvrais la création littéraire en marche. Et Dustan et Angot, en particulier.

Angot d’abord, qui m’a permis de croire qu’il était possible de dépasser sa propre histoire, dans un style brut et engagé, et d’être entendu. Dustan ensuite, qui m’a encouragé à penser que la société (et la littérature) allait pouvoir dépasser ses propres tabous. La suite (l’accueil du Rayon, le sort réservé à l’auto-fiction) a montré que non.

Comment s’est passée la rédaction de votre premier livre intitulé Laura ? Peut-on parler, à ce propos, de roman ?

Je n’ai jamais été à l’aise avec le terme de roman. Il renvoyait à la bonne littérature des siècles passés et à la mauvaise des contemporains. J’étais d’accord avec Donner et son Contre l’imagination, même s’il me semblait qu’il n’était pas honnête dans ses démonstrations. Parallèlement, je suis admiratif du roman anglo-saxon, contemporain ou non, et de la capacité de ses auteurs à faire croire à ses personnages : cela passe par la répétition des patronymes, que j’ai toujours trouvée pesante et fabriquée dans le roman français.

Laura, c’était avant tout un journal (je parle de la première partie, « Le gris de la Garonne »). C’était antérieur aux lectures dont j’ai parlé plus tôt, et à cause de cela, j’ai remanié le texte pour l’amener à une forme plus classique (ce que vous ressentez comme « laborieux » dans votre analyse). « Écoute » est la partie que je préfère moi aussi : elle m’a permis à la fois de passer à autre chose (dans la vie et dans l’écriture, à cerner certains problèmes et à enchaîner).

« Avant » (le making of de Laura en quelque sorte) est textuellement mon journal de cette époque : je l’ai adjoint à la première partie quand Dustan m’a rappelé après avoir accepté Laura pour me dire que c’était trop court. J’ai réagi très vite, sachant les remous que j’allais créer autour de moi mais pensant que ça valait la peine. J’avais écrit L’autre Paul parallèlement (je l’avais proposé ailleurs et j’en avais eu de bons retours, même si les éditeurs trouvaient, à raison, que le texte ne se suffisait pas à lui-même) et quand Dustan a eu des hésitations sur Laura, j’y ai ajouté ce texte-là, conscient brusquement, et grâce aux emprunts faits à Anaïs Nin qui figurent avant et après (et pendant) Avant, que l’ensemble dessinait un chemin dans ma quête identitaire.

Marc Maillé : mystère et boule de gomme!

« J’écris pour mettre de l’ordre en moi, pour exister simultanément à mes propres yeux et dans ceux des autres et aussi pour ressentir la fierté de l’artisan qui a façonné un bel objet.»

 

J’ai rencontré Marc Maillé il y a trois ans dans le cadre d’une soirée littéraire à Montréal. Ce grand gaillard costaud mais timide est un auteur surprenant et perspicace, dont l’appréciation de la condition humaine au travers ses romans intrigants ferait envier plus d’un psychologue.

Marc a toujours aimé écrire probablement grâce aux religieuses de son village qui, outre le catéchisme, accordaient beaucoup d’importance au français.

« En sixième et septième année, elles nous imposaient une activité quotidienne, la rédaction-éclair. Il s’agissait d’écrire, en quinze minutes seulement, sur un thème fourni, un texte qui devait bien se tenir. Le vendredi, la mère supérieure venait féliciter en personne ceux qui avaient écrit les plus originaux, les plus cohérents et les mieux tournés et elle pointait du doigt, avec dédain, ceux qui avaient osé défier la morale chrétienne. »

Dans l’écriture, la poésie, le futur auteur trouvait un exutoire.

« Le temps que je mettais à trouver les mots justes et à les faire sonner, j’oubliais le malstrom de mes émotions. Mes manières manquaient de virilité aux yeux des autres et j’étais donc la proie de moquerie voire de harcèlements et d’agressions de la part de malabars narcissiques. La bibliothèque constituait un doux refuge où je pouvais lire et écrire sans être ennuyé. C’est là que s’est épanoui mon goût pour les lettres. »

J’ai lu les trois titres publiés de Marc, Hors de l’eau, À corps troublants et De la couleur du sang. Les deux derniers titres sont des thrillers palpitants. Plusieurs personnages sont gais, mais l’intrigue n’est pas exclusivement homosexuelle. Marc aime le mystère, il maîtrise très bien le style, et la présence gaie ne fait qu’ajouter à l’histoire qu’il raconte. Par contre Hors de l’eau,  un roman fantaisiste racontant l’histoire d’un enfant-poisson, va au coeur de thèmes importants pour notre communauté, la tolérance, accepter l’autre tel qu’il est, s’accepter tel qu’on est.

Ce roman a certainement été inspiré par la jeunesse difficile de Marc.

« Je crois avoir toujours été gay, mais les circonstances m’ont poussé à me détourner de moi-même très longtemps. Je viens d’un village des Laurentides où l’éducation était fournie par des religieuses. La présence très forte de l’Église catholique, l’inculcation de ses croyances, m’a conduit à fuir les relations homosexuelles que j’entretenais avec un voisin de mon âge. Je me sentais extrêmement coupable de l’immense plaisir qu’elles me procuraient. Une grande partie de ma vie, j’ai refoulé mes penchants avant de me libérer de mes craintes. J’ai même vécu pendant huit ans avec une femme. Dans cette période, je suis devenu père d’une merveilleuse fille. »

Marc a trouvé un certain refuge dans la littérature. L’aventure, le mystère, l’histoire, mais aussi les gens exclus différents lui permettaient de s’évader un moment. Il a été attiré d’abord, comme beaucoup de jeunes, par la bande dessinée, dont celles de Mandrake le magicien. Puis les romans pour ados, comme Bob Morane.

« Mes lectures ont varié au fil du temps. Sans avoir de préférence pour un auteur en particulier, je peux dire que j’aime la littérature qui présente des êtres marginaux dans un cadre historique particulier. Dans cette catégorie, je citerai deux exemples : Le Nain de l’ombre de David Madsen et Ille d’Alexeï Slapovski. »

Et c’est dans le cadre de ses études (baccalauréat en études françaises, maitrise en création littéraire et doctorat en sémiotique) qu’il découvre la littérature gaie.

« Au hasard du temps, j’ai pu constater la présence d’une sensibilité homosexuelle chez des auteurs comme Verlaine, Proust et Gide dont le Corydon m’a bousculé intérieurement. On y soulignait la présence de l’homosexualité chez les animaux. À cette époque, je vivais dans le refus de mon inclination, que je ne croyais pas naturelle. Je ne m’étais pas encore débarrassé du poids de la réprobation sociale intériorisée. »

Ce poids a servi aussi d’inspiration à l’écrivain.

« Je crois que nous sommes tous le centre d’un monde chargé d’expériences qui nous ont forgés et qui définissent notre rapport aux autres. Nous agissons grâce à elles et à travers nos gestes, mais aussi par nos discours, lesquels sont des actes de langage visant à nous inscrire comme personne à part entière au sein de notre communauté humaine. Je veux dire que chaque élément vécu peut constituer une source d’inspiration. Chaque lecture, chaque visionnement de film, chaque événement qui survient sur la planète peut nourrir notre imaginaire. En artisan du verbe, nous manipulons le torrent des voix qui se chevauchent en nous, nous les ordonnançons en fonction de nos vies pour offrir en microcosme un monde personnel sous la forme d’un roman, d’une nouvelle ou d’un poème. »

Selon Marc Maillé, inclure des personnages gais et des thèmes gais dans ses romans est « la manifestation saine de sa propre existence en tant que personne distincte au sein d’un groupe majoritairement hétérosexuelle ». Il croit primordiale la présence des gais dans les textes littéraires, pour affirmer leur participation à la vie sociale.

« Chaque lecteur gay peut établir des liens profitables entre ses expériences de vie et celles inscrites dans les œuvres lues. Chacun doit y trouver le sentiment de ne pas être seul et la force de s’assumer dans sa différence. »

Marc inclut des personnages gais dans ses romans, certains sont ses héros. Il veut fournir des gais héroïques.

« Il n’y a pas suffisamment de gays enviables, propres à servir de modèles, à tenir lieu d’hommes brillants pouvant susciter la fierté. Pour donner une place juste et équitable aux gays. Trop souvent, les personnages gays en littérature ou au cinéma renvoient une image négative de l’homosexuel. Soit il est ridicule soit il est méchant. Il faut mettre fin à ces clichés préjudiciables. C’est pourquoi j’ai choisi de faire de mes personnages gays d’admirables combattants pour la justice. »

Que pense Marc Maillé de la littérature gaie ?

« Il s’agit sûrement de la question la plus difficile. S’il faut absolument la définir, je dirais que la littérature gay est celle qui présente un imaginaire appartenant en propre à celui dont la vision du monde est déterminée par son désir pour des êtres de chair qui lui sont semblables. »

Les livres de Marc Maillé sont disponibles à la Librairie Ménage à Trois à Montréal et certaines autres librairies. On peut aussi commander directement de l’auteur par courriel à l’adresse électronique suivante : marcmaille@videotron.ca

 

 

Cela m’amène à parler de mes quelques lectures récentes. J’ai pris une pause dans mes projets d’écriture le mois dernier pour lire des romans. Je les ai bien aimés. Ces romans s’inscrivent dans le débat sur la littérature gaie entreprise en février dans cette chronique et c’est pour cela que je vous en parle.

Blue tango : un triste histoire d’amour malsain

Je fais exception donc ce mois-ci à ma règle de ne pas recenser des livres pour parler d’un titre fort intéressant, Blue Tango de Simone Piuze. Ce roman contemporain a une saveur gaie est écrit avec brio.

En février, je lançais le débat sur la littérature gaie. Comme plusieurs, je n’aime pas l’idée de classifier notre littérature comme étant gaie, car je crois que cela en réduit l’accès et le rayonnement.

Voici donc un exemple d’un livre où l’homosexualité est présente, sans en être le thème principal. L’intrigue est prenante, même si, assez tôt dans le récit, je me doutais bien de la conclusion et cela n’a pas gâché mon plaisir.

Jean Courtemanche, un homme mûr, cinquantaine avancée, multiplie encore à son âge les rencontres a amoureuses avec les femmes, mais il ne réussit pas à s’attacher à personne, jusqu’au jour où il rencontre Claudine Saint-Amant. Un tableau  dans l’appartement de celle-ci est le point de non-retour de l’aventure qui amène notre protagoniste de Montréal à New York, puis en Corse. Son frère, William, un être tout à fait contraire à Jean, mais tout autant malheureux, se greffe à ce drame. Simone Piuze nous présente des hommes, hétéros comme gais, qui ne craignent pas d’affronter leurs émotions.

Je ne donne pas plus de détails car je ne voudrais pas nuire à votre plaisir littéraire.

Ce livre, édité aux éditions Tryptique est disponible dans toutes les bonnes librairies.

La tentation, En mâle d’amour et Rapports de forces: Trois romans hautement érotiques.

Benjamin Schneid, auteur français, nous propose trois romans très bien écrits, faciles à suivre et, ma foi, très stimulants.

Si vous aimez les mecs, les vrais de vrais, les mâles super baraqués, aux muscles à perdre de vue, à la pilosité virile et aux attributs sexuels à faire baver d’envie, ces romans sont pour vous. Des rencontres fortuites, des hommes qui s’interrogent sur leurs attirances, des hétéros qui désirent des relations sexuelles avec d’autres gars, même s’ils ont déjà une petite amie peignent la toile de ces romans.

Il y a certes des scènes très hot dans ces pages, décrites adroitement par l’auteur, mais ce dernier comprend bien la psychologie de l’homme qui combat ses inclinaisons en se réfugiant dans les bras d’une femme. Benjamin Schneid explore les fantasmes cachés, le désir interdit, la soumission et la domination propres à ces situations compliquées entre gars qui se disent hétéros.

Ces titres sont disponibles en ligne a www.textesgais.com

pourtant Gérard Pourcel se souvient très bien?!

 

Un voyage de 168 pages qui va de Montréal à la Côte-Nord, aux États-Unis au Mexique, à Cuba et au Maroc, mais avant tout un séjour intérieur, rempli d’humanité, une observation profonde des êtres, voilà ce que je retiens de ce merveilleux recueil de nouvelles de Gérard Pourcel publié aux éditions Pleine Lune.

Onze nouvelles écrites avec finesses vous font découvrir les jardins secrets d’un vieil homme entretenant son prunier, du fils d’une amie, d’un Marocain rencontré au hasard d’une course en taxi ou d’un employé d’un centre d’accueil qui soulage des patients incapables de le faire eux-mêmes. L’auteur nous fait vivre le drame d’une fille d’immigrants de Colombie, celui de Gertrude Stein ou d’un jeune couple sur une route de la Côte-Nord. Il relate aussi la fin tragique d’un auteur encore dans la fleur de l’âge, le drame de l’homosexualité latente à Cuba, ou encore celle de l’intolérance punie d’un Américain au Mexique.

Avec sa plume bien effilée, ses mots, parfois sanglants, parfois doucereux, décrivent des situations étonnantes, sans jamais juger, mais sans jamais faire de compromis. Il ne fait que relater des histoires qui peuvent sembler anodines au premier abord, tout en acceptant l’ambivalence des êtres humains, capable de grands sentiments et de bonté, mais aussi capable de bassesses et de méchanceté.

 Ce jeune homme m’apparaissait comme une sorte de mélange entre James Dean et Marlon Brando, incarnant le personnage de Kovlosky. J’avais vu la pièce de Tennessee Williams récemment reprise à Montréal. D’autres fois, je me disais : « Une véritable bombe, ce mec?! Une grenade déguisée en oeuf de Pâques peint par un miniaturiste », puis non, ce n’était pas aussi simple que cela. Je percevais quelque chose de plus enfoui, de plus secret. De plus malsain.

« C’est cela qui m’intéresse, l’humain, m’a écrit Gérard Pourcel, mes contemporains avec leur grandeur et leurs petitesses. Lors d’une activité littéraire récente, je confessais à mes voisins de table : “Je suis un pilleur de vies.” Comme l’on est un pilleur d’épaves. Écrire, pour moi, c’est être assis dans un aéroport et regarder une femme, aux ongles trop longs pour pianoter sur un écran tactile, demander à sa voisine de pianoter à sa place. Écrire, c’est être dans un avion en plein vol et regarder, impuissant et angoissé, agoniser un homme pendant deux heures. C’est aussi épier deux beaux garçons, s’aimant en toute liberté sur une plage nudiste du Mexique. Que ferai-je bientôt, assis devant mon clavier d’ordinateur, de ces instants auxquels j’ai assisté récemment?? Je ne le sais pas de manière précise. Peut-être quelque chose de ressemblant à ce que j’ai fait de ma fille quand, il y a plus de 35 ans, j’ai vu un train foncer sur elle. J’ai incorporé cet instant de vie, qui me hante encore, dans la nouvelle “J’ai neuf ans maman”. Peut-être quelque chose de ressemblant à la nouvelle “Le Naufragé de la nuit” nourrie de mes nombreux déplacements en automobile en hiver sur la Côte-Nord. Peut-être une nouvelle telle “Un Innu de passage”, née de ma révolte, quand j’ai appris, comme vous tous, la mort de ce jeune Innu de Sept-Îles, Thierry Lallo, renversé par la voiture du policier qui le poursuivait. »

J’adore lire des textes aussi bien ficelés, toujours avec une fin sinon surprenante, bien amenée. Gérard Pourcel a le sens de la nouvelle. J’adore aussi ses descriptions pointues, son sens pour les multiples dimensions des sentiments de ses personnages. Il ne tombe jamais dans la simplicité du bon et du méchant, mais dans la réalité bien sentie.

Ce jeune homme me fut présenté par une vague connaissance que je croisais à l’occasion. Une sorte de tapette grisonnante, intello et snob, mais plus snob qu’intello. Le jeune homme n’avait pas choisi le meilleur agent littéraire, mais l’avait-il choisi??

En voyage, je ne suis pas de ces touristes qui fraternisent facilement, qui échangent leurs courriels, leurs adresses et promettant de se revoir. L’étalage impudique de vies exagérément embellies ou dramatisées, racontées ad nauseam par des quidams imbibés d’alcool à la recherche d’un auditoire complaisant, me dérange au plus haut degré.

  « Mon premier contact avec le livre tient du conte. Pourtant, les faits sont véridiques. Vers l’âge de cinq ans, certainement à ma première année d’école, je suis rentré à la maison avec un album, Le Baron de Cracq (le Baron de Münchhausen). Fier de ce prêt de la bibliothèque de mon école, j’ai attendu le retour de mon père de sa carrière de granit pour qu’il me le lise. Il s’est exécuté, mais la conclusion fut sans appel : “C’est la première fois et la dernière fois que je te lis un livre. (Sacre, juron). Tu vas apprendre à lire et pas me casser les…” J’ai vite appris à lire. Plus tard, il maintenait que ça rendait fou. Je lisais en cachette sous les couvertures avec une lampe de poche. Il n’y a là, aucune exagération de ma part. Au pensionnat, je n’avais pas la stature physique pour me faire qualifier dans une des deux équipes de foot de mes copains à la récré. Je lisais assis sur un banc, en compagnie des filles… Ce qui m’attire, c’est l’humain. C’est aussi un certain exotisme et surtout des textes travaillés. »

  Chroniques d’une mémoire infidèle est le deuxième recueil de nouvelles de Gérard Pourcel. Son premier, intitulé Le Dernier été balkanique, a été publié en 1989 chez JCL éditeur. Il a par contre écrit dans plusieurs recueils collectifs.

Breton d’origine, il vit au Québec depuis 1977. Enfant prématuré, on croyait que ses jours étaient comptés. Son père l’a fait baptisé en toute hâte. Il fut baptisé deux fois plutôt qu’une, car le curé, étant trop ivre pour se souvenir de lui avoir administré le sacrement, l’a refait le lendemain. Mais, Gérard Pourcel précise qu’il est athée depuis l’âge de 12 ou 13 ans.

« J’ai aussi deux dates de naissance. Je suis né le 13 mars 1948, à 23 heures 30. Je tiens à spécifier que c’était à l’ancienne heure, l’heure solaire qui correspondait au rythme de vie des paysans, soit une heure en retard sur l’heure officielle. Donc, légalement, je suis né le 14 mars à zéro heure trente. L’heure avancée était un héritage de la période de l’Occupation. Mon père n’a jamais voulu que je naisse à l’heure des Boches. Il a maintenu le 13 mars. Lui était né un 13 septembre. »

Et son livre, dont la sortie en librairie était prévue le 13 mars, est arrivé le 14?!

Il a vécu sa jeunesse entre deux univers antagonistes se méprisant l’un l’autre, celui du monde ouvrier des tailleurs de pierre et celui des cultivateurs.

Pour lui éviter ce destin de misère, son père a tenu à ce qu’il fasse des études. Il a obtenu un bac (français) en lettres et philosophie, en septembre 1968. ll a connu la révolution de 68. Mais il a dû travailler pour payer le reste de ses études et obtenir une licence d’histoire et de géographie et une maîtrise de géographie.

« À l’époque des échanges franco-québécois, conseiller d’éducation (équivalent de directeur adjoint) dans une école secondaire, je rencontre une jeune Québécoise, professeure de français et de musique, et sa fille de 3 ans et demi. Je la suis au Québec, nous marions et nous nous installons à Alma, au Lac-Saint-Jean. La petite Julie devient ma fille. Pour mon bonheur, elle l’est toujours à la veille de ses 43 ans. »

Une séparation survient après 10 ans de mariage.

« Je venais de me faire rejoindre par ce que j’avais toujours tenté de nier, depuis la fin de mon adolescence. J’étais homosexuel. Destin tout à fait banal. J’ai plein d’amis gais qui ont été mariés et qui ont des enfants. Mais, quand on fait le passage d’un état à l’autre et qu’on le rend public, le monde s’écroule. Du moins, c’est ce que l’on imagine à ce moment-là. »

 Cela explique aussi la présence de l’homosexualité dans ses textes.

« Elle est omniprésente, comme l’hétérosexualité doit l’être chez un auteur hétérosexuel qui s’intéresse à la vie. Elle est dans la description d’un personnage masculin dont je saisis le contour du corps, le dessin des lèvres, la mâchoire volontaire. Je pense éprouver plus de difficulté à bien camper une femme. Je le fais. J’ai des personnages féminins. Être homosexuel, ce n’est surtout pas nier la moitié de l’humanité. Cette homosexualité s’exprime sous la forme d’une certaine sensualité. Je ne pense pas – mais cela ne veut pas dire que j’ai raison – qu’il faille tout décrire dans une relation charnelle, non pas par pudeur, mais pour favoriser l’imagination d’un éventuel lecteur. »

 Voici donc un auteur que je vous recommande sans hésitation.

Chroniques d’une mémoire infidèle, de Gérard Pourcel, Éditions de la Pleine Lune, 168 pages — 21,95 $

Originaire de Québec, Denis-Martin Chabot a étudié le journalisme à l’Université Carleton à Ottawa.

L’ÉCRIVAIN

Il est l’auteur d’une série de romans, Les histoires du Village, racontant la vie d’hommes et de femmes gais. Les titres de cette série, d’abord publiés séparément par différents éditeurs, ont été repris en 2011 par les éditions Textes Gais à Paris.

Le premier titre, Manigances, a été publié en 2003, d’abord à compte d’auteur, puis réédité en France par les Éditions Textes Gais en 2006. Ce livre a obtenu le Prix Gros Sel du public en Belgique en 2006. Il a été traduit en Anglais et publié par Starbookspress aux États-Unis, sous le titre Mangames (2010).

La suite, Pénitence, est sortie en librairie en octobre 2004 aux éditions de la Francophonie.

Le troisième, Innocence, a été publié en 2007 par les éditions Textes Gais.

Le quatrième tome, Accointances, connaissances et mouvances a été publié en 2010 aux éditions Popfiction. Cette maison a malheureusement fermé ces portes en 2011. Il porte le titre d’Accointances à sa ré-édition de 2011.

Denis-Martin Chabot a traduit en français le roman Dangers @ liaison.com de Don Bapst, publié également en 2010 aux éditions Popfiction.

Il a contribué à la revue littéraire Ancrages 2 (2005) et 4 (2006) de l’Association acadienne des artistes professionel(le)s du Nouveau-Brunswick.

Il a écrit plusieurs textes dans les collectifs, Sortir de l’ombre (2009), Pulsions poétiques, Délice interdit et Les voisins d’à côté (2010).

Il a aussi écrit une nouvelle dans le recueil de science-fiction, Ces messagers venus d’ailleurs, aux éditions Popfiction.

Son travail d’écrivain a été reconnu aux Festival Altern’Art de Québec en 2010, avec un premier prix en fiction et un troisième, en poésie. Son œuvre a aussi été soulignée au Liban, par la maison Naji Naaman pour la culture avec un prix d’honneur décerné en 2011.

LE JOURNALISTE

Denis-Martin Chabot a entrepris sa carrière en 1983, comme journaliste de relève à la radio et à la télévision de Radio-Canada et à la radio CJRC à Ottawa, ainsi qu’à CHOT-TV, la station TVA à Gatineau. Son parcours passe ensuite par Toronto, Windsor, Edmonton, Halifax et maintenant Montréal, toujours pour Radio-Canada.

Il remporte également plusieurs prix. En 1990, il obtient un prix AMPIA (Alberta Motion Picture Industries Association) pour un reportage sur le développement de l’industrie des pâtes à papier en Alberta et un Prix national de journalisme pour un autre sur l’industrie pétrolière qui trouve un avenir plus intéressant dans le gaz naturel. L’Association des infirmières du Canada lui remet un prix en 1995 pour ses reportages sur les compressions budgétaires dans le secteur de la santé en Alberta.  En 1998, un reportage sur le premier cas documenté du Canada de meurtre par compassion lui vaut une mention honorable aux Prix du président de Radio-Canada, et un documentaire sur un Canadien condamné à mort au Texas, une mise en nomination pour un Prix Gémeau.

L’Association acadienne des journalistes souligne en 2003 son reportage sur un jeune Néo-brunswickois emprisonné pour meurtre au Maine à qui on refuse le transfert dans une prison canadienne, contrevenant ainsi aux traités internationaux.

En 2008, il reçoit le Prix Judith-Jasmin, le plus haut honneur journalistique au Québec, pour son reportage sur des réfugiés gais.

Et en 2009, il obtient une Bourse Nord-Sud qui l’emmène au Rwanda pour un reportage sur les médicaments contre le VIH.

Enfin, en 2010, il reçoit le prix Iris-média du Conseil québécois des gais et des lesbiennes pour sa contribution en tant que journaliste et écrivain au rayonnement des communautés GLBT (gaie, lesbienne, bisexuelle et transgenre).

LE COMÉDIEN

Denis-Martin Chabot a aussi trouvé le temps d’écrire et de jouer au théâtre. Il a joué au Théâtre de l’Île à Gatineau, au Théâtre français d’Edmonton et à l’Unithéâtre d’Edmonton. Il a écrit quelques pièces de théâtre, dont L’Amant de Jacques qui a été jouée en lecture publique en 1996 à Edmonton. Les pièces, Le Gène G et La Passion de Paul, ont été jouées en lecture publique à Saskatoon et à Edmonton en 1997.